Mayerling de Terence Young, 1968.
« De son vivant » d’Emmanuelle Bercot, avec Catherine Deneuve, Benoît Magimel, Cécile de France et le docteur Gabriel Sara dans son propre rôle.
Quatrième film tourné avec Emmanuelle Bercot, De son vivant a bien failli être pour Catherine Deneuve le film de trop !
Dès le début du tournage, en novembre 2019, notre stakhanoviste des plateaux, passablement surmenée, fut victime d'un AVC.
Le film étant réalisé en décor naturel, dans un hôpital, elle put être rapidement secourue. Ce qui permit, fort heureusement, de limiter les dégâts !
Par la suite, les prises durent encore été décalées pour cause de Covid-19 et n'ont pu reprendre qu'à l'été 2020.
Ce projet est né de la double envie d'Emmanuelle Bercot de réaliser un mélo et d'écrire pour Catherine Deneuve et Benoît Magimel, qu'elle avait déjà réunis dans deux précédents films : La Tête haute (2015) et La Fille de Brest (2016).
Cettefois-ci, elle avait pensé à une histoire centrée sur une mère qui perd son fils. Quoi de plus mélodramatique, en effet ? C'est alors, dit-elle, qu'elle rencontra à New York, le Dr Sara (un oncologiste américano-libanais, qui joue le cancérologue dans le film), venu assister à l'une de ses projections.
C'est ainsi qu'elle nous donne à voir aujourd'hui un mélo palliatif !
Un sujet particulièrement casse-gueule, qu'Emmanuelle Bercot est parvenue, malgré des conditions de tournage mouvementées, à maîtriser de bout en bout.
Faisant appel essentiellement à notre sensibilité, mais ancré toutefois dans une réalité des plus prégnantes, certes fictionnalisée, De son vivant nous conte l'histoire d'une mort douloureuse et idéalisée.
Pour ce faire, elle a bénéficié de la participation non seulement du médecin mais aussi de toute une équipe de soignants-acteurs réunis dans son film.
Cécile de France, dans le rôle de l'assistante du médecin en chef est forte et délicate à souhait.
Catherine Deneuve, icône internationale, qui affiche la plus importante filmographie, en nombre et en qualité, du cinéma français, avec diverses générations de cinéastes sans cesse renouvelées, est ici plus que jamais impériale.
Partageant avec Gérard Depardieu le titre de monstre sacrée, elle n'a plus rien à prouver.
Juste à durer...
C'est ainsi qu'elle permet à Benoît Magimel, dans ce rôle « d'acteur raté », ainsi qu'il se définit à l'heure du bilan, mais prof de théâtre réussi et aimé de ses élèves, de créer la surprise et d'atteindre à une dimension qu'on ne lui connaissait pas.
S'investissant à fond durant plus d'un an dans la préparation de son personnage, ayant perdu plusieurs dizaines de kilos en trois étapes pour les besoins du scénario, on devrait le retrouver parmi les futurs nominés pour le prix d'interprétation masculine aux Césars ?
Rien que pour cela, Catherine Deneuve (78 ans), qui entre temps a perdu sa mère la comédienne Renée Simonot, née Deneuve, en juillet dernier à l'âge de 109 ans, mérite bien un hommage, de son vivant !
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