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6e arrondissement


Fontaine Saint-Michel

Place Saint-Michel

Métro : Saint-Michel


Lorsque Charles Garnier montra à l’Empereur les plans du futur Opéra, l’Impératrice Eugénie lui demanda quel en était le style. « Mais c’est du Napoléon III », lui répondit-il. 

Quoique d’inspiration vaguement italienne, on pourrait en dire autant de la fontaine Saint-Michel, devenue depuis cette époque un lieu de rassemblement emblématique du Quartier latin, à l’entrée du Boul’Mich’. 

C’est, incontestablement, le chef-d’œuvre de l’architecte Gabriel Davioud. 

Après avoir ouvert le boulevard Saint-Michel en 1855 au milieu d’un des derniers îlots de masures du vieux Paris, le baron Haussmann lui commanda une fontaine décorative pour masquer le mur pignon des immeubles des voies principales reliant la nouvelle place. 

Pour cette réalisation gigantesque, au format imposé de 26 mètres de hauteur et 15 de largeur, Davioud imagina une fontaine en forme d’arc de triomphe. 

A l’origine, Napoléon devait en occuper la niche centrale, mais c’est finalement saint Michel, dans une allégorie du Bien triomphant sur le Mal, qui fut plus sagement retenu. 

Inaugurée en 1860 à l’issue de deux années de travaux, la fontaine Saint-Michel est constituée d’une grande variété de pierres de différentes couleurs : son soubassement est en pierre jaune du Jura, ses quatre colonnes corinthiennes sont en marbre rouge du Languedoc, le rocher d’où l’eau retombe en cascade dans les bassins a été sculpté dans la pierre blanche de Soignies, l’attique est réalisé en marbre polychrome et surmonté d’un panneau de marbre vert où est inscrite la date de construction de la fontaine. 

Dans ce décor majestueux, plusieurs sculpteurs de renom ont apporté leur contribution en bronze : Francisque Duret signe le groupe représentant Saint Michel terrassant le démon, sur le modèle de celui de Raphaël ; Alfred Jacquemart a donné corps aux deux effrayants dragons qui montent la garde de part et d’autre du grand bassin ; Auguste Barre, Eugène Guillaume, Louis Robert et Charles Gumery ont réalisé les statues des vertus cardinales, qui trônent au sommet des colonnes : la Prudence, la Force, la Justice et la Tempérance

Alors, de quel style, cet ensemble monumental ?


Fontaine du marché des Carmes

Square Gabriel-Pierné, rue Mazarine, rue de Seine

Métro : Pont-Neuf ou Mabillon


Cette fontaine en pierre, réalisée en 1819, d’après les dessins d’Alexandre-Evariste Fragonard, le fils du célèbre peintre, ornait à l’origine le marché des Carmes, place Maubert, jusqu’à sa démolition en 1930. 

C’est à cette date qu’elle fut transportée dans ce square situé à l’angle des rues de Seine et Mazarine, à l’arrière du vénérable bâtiment de l’Institut de France. 

C’est là que l’on peut désormais contempler, au centre d’un bassin circulaire, la borne carrée de 4 mètres de hauteur au sommet de laquelle deux têtes siamoises ont été sculptées, symbolisant, l’une, l’Abondance et, l’autre, le Commerce

Ces divinités à la gloire du négoce semblent s’être parfaitement reconverties, à l’ombre de la Coupole, au commerce de l’esprit et à la profusion des idées, fussent-elles, ici, académiques !


Fontaine Jacob

2, rue Jacob

Métro : Saint-Germain-des-Prés


Au centre du jardinet aménagé à l’extrémité de la rue Jacob, entre les rues de l’Echaudé et de Seine, le sculpteur Guy Lartigue a réalisé, en 1978, une petite fontaine sphérique constituées de lamelles de marbre blanc. 

Elle se détache avec élégance et sobriété devant un grand mur pignon, mêlant harmonieusement ses lignes horizontales au quadrillage du treillage en toile de fond. 

