« Les Jeunes amants » de Carine Tardieu, avec Fanny Ardant, Melvil Poupaud et Cécile de France.

 Quarante ans après, Fanny Ardant nous refait le coup de « La Femme d’à côté » (1981), l’histoire d’une passion qui balaye tout sur son passage.

 Et le plus fort c’est que… l’on y croit !

 A part que dans « Les Jeunes amants », Shauna (Fanny Ardant) est une jeune septuagénaire, alors que son partenaire de coeur et d’esprit, Pierre, interprété par Melvil Poupaud, n’a pas encore atteint la cinquantaine et est en âge d’être son fils.

 Marié à Jeanne (Cécile de France) et père de famille, ce chirurgien lyonnais va tomber raide amoureux de cette femme, plus que mûre, rencontrée fort opportunément au chevet d’une de ses patientes, et qui malgré le temps a gardé néanmoins intacts sa silhouette alerte et son charme singulier.

 Si l’on marche dans cette histoire, c’est bien parce que c’était elle, et aussi parce que c’était lui. 

 Pas facile, le jeu des comédiens, tout en subtilité, pour nous embarquer dans cette situation inhabituelle, d’autant plus que la réalisatrice ne nous épargne pas, après la scène du premier baiser partagé, celle, incontournable, de la communion des corps.

 Comment filmer l’acte sexuel entre ces deux partenaires ?

 Avec tendresse et complicité, même si cet amour-là va réveiller des feux que les protagonistes croyaient éteints et bouleverser leur vie ainsi que celle de leur entourage.

 Un vrai mélo donc, qui frôle parfois le roman-photo, tant la géographie parisienne et la sociologie des personnages obéissent aux conventions actuelles en usage : architecte et bourgeoise de gauche, Shauna évolue dans le triangle Jaurès-Butte-Chaumont-Belleville, et, grand-mère d’une jeune métisse, a intégré, sans problème, le « grand remplacement » au sein de sa propre famille...

 Heureusement que le sentiment amoureux prédomine ici et que Carine Tardieu, qui se souvient du jeu d’Annie Girardot dans « Mourir d’aimer » d’André Cayatte, connait bien ses classiques, depuis François Truffaut, déjà cité, et Claude Lelouch, auquel les virevoltantes retrouvailles à la gare de Lyon entre l’amoureuse Parisienne et son frénétique amant arrivant en TGV de sa province nous font irrémédiablement penser !

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