3e arrondissement
Théâtre Déjazet
41, Boulevard du Temple
Tél. : 01 48 87 52 55
Métro : République
Le théâtre Déjazet occupe l'emplacement de l’ancien jeu de paume construit en 1786 à la demande du comte d’Artois par François-Joseph Belanger, l’architecte du château de Bagatelle au bois de Boulogne.
Devenu un établissement de bains puis une salle de bal, le jeu de paume fut transformé en café-concert en 1842 sous le nom de Folies Mayer, puis en théâtre d’opérettes lorsque le compositeur Hervé en prit la direction en 1853.
En 1859, la célèbre comédienne Virginie Déjazet (1798-1875), racheta le théâtre auquel son nom reste attaché, afin d’offrir au jeune Victorien Sardou un cadre digne de ses productions.
Aujourd’hui, c'est le seul théâtre du « boulevard du Crime » à avoir échappé à la destruction.
Raison pour laquelle sans doute Marcel Carné y tourna en 1945, d’après le scénario de Jacques Prévert, les scènes d'intérieur du film Les Enfants du paradis, magistrale reconstitution du grouillant boulevard du Temple de l’époque et de ses innombrables théâtres populaires à laquelle mis fin les travaux du préfet Haussmann sous le second Empire.
Transformé alors en cinéma, spécialisé dans les films de concerts pop et rocks dans les années 1970, il était destiné à devenir un supermarché lorsqu’il fut fort heureusement réhabilité en théâtre en 1976.
Coluche l'inaugura le 1er février 1977. Mais jugé dangereux par diverses commissions de sécurité, il fut fermé administrativement en novembre 1977 puis de nouveau en mai 1981.
Rouvert depuis octobre 1982, sa programmation s’est élargie aux pièces du répertoire classique et du répertoire contemporain, aux spectacles de danse, aux shows d'humoristes mais aussi aux comédies musicales et aux concerts de variété française : Léo Ferré, Juliette Gréco, Georges Moustaki, Claude Nougaro, Catherine Lara, Véronique Sanson, Sylvie Joly, Elie Kakou et, plus près de nous, Mimi Mathy ou Gad Elmaleh s'y sont produits.
Malgré les mutilations apportées aux lieux à l’occasion de ses diverses affectations, c’est toujours la façade du bâtiment dessiné par Belanger que l’on peut encore voir sur le boulevard. D’après les gravures de l’époque, on reconnaît le même soubassement de pierre à gros bossage et l’avant-corps en légère saillie jusqu’au troisième étage, cerné aux angles par les identiques bossages. Tandis que la salle à l’italienne, de 725 places, avec ses deux balcons en fer à cheval et son décor de lambris dorés sur fond blanc a été rénovée à l’identique.
contact : jackybarozzi@aol.com