Richard Beymer et Natalie Wood, 1961
« West Side Story » de Steven Spielberg, avec Ansel Elgort, Rachel Zegler et Ariana DeBose.
Sensiblement plus long (2 h 37), le remake, soixante ans après, de « West Side Story » par Steven Spielberg, offre une version tout aussi flamboyante, chantante et dansante que la précédente.
Le cinéaste y a introduit une certaine historicité en insérant des plans montrant la destruction du quartier et annonçant sa prochaine gentrification.
J’ai beaucoup aimé, ainsi que la plupart des critiques.
Mais certains d’entre eux reprochent à Spielberg de n’avoir pas modifié le livret d’origine, tel Le Parisien : « Le film est calqué sur la comédie musicale (de Robert Wise), la musique de Leonard Bernstein et les paroles des chansons de Stephen Sondheim sont les mêmes… Alors à quoi bon ? » ou Sophie Avon, dans le quotidien Sud-Ouest : « S’il y a une chose mélancolique dans cette version, c’est bien l’idée d’un bonheur promis à tous – qui hélas, n’est pas venu. »
Ferait-on le même reproche à une nouvelle adaptation filmé d’un opéra de Mozart, de Wagner ou de Puccini ?
Peut-on imaginer de même une Madame Butterfly qui finirait bien !
Dans cette comédie musicale, sur le thème éternel des amours contrariées de Roméo et Juliette, transposé dans le New York des années 1950, Spielberg a respecté l’époque des faits et la nationalité des bandes rivales se disputant le même territoire : Polonais versus Portoricains.
La VO mêle l’anglais (de Manhattan) et l’espagnol (de Portorico).
Aurait-il dû choisir une rivalité ethnique Blanc/Black, plus contemporaine ?
Pas nécessairement à mon avis, car ce qui m’a frappé dans cette nouvelle version c’est la pérennité du problème, qui reste entier et universel. Celui-là même qu’exploite l’extrême droite chez nous, tel Zemmour avec "le Grand Remplacement", théorisé par l’écrivain Renaud Camus.
La haine de l’autre, plus fort que l’amour de Tony et de Maria, hélas…
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2021
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