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« Sur l'Adamant » de Nicolas Philibert, film documentaire, Ours d’Or à la Berlinale 2023.
L’Adamant est un Centre de Jour amarré sur la Seine, en plein cœur de Paris, réservé aux adultes souffrant de troubles psychiques.
Un cadre de vie convivial, où les patients ont le choix de participer ou non à divers ateliers : musique, peinture, gymnastique, danse, cuisine…
Là, un bar et un ciné-club sont également à leur disposition.
Une nef des fous ou un asile fluvial, en liaison avec l’Hôpital Echirolles de Saint-Maurice (l’ancien hospice de Charenton où le marquis de Sade a fini ses jours).
Sur l’Adamant, élégant bâtiment en bois, construit à l'origine selon les avis des principaux intéressés, et qui a ouvert ses portes en 2010, ceux-ci jouissent d’un encadrement bienveillant de la part des soignants et peuvent y faire entendre librement leurs paroles.
Un bon moyen de renouer avec le monde extérieur.
C’est dans ce cadre particulier que le documentariste Nicolas Philibert a installé sa caméra, nous permettant de voir et d’écouter ce que ces hommes et ces femmes ont à se dire et à nous dire.
Ici, comme à son habitude, ainsi qu’il l’avait fait pour d’autres lieux emblématiques, tels l’école publique ou le musée du Louvre, le cinéaste enregistre les séquences, en toute discrétion, sans idées préconçues de départ et sans l’omniprésence d’une voix off tonitruante et directive.
Un cinéma impressionniste, conduit au fil du hasard et de l’empathie, et qui, mis bout à bout, fait sens et expose en pleine lumière toute une galerie de personnages singuliers, tout à la fois différents et si proches de nous !
Il est question ici de la douleur d’être en proie à un véritable chaos dans sa tête, de la souffrance face à la perte d’autonomie que cela engendre, du désir de soulagement et d’aide médicale demandés par les malades eux-mêmes.
En fin de compte, le film aboutit à une belle leçon de vie, non dénuée d’humour et de fantaisie, d’intelligence et de talents aussi de la part de tous les protagonistes du film : patients et personnels soignants embarqués sur ce navire immobile, où nous sommes invités à monter à notre tour.
Dans « Adamant » on entend « Adam » et « amant », mais le mot vient du latin adamas, le diamant.
Et l’adjectif adamantin se traduit par ce qui a la qualité du diamant.
Oui, c’est bien des éclats de diamants... bruts, que le film de Nicolas Philibert nous offre à voir aujourd'hui !
https://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19599713&cfilm=289240.html
contact : jackybarozzi@aol.com