A sa base, un bassin circulaire convexe recueille l’eau qui jaillit depuis le sommet et ruisselle à travers les lamelles. 

A condition de ne pas oublier de la faire fonctionner !



Fontaine Pastorale

Square Félix-Desruelles, boulevard Saint-Germain

Métro : Saint-Germain-des-Prés


C’est le sculpteur Félix Desruelles (1856-1943) qui a réalisé en 1923 la fontaine Pastorale, située dans la partie ouest du square qui porte désormais son nom. 

Pour cette fontaine, qui jouxte le flanc sud de l’église Saint-Germain-des-Prés, l’artiste a représenté une scène particulièrement bucolique. 

On peut y voir, sculptés dans la pierre, un berger dénudé discutant nonchalamment avec une chaste jeune fille, sous le regard indifférent de moutons essentiellement préoccupés de trouver de l’herbe à brouter. 

Au pied de ce groupe d’inspiration virgilienne, trois petits tuyaux encerclés d’une rosace, également sculptée dans la pierre, déversent l’eau dans un long bassin rectangulaire.


Fontaine Embâcle

Place du Québec

Métro : Saint-Germain-des-Prés


La place située au point de convergence des rues de Rennes et Bonaparte, en vis-à-vis de l’église Saint-Germain-des-Prés, reçut le nom de la province francophone du Québec, en 1980. 

C’est sur ce site que fut installée en 1984 la fontaine offerte à la ville de Paris par le gouvernement canadien, à l’occasion du 450 anniversaire de la découverte du Canada par Jacques Cartier. 

Œuvre de l’architecte Alfred Gindre et du sculpteur Charles Daudelin, elle est baptisée L’Embâcle, mot qui qualifie l’obstruction du lit d’une rivière ou d’un détroit par un amoncellement excessif de glace flottante. 

Celle-ci semble faire écho au célèbre slogan de mai 68, « sous les pavés, la plage ». 

Ici, les concepteurs ont mis en scène la résurgence d’une source naturelle soulevant par sa seule puissance les dalles en granit du trottoir alentour. 

Au centre de la composition générale, des dalles coulées dans le bronze et s’élevant vers le ciel laissent voir le bouillonnement des eaux prêtes à jaillir à l’air libre. 

Mais la place et sa fontaine ne témoignent-elles pas aussi des liens d’amitié, parfois explosifs, qui lient la France et le Canada ? 

Notamment lorsque le général de Gaulle, en visite officielle en 1967, déclara à la fin d'un discours à Montréal : « Vive le Québec libre ! » 


Fontaine Saint-Sulpice

Place Saint-Sulpice

Métro : Saint-Sulpice


Dite aussi fontaine des Orateurs-Sacrés ou fontaine des Quatre-Evêques, la fontaine monumentale en pierre, érigée entre 1843 et 1848 au centre de la place Saint-Sulpice par l’architecte Louis Visconti, n’est pas sans rappeler la fontaine des Innocents. 

Elle se compose d’un édifice quadrangulaire dominant trois bassins octogonaux étagés. 

Sur le deuxième bassin, quatre lions couchés surveillent farouchement les armes de la capitale, tandis que sur le plus petit des bassins, juste au-dessus, de grands vases déversent l’eau qui cascade en larges nappes jusqu’au dernier bassin. 

Le corps principal de ce monument commémoratif, encadré de quatre colonnes corinthiennes et surmonté d’un dôme à compartiments, présente, dans chacune des niches creusées en cul-de-four sur les côtés, quatre des plus fameux orateurs du XVIIe siècle : Bossuet, évêque de Meaux ; Fénelon, archevêque de Cambrai ; Fléchier, évêque de Nîmes et Massillon, évêque de Clermont. Œuvres, respectivement, des sculpteurs Jean-Jacques Feuchère, François Lanno, Louis Desprez et Jacques Fauginet. 

