Début de la course poursuite entre Tsuji et Ukiyo.
« Suis-moi je te fuis » et « Fuis-moi je te suis » (The Real Thing) de Kôji Fukada, avec Win Morisaki et Kaho Tsuchimura.
Arrêt sur images sur ce diptyque, présenté en sélection officielle au Festival de Cannes 2020 et qui sort seulement ces jours-ci sur nos écrans.
Adapté d’un manga -qui est à la culture populaire japonaise ce que le soap opéra est au Brésil-, ce film en deux parties distinctes nous conte les amours indécises et à rebondissements multiples de Tsuji et Ukiyo.
Une narration moderne, propre aux séries télévisuelles ou aux romans photos, adoptée par Kôji Fukada, 42 ans, qui incarne, avec quelques autres jeunes réalisateurs nippons, la relève du cinéma japonais face à la suprématie des « 4K » (Naomi Kawase, Takeshi Kitano, Hirokazu Kore-eda et Kioshi Kurosawa).
Qui se sont imposés, eux, depuis les années 1990.
Dans le premier volet, Tsuji, cadre commercial consciencieux et efficace, du genre beau gosse mais plutôt passif sur le plan amoureux, est partagé entre une cheffe de service autoritaire et forte, qui s’est installée chez lui, et une jeune employée délurée qui le drague effrontément au travail.
Jusqu’au jour où il rencontre Ukiyo, une femme belle et intrigante, au comportement étrange, visiblement paumée, à qui il sauve la vie sur un passage à niveau.
Malgré les mises en garde de son entourage sur cette fille à problèmes, dont on apprendra qu’elle est mariée et mère d’une petite fille et qu’elle a tenté de se suicider avec un autre homme, il est irrémédiablement attiré par elle… qui n’a de cesse de disparaître, répétant sans cesse qu’elle est désolée.
Dans le second volet, Tsuji, après bien des déboires, décide d’oublier définitivement Ukiyo et de se fiancer finalement avec sa collègue de bureau et colocataire, certes moins séduisante mais beaucoup plus stable.
C’est alors que le processus s’inverse et que Ukiyo, qui découvre qu’elle ne peut plus vivre sans Tsuji, qui a disparu à son tour, se lance alors désespérément à sa recherche.
Une recherche qui prendra plusieurs années !
Sur cette trame binaire, aux situations basiques, et aux personnages et aux répliques interchangeables, les protagonistes (eux, c'est un peu nous !), nous sont donnés à observer comme des souris de laboratoire.
Pris entre le poids des traditions familiales et les contraintes économiques, entre déterminisme social et aléas sentimental, les héros de ce film, au terme d’un long processus systématique, parfois un peu ennuyeux mais toujours superbement filmé, donneront cependant la primauté à l’amour.
Nous aussi…
https://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19595332&cfilm=283715.html
Après un marathon de cinq ans, pour eux, et plus de 4 heures de film, pour nous, tout le monde se retrouve heureux mais exténué à l'arrivée !
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