« Les Olympiades » de Jacques Audiard, avec Lucie Zhang, Makita Samba et Noémie Merlant.
Beaucoup de sexe et, finalement, un peu de passion dans ces jeux de l’amour et du hasard entre un garçon et trois filles, filmés superbement en noir et blanc sur la dalle des Olympiades, entre Chinetown et Tolbiac (13e arr.).
En compétition au dernier festival de Cannes, le film en est revenu bredouille.
C’est un bon Audiard-fils, aidé au scénario par Céline Sciamma qui y apporte une forte dose de saphisme, mais qui vaut surtout par le jeu de jeunes acteurs prometteurs (épatants Lucie Zhang et Makita Samba) et la sublimation à l’écran et en images d’un quartier qui fut jadis futuriste et nous semble déjà passablement bien délabré.
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« Compartiment N°6 » du cinéaste finlandais Juho Kuosmanen, avec Seidi Haarla et Yuriy Borisov.
Plus jubilatoire est le second long métrage de Juho Kuosmanen qui, également en compétition à Cannes, a obtenu le grand prix du jury.
Dans le train qui relie Moscou à Mourmansk, via Saint-Petersbourg (2500 km), une étudiante finlandaise en archéologie se voit contrainte de partager son compartiment avec un russe passablement bourré et odieux.
Ce long voyage d'hiver vers le Grand Nord de la Russie, qui constitue l'essentiel du film, semble bien mal engagé entre ces deux êtres solitaires au coeurs refroidis et que tout semble opposer.
Elle devait partir à Mourmansk avec sa petite amie, une Russe prof de littérature, mais cette dernière s'est désistée au dernier moment, au prétexte d'un travail plus urgent à faire. Elle, y va pour étudier sur place un site réputé pour ses sculptures dans la pierre vieilles de 10 000 ans. Lui, avoue qu'il s'y rend pour se faire un peu de fric et qu'il s'y est fait embaucher par une grande compagnie minière (Mourmansk est le premier producteur mondial de nickel).
Le cinéaste filme au plus près cet attelage improbable, qui peu à peu vire à la rencontre.
Une rencontre porteuse de promesses ?
Une histoire où le plus important n'est pas le but du voyage, mais le voyage lui-même. Ici, il n'y a pas de sexe, seulement la peur chez les protagonistes d'assister à l'émergence d'un sentiment perturbant et déstabilisant.
Belles scènes finales où sous le sol éternellement gelés de Mourmansk on sent poindre la flamme...
https://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19593007&cfilm=292216.html
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