« Tár » de Todd Field, avec Cate Blanchett, Nina Hoss et Noémie Merlant.
Ce film nous offre tout à la fois une lumineuse master class de musique, un thriller palpitant et une éblouissante performance d’actrice.
De quoi réjouir les spectateurs les plus exigeants.
Après avoir assisté à une brillante leçon de musique, nous suivons Lydia Tár, dans sa pratique quotidienne mais pas ordinaire de cheffe d’orchestre symphonique de Berlin.
C'est une femme froide et déterminée, qui n’hésite pas à se glisser dans le costume et la fonction du maestro traditionnel (ne l’appelez surtout pas maestra !), pour mettre sa culture et son talent exceptionnels au seul service de la musique.
Celle-ci est par ailleurs une lesbienne assumée, mariée à la première violon de l’orchestre avec laquelle elle élève leur petite fille.
Tyran domestique et professionnel, on la voit diriger d'une main de fer l’orchestre placé sous son autorité artistique, dérogeant si besoin aux règles démocratiques de base qui le régissent, et entretenant des relations affectives hors ménage.
Beaucoup trop pour cette femme, qui se définit comme le mari de sa compagne, et ne sacrifie pas son art et sa façon de vivre à la mode transgenre actuelle ou aux standards du politiquement correct.
Ce qui lui vaudra par la suite, bien des ennuis et de sacrées déconvenues.
Un film en forme de superbe portrait de femme, iconoclaste et hors norme, qui nous fait craindre d’aller voir « Divertimento », l’autre film français de la semaine, idéologiquement plus conforme, sur la même profession au féminin…
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