« Les Trois Mousquetaires : D'Artagnan » de Martin Bourboulon, avec François Civil, Vincent Cassel, Romain Duris, Pio Marmaï, Eva Green, Louis Garrel, Vicky Krieps et Lyna Khoudri. Scénario
d’ Alexandre De La Patellière et Matthieu Delaporte, d’après le roman d’Alexandre Dumas-père.
Je n’ai jamais lu Alexandre Dumas-père, que j’ai tendance à confondre avec Alexandre-Dumas fils, mais grâce au théâtre, au cinéma et à la télé, je connais l’essentiel de leurs oeuvres : Les Trois mousquetaires, Le Comte de Monte Cristo, L’homme au Masque de Fer, pour l’un, La Dame aux camélias, pour l’autre.
C’est donc avec un plaisir renouvelé pour le cinéma de pur divertissement que je suis allé voir dans la belle salle du Max-Linder Panorama, sur les Grands-Boulevards (un haut-lieu estampillé XIXe siècle, particulièrement prédisposé à ce film en costume d'époque), cette énième version proposée par Martin Bourboulon, dont j’avais apprécié le précédent film « Eiffel », où déjà l’histoire de la construction de la monumentale Tour se mêlait à la romance autour d’un amour de jeunesse retrouvé de Gustave Eiffel.
Ici, le film vaut principalement par la proposition qu’apporte une nouvelle génération d’acteurs dans l’incarnation de ces personnages de légende.
J’avoue que pour ma part, ça l’a fait !
François Civil m’est apparu comme un d’Artagnan convaincant dans son rôle de jeune aspirant mousquetaire plein de vigueur et d’impétuosité, sous lequel se cache une âme sensible.
Et aussi une bonne dose d’humour.
Face à lui, Vincent Cassel, qui ressemble de plus en plus à son père, avec toutefois plus de caractère, est un Athos tout aussi convaincant et émouvant dans son interprétation d'un mousquetaire vieillissant.
Ajoutez à cela un Pio Marmaï amusant en Porthos bisexuel, sensuel et bon enfant, et un Romain Duris, pour une fois point trop nerveux dans son jeu, en Aramis libertin et ambigu.
Eva Green incarne une brune Milady, inquiétante et antipathique que l’on adore détester.
Contrastant ainsi avec une Lyna Khoudri attendrissante et efficace sous les traits de la douce Constance Bonacieux (une intégration réussie dans ce rôle de Française de souche).
Rien à redire non plus de Louis Garrel, qui nous propose un Louis XIII encore un peu vert en monarque absolu mais sous lequel perce déjà un Louis XIV en devenir, et Vicky Krieps est une Anne d’Autriche toute frétillante et partagée entre les séductions de l’adultère avec l’ennemi et les devoirs de la raison d’état.
N’oublions pas Eric Ruf en redoutable et ambitieux Cardinal de Richelieu et le rôle des fameux ferrets de la Reine, qui faillirent chambouler le cour de l’histoire de France !
Par dessus tout cela, dans un rythme endiablé et sous une musique échevelée, Martin Bourboulon ne nous épargne aucunes scènes de combats de capes et d'épées et de cascades équestres propres à ce genre de films.
Un véritable western historique à la française, où en définitive les gentils se révèlent être les mousquetaires du Roi et les méchants, au-delà de la garde rapprochée du Cardinal, les… Protestants !
Dumas serait-il incorrectement politique ?
Une problématique que résume à lui seul le cas d'Athos, une sorte de harki Protestant, trahissant la cause des siens, par fidélité inconditionnelle à la France symbolisée par son Roi.
Face au probable succès populaire de ce film, ne risque t-on pas, en ces temps de wokisme triomphant, d’assister à un mouvement anti Alexandre Dumas-père (1802 -1870), dont la dépouille, rappelons-le, a été transférée au Panthéon le 30 novembre 2002, à l'occasion du bicentenaire de sa naissance, sous la présidence de Jacques Chirac…
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