« Chevalier Noir » de Emad Aleebrahim Dehkordi, avec Iman Sayad Borhani, Payar Allahyari et Masoumeh Beygi.
Voilà un film innovant, sous forme de conte réaliste moderne, nous présentant sous un angle inhabituel la société iranienne actuelle.
Celle de la riche bourgeoisie de Téhéran et de sa jeunesse dorée.
Une classe de privilégiés, qui n’ont rien à envier à leurs homologues du monde occidental ou international, et s’accommodent fort aisément des contraintes et des interdits du pouvoir religieux.
A travers Iman et son jeune frère Payar, que tout oppose et qui vivotent avec leur vieux père malade dans un quartier résidentiel du nord de la capitale, nous découvrons quelques uns des représentants de cette caste qui a prospéré sous le régime des ayatollahs.
Une caste qui n’a pas hésité à brader les anciens palais et abattre les arbres de leurs domaines pour construire de luxuriantes tours futuristes à la place, et qui peut, affaires obligent, quitter sans difficulté le pays pour aller résider à Paris ou à Los Angeles, où les jeunes hommes roulent en voiture de sport et les jeunes femmes portent avec élégance de larges voiles échancrés sur la tête.
Et où tout ce petit monde d’individus pressés et festifs renifle à qui mieux mieux de la cocaïne à plein nez.
Ceux ci ne font pas partie des dealers et autres trafiquants que l’on pend régulièrement sur les places publiques des villes iraniennes.
Oui, un film dérangeant et éblouissant que ce premier long métrage d’un réalisateur iranien formé en France, tourné avec peu de moyens et d’une grande fluidité de plans, notamment de nuit dans les rues de Téhéran, remarquablement interprété et porté par de jeunes comédiens peu expérimentés, qui m’a fait songer tout à la fois aux « Tricheurs » de Marcel Carné et à « Rocco et ses frères » de Luchino Visconti.
Pas mal pour un début !
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