Un rêve de Ceinture verte
Il aurait fallu une forte volonté conjointe de l’Etat et de la SNCF pour que Paris puisse être doté d’une promenade verte ininterrompue de 32 kilomètres de long. Comme le fit en son temps Napoléon III en cédant en 1852 à la Ville, pour un franc symbolique, les anciens domaines royaux, alors clos de murs, des bois de Boulogne et de Vincennes, à charge pour la municipalité de les aménager en promenade publique et de les entretenir.
Ou comme, plus près de nous, quand fut réalisée la Promenade plantée, rebaptisée Coulée verte René-Dumont, aménagée de 1988 à 1993 sur le tracé de l’ancienne voie de chemin de fer qui reliait la Bastille à la banlieue sud-est de Paris, entre 1859 et 1969. Permettant désormais de traverser le XIIe arrondissement de part en part, à l’abri de la circulation, et d’offrir ainsi aux Parisiens une promenade supplémentaire de près de 6 km de long.
A défaut de quoi, et à la suite de négociations conduites au coup par coup entre la Ville et la SNCF, les Parisiens n'ont droit aujourd’hui qu’à des tronçons de promenades, telle cette dernière réalisation en date, que nous vous invitons à découvrir ici et non encore mentionnée sur le plan ci-dessus.
Une des entrées du second tronçon.
La Petite Ceinture du 19e
Celle-ci est formée de deux tronçons de la portion de Petite Ceinture qui traversait le 19e arrondissement.
Le premier, qui s’étend sur 230 mètres entre la rue de Thionville et le 2 bis, rue de l’Ourcq, a ouvert en mars 2020, juste avant le confinement.
Le second s’étire sur environ 600 mètres, depuis le numéro 95 de la rue Curial, à proximité de la station Rosa Parks du RER E, jusqu’à l’avenue de Flandre, à la hauteur de la station de métro Corentin-Cariou et il est accessible depuis juillet 2020.
Aménagée autour de la flore spontanée, riche et variée, des anciennes friches industrielles, la double promenade, constituée de prairies, massifs arbustifs indigènes, arbres à cavités, plantes grimpantes… et d’une sous trame minérale représentée par le ballast et sa végétation herbacée, a favorisé la reproduction de certaines espèces d'oiseaux, de reptiles et de micro mammifères, tels l’Hypolaïs polyglotte (Hippolais polyglotta), une fauvette forestière rare, espèce inscrite notamment à l’article 3 de la liste des oiseaux protégés sur l’ensemble du territoire et le lézard des murailles.
Un site naturel et industriel où ont été conservés et redistribués d’anciens ouvrages ferroviaires : La Ferme du Rail, proposant un service de restauration ; La Gare, qui vous accueille dans une ambiance musicale et Le TLM où sont organisés des soirées concerts, des débats, des ateliers et autres animations.
Une Gare au champ, aménagée dans le bâtiment de l’ancienne station Pont de Flandre.
Plantes spontanées : indigènes ou naturalisées, bâtiments industriels recyclés et tags contemporains constituent le cocktail idéal à ce genre de site.
Attention au passage des éléphants dans la jungle urbaine !
De part et d'autre de la promenade, de surprenants points de vues sur la ville !
Où de courtes séquences de solitude...
Bien trop vite rattrapées par la réalité : ici, la promenade finit en vue de la station Rosa Parks du RER E.
Un espace de détente et de liberté où il est interdit de fumer et où les chiens, même tenus en laisse, ne sont pas admis !
Voir le réglement et les horaires affichés aux entrées...
© Texte et photos : Jacques Barozzi
contact : jackybarozzi@aol.com