« As bestas » de Rodrigo Sorogoyen, avec Marina Foïs, Denis Ménochet, Luis Zahera et Diego Anido.


 Porté sur le film noir en général, Rodrigo Sorogoyen s’affirme de plus en plus comme l’un des meilleurs cinéastes du genre.

 Un genre qu’il décline, en traçant tranquillement mais surement son sillon, dans ses diverses composantes.

 Après le polar avec serial killer « Que dios nos perdone » (2017), le thriller politique « El reino » (2019) ou le faits divers intimiste avec l’émouvante histoire d’une mère à la recherche de son fils disparu « Madre » (2020), Sorogoyen nous propose aujourd’hui un thriller rural, à dimension tragique autour d’une forte problématique politico-sociale ! 

 Le cinéaste espagnol nous transporte cette fois-ci dans un village montagnard et forestier de Galice en voie de désertification.

 Cadre idéal d’un western contemporain à caractère écologique, où les paysans locaux domptent à mains nues les chevaux sauvages pour les immobiliser à terre afin de raser leurs crinières.

 C’est dans ce décor impitoyable et rude que Sorogoyen, qui visiblement connait bien ses classiques américains (Sam Peckinpah ou John Boorman) nous conte cette sombre histoire de haine et de vengeance aux allures de chasse à l’homme, qui n’est pas sans évoquer, par certains côtés, l’atmosphère haletante et suffocante de « Délivrance ».







 C’est là qu’Antoine et Olga, un couple de bons bourgeois français ont décidé de s’installer pour cultiver des légumes bio, qu’ils revendent au marché local, et retaper les maisons abandonnées du village. 

 Quoique bien accueillis par les autochtones, nos néo ruraux vont se heurter bien vite à l’hostilité de leurs plus proches voisins. 

 Deux frères vivant avec leur vieille mère, qui rêvaient d’échapper à leur misère, grâce à l’opportunité offerte par une grande société d’exploitation d’éoliennes.

 Ceux-ci ne pardonnent pas au couple d’étrangers d’avoir refusé de donner leur accord et d’avoir ainsi bloqué l’installation des éoliennes.

 Un scénario solide, des décors et des paysages singuliers, filmés en toutes saisons, pour une oeuvre en diptyque, qui se distingue par le jeu des quatre principaux rôles.

 Dans la première partie du film, on suit principalement Antoine. 

 Eblouissant Denis Ménochet qui, après l’étonnant Peter von Kant/Fassbinder de François Ozon, s’impose comme un acteur de premier plan : il n’hésite pas à payer de sa personne, en plongeant nu et rebondi dans une rivière glacée. 

 A ses côtés, Marina Foïs, qui incarnait une Olga besogneuse et mutique dans la première partie du film, va pouvoir, après le basculement dans la seconde partie, donner toute sa mesure de comédienne : cantonnée principalement aux rôles comiques, elle atteint ici, en acceptant de ne pas paraitre à son avantage physique, à une dimension proprement tragique.

 Face au couple, les deux frangins, l’aîné, Xan (Luis Zahera), autoritaire et menaçant et le cadet, Lorenzo (Diego Anido), sournois et vicieux, complètent ce casting impeccable.

 Sans oublier le bon chien berger allemand d’Antoine et d’Olga, qui va se révéler être le traitre de l’histoire…

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par Jacky Barozzi 31 mars 2025
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Le dernier Calvaire de Paris (18e arr.) Christ et Atalantes Une multitude de Christ de douleur et d'Atlantes en sueur ornent les rues, les églises, les façades ou les cimetières de la capitale, parmi lesquels nous retiendrons ceux-ci. 18e arrondissement Quartier : La Chapelle La Croix de l'Évangile Cette croix de chemin ou calvaire, est la dernière visible à Paris. Elle est située à la jonction de deux chemins devenus, l'un la rue de l'Évangile, l'autre la rue d'Aubervilliers. Son histoire remonte au XVIe siècle, en 1540, à l’époque où une grande plaine s’étendait entre les villages de Saint-Denis, La Chapelle et La Villette, qui étaient alors à l’extérieur des remparts de la ville de Paris. C’était à l’époque, un lieu de vénération important. Chaque année, une grande procession effectuait un trajet triangulaire entre Saint-Denis, la croix de l’Évangile et La Villette. De la totalité des croix parisiennes détruites à la Révolution, seule celle de l’Évangile fut reconstruite en 1860 à son emplacement originel, au bout de la rue de l'Évangile, où les gazomètres de l’époque ont laissé la place à la zone d'activités Cap 18, qui est aujourd'hui la dernière zone Industrielle située dans Paris intra-muros.
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