« Le Tigre et le Président » de Jean-Marc Peyrefitte, avec Jacques Gamblin, André Dussollier, Christian Hecq et Anna Mouglalis.
Pour son premier long métrage, le réalisateur Jean-Marc Peyrefitte, qui n’est pas le fils ou le petit-fils d’Alain et encore moins de Roger, nous propose une comédie historique.
Un film de genre non pas des plus modernes en soi pour une histoire néanmoins originale.
Que retenons-nous en effet de Paul Deschanel, qui, entre le 18 février et le 21 septembre 1920, fut un éphémère président de la IIIe République, sinon sa mémorable chute de train en pleine nuit !
C’est à cet homme d'État atypique, écrivain et académicien français, que s’intéresse notre cinéaste, par ailleurs passionné d’Histoire.
Nous livrant, sous forme de bio pic centré autour de la courte période de son règne, une réhabilitation de ce personnage fantasque, plus doué pour les mots que le pragmatisme politique.
Né en Belgique durant l’exil de son père, l’écrivain Émile Deschanel, opposant à Napoléon III, Paul Deschanel avait peut être le tort d’avoir raison trop tôt ?
Opposant inconditionnel au Traité de Versailles, imposé par « le Père la Victoire » Georges Clemenceau, qu’il jugeait humiliant pour l’Allemagne et porteur de germes bellicistes pour l’avenir, ce visionnaire idéaliste voulait aussi donner le droit de vote aux femmes et supprimer la peine de mort.
Élu contre toute attente au poste suprême, mais rattrapé par le principe de réalité, cet humaniste pacifiste et progressiste sombrera, hélas, dans un état anxio-dépressif permanent.
Sa chute de train, sous l’effet des barbituriques, ravivera les rumeurs de folie relayées par ses opposants et la presse caricaturiste de l’époque et entraineront sa démission quelques mois plus tard, suivie de sa mort deux ans après.
Certes, ce savoureux film historique, dans la lignée d'un Pierre Lemaitre, où Jacques Gamblin incarne un Deschanel don quichottesque plus vrai que nature, André Dussoliler un Clemenceau tout en rondeurs, matois et bourru à souhait, et Anna Mouglalis en parfaite tenancière de maison close, annexe de l’Assemblée nationale, prête surtout à sourire mais aussi à rêver : et si la folie douce de Deschanel avait empêchée la folie meurtrière de Hitler !
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