« Ennio » de Giuseppe Tornatore, documentaire sur Ennio Morricone.
Je croyais méconnaître l’oeuvre d’Ennio Morricone et j’ai découvert que je n’en ignorais pratiquement rien !
Impossible en effet de passer à côté de sa musique, qui accompagne l’essentiel du cinéma italien depuis les années 60, de Sergio Leone à Bernardo Bertolucci, Marco Bellocchio ou Pasolini, mais aussi français (« Le Clan des Siciliens » d’Henri Verneuil) ou américain (« Les moissons de ciel » de Terrence Malick ou encore « Mission » de Roland Joffé).
Fils d’un trompettiste, Ennio Morricone, qui rêvait de devenir médecin, dut très jeune se plier au desiderata de son père, qui voulait qu’il lui succédât dans la carrière.
Après de sérieuses études au conservatoire de musique, et sa rencontre avec la musique expérimentale de John Cage, Ennio Morricone, qui se méfiait des facilités de la musique mélodieuse, se destinait à la grande musique traditionnelle, classique ou moderne.
Jusqu’à ce que cet ancien élève de Goffredo Petrassi, diplômé de l'Académie Santa Cecilia de Rome, où il rafla les premiers prix de composition, d'instrumentation et de direction d'orchestre, tombe, contraint et honteux, dans la grande marmite de la musique de cinéma !
Refoulant son désir de composer de grandes symphonies, il devint très vite un maître du genre.
Mieux qu’un Léonard Bernstein en Amérique ou un Michel Legrand en France, il s’est imposé comme le plus grand compositeur de musique de films.
Certains n’hésitant pas à affirmer qu’il en est même l’inventeur.
Avec 500 oeuvres à son actif, et malgré une reconnaissance tardive à Hollywood, où il fut régulièrement évincé et reçut finalement, en 2016, à l’âge de 88 ans, un Oscar pour « Les Huit salopards » de Quentin Tarantino, Ennio Morricone, compositeur prolixe mais dont chaque note est toujours sérieusement pensée, a profondément et durablement marqué l’imaginaire des cinéphiles du monde entier tout autant que celui du public populaire.
Sa musique, intrinsèquement liée, voire consubstantielle aux images des westerns spaghettis ou des oeuvres d’auteur, n’a t-elle pas haussé le film au niveau d’une opérette ou d’un opéra ?
Cela méritait bien un film, signé de Giuseppe Tornatore, pour lequel il avait composé la musique de « Cinéma Paradiso » (1988).
https://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19562036&cfilm=282286.html
Chapeau maestro !
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