« Tre Piani » de Nanni Moretti, avec Margherita Buy, Nanni Moretti, Riccardo Scamarcio et Alessandro Sperduti.
Moins auto fictif et politique qu’à son habitude, Nanni Moretti nous livre ici un film tout en douceur et amertume, où la comédie dramatique le dispute parfois au mélodrame.
Dans un petit immeuble cossu de trois étages (tre piani) d'un quartier résidentiel romain, quatre familles (une par étage, en comptant le rez-de-chaussée), cohabitent sur trois générations : les enfants, les parents, les grands-parents.
Une unité de lieu prétexte à une multitude d'actions pour ce film trinitaire et choral qui se déploie sur trois temps : le temps présent, cinq ans plus tard et encore cinq ans après.
Dans ce cadre intimiste et résolument bourgeois, le scénario tricote habilement, entre parents et voisins, les morceaux de la vie de chacun des personnages, avec au programme les thèmes de la naissance et de la mort, du conflit de génération, du harcèlement sexuel de la pédophilie et de l'adultère !
Autant de sujets observés en huis-clos et auxquels font écho, depuis l'extérieur, les faits de société, avec notamment les problèmes liés à l'immigration clandestine et ses conséquences immédiates : depuis l'action humanitaire jusqu'aux manifestations racistes.
Un rapport entre privé et public, qui nous restitue rien moins que le tableau général de la société contemporaine italienne, voire européenne, vue selon le cinéaste.
Une photographie toute en tendresse, où Nanni Moretti tient le rôle d'un juge, un peu rigide et plutôt de droite, sans pour autant être affreux et méchant.
Le manichéisme de l'ancien militant communiste se serait-il assagi en lui avec l'âge et son message devenu plus tolérant ?
https://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19593114&cfilm=273524.html
contact : jackybarozzi@aol.com