« Women Talking » de Sarah Polley, avec Rooney Mara, Claire Foy, Jessie Buckley et Frances McDormand. D’après le roman éponyme de Miriam Toews.
S’inspirant de faits réels qui eurent lieu dans une communauté mennonite bolivienne en 2011, la réalisatrice canadienne Sarah Polley a transposée son histoire dans un coin perdu du Nord de l’Amérique.
Là, en 2010, les femmes d’une communauté agricole et religieuse particulièrement austère, régulièrement battues et violées par leurs frères, pères ou époux, se réunissent secrètement dans une grange pour débattre de leur sort.
Doivent-elles rester et pardonner aux hommes, seul moyen d’accéder au royaume de Dieu, ou fuir, en amenant avec elles leurs jeunes enfants ?
Malgré le jeu impeccable des comédiennes sur trois générations (des plus vieilles aux adolescentes), la fluidité des images et des dialogues efficaces et parfois brillants, le film s’enlise bien vite dans un didactisme post féministe qui, partant d’une expérience communautaire, ne peut néanmoins prétendre à une dimension universaliste.
Tel un beau théorème dont le postulat de base serait erroné.
Du néo sophisme philosophique et sociologique dû au côté exclusivement essentialiste du film : ici, tous les hommes sont donnés comme étant solidairement bestiaux et dominants et les femmes unilatéralement des victimes innocentes désignées.
Ainsi, le débat, pour justifié qu’il soit en grande partie, mais dont l’issue qu’il propose via la rééducation d’une nouvelle génération de garçons et filles, du fait de sa dichotomie initiale, semble plus illusoire que convaincant.
Une impasse où il s’agirait en définitive de remplacer le patriarcat par un matriarcat.
D’où l’étrangeté que j’ai ressenti à la projection, doublé d’un certain malaise…
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