« Sous les figues » de Erige Sehiri, avec Ameni Fdhili, Fide Fdhili et Feten Fdhili.
Premier long métrage de fiction de la documentariste tunisienne Erige Sehiri, son film nous offre le portrait d’un groupe de travailleurs saisonniers.
Depuis l’aube jusqu’au crépuscule, nous assistons ainsi à la journée de récolte des figues dans un beau verger du nord-ouest de la Tunisie.
Là, principalement des jeunes filles, pour la plupart encore lycéennes, et toutes voilées, travaillent sous le regard d’un jeune patron autoritaire, en compagnie de femmes plus âgées ainsi que de quelques hommes.
Un film choral où, à travers les aspirations des un(e)s et des autres, la cinéaste parvient à restituer un échantillon des problématiques propres à la société tunisienne actuelle.
Celle de la Tunisie profonde des campagnes, sensiblement différente de celle des grandes villes et des stations touristiques côtières.
Son film prolonge celui de Lotfy Nathan, qui dans le récent « Harka », tourné à Sidi Bouzid, la petite ville tunisienne d’où est parti le Printemps arabe, le 17 décembre 2010, évoquait essentiellement l’immolation de Mohamed Bouazizi devant le siège du gouvernorat.
A sa manière, sensible et impressionniste, via les micro destins de ses personnages, Erige Sehiri répond à la question que l’on était alors en droit de se poser.
A savoir, que reste t-il dudit Printemps arabe aujourd’hui ?
Pas grand chose, semble-t-il, pour l’avenir de la jeunesse tunisienne, qui, malgré les nouveaux outils de communication mis à sa disposition (portables, internet…), doit toujours faire face à une société économiquement sclérosée et au poids de plus en plus prégnant de la religion et des moeurs…
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