Les lions, vases et armoiries sont dus, pour leur part, au sculpteur François Derré. 

Sur le dôme, que termine un fleuron coiffé d’une croix latine, des cartouches ornées des armes des villes épiscopales des quatre personnalités parachèvent les décorations de cette magistrale fontaine, d’allure quelque peu austère, mais qui ne dépareille pas avec la façade de l’église Saint-Sulpice, réalisée au XVIIIe siècle par l’architecte Servandoni. 


Fontaine de la Paix

Allée du séminaire, rue Bonaparte

Métro : Saint-Sulpice


C’est l’une des quinze fontaines publiques, toutes différentes, créées sous l’Empire, à la suite du décret de 1806, comme la fontaine du Palmier, place du Châtelet. 

Erigée en 1810 place Saint-Sulpice, la fontaine de la Paix, en référence au traité d’Amiens de 1802, fut jugée trop modeste de proportions pour cet emplacement prestigieux et fut transférée au cœur de l’ancien marché Saint-Germain en 1824. 

Elle y resta jusqu’en 1835, date à laquelle elle fut déplacée à la bonne adresse, semble-t-il cette fois-ci, sur l’allée du Séminaire, rue…Bonaparte !  

S’inspirant d’un projet dessiné en 1724 par son confrère Detournelle, l’architecte Voinier lui donna sa forme définitive. 

La fontaine de la Paix, en pierre, est constituée d’un bassin rectangulaire d’où s’élève une borne carrée dont chaque face est coiffée d’un fronton triangulaire. 

Sous une frise décorée en alternance de guirlandes de fruits et de lyres due au sculpteur Marquois, quatre bas-reliefs en marbre blanc, réalisés par Jean-Joseph Espercieux, représentent, dans le goût antique, la Paix, les Sciences et les Arts, le Commerce et l’Agriculture.  

Sur deux côtés opposés, l’eau jaillit depuis une goulotte centrale et se répand dans une vasque ornée de six têtes de lions, avant de terminer sa course dans le bassin rectangulaire décoré de congélations, témoignant de la fonction plus décorative qu’utilitaire de cette fontaine particulièrement napoléonienne.


Fontaine Palatine

12, rue Garancière

Métro : Saint-Sulpice ou Mabillon


Cette discrète et élégante fontaine, dénommée également fontaine Garancière, fut érigée, ainsi que nous l’indique l’inscription latine gravée dans la plaque en marbre au-dessus de la niche, aux frais de Anne de Bavière, princesse Palatine, veuve de Henri-Jules de Bourbon, prince de Condé, en l’an 1715. 

Celle-ci, qui jouissait des agréments du Petit Luxembourg, propriété de son illustre mari à l’époque, voulut faire profiter les Parisiens du voisinage de l’eau d’Arcueil, dont les autorités municipales avaient sensiblement augmenté le volume d’un demi-pouce auquel elle avait droit jusqu’alors ! 

La fontaine était adossée contre un mur des écuries du Petit Luxembourg (l’actuelle résidence du président du Sénat). 

Démontée lors de leur démolition, elle fut encastrée dans le nouvel immeuble qui leur succéda, à son emplacement approximatif d’origine. 

L’eau y coule toujours depuis un beau mascaron en bronze à tête de triton et finit sa course dans une grille carrée au sol. 


Bassin et Fontaines du Luxembourg

Jardin du Luxembourg

RER B : Luxembourg ou Métro : Notre-Dame-des-Champs


Créés au début du XVIIe siècle, sous la régence de Marie de Médicis, le palais et le jardin du Luxembourg ont connu de nombreuses modifications au cours des siècles, notamment sous le Second Empire, à l’occasion de l’élargissement et de l’ouverture des principales voies qui entourent cette ancienne propriété royale, dévolue aujourd’hui au Sénat. 

Depuis lors, le jardin du Luxembourg a conservé sa configuration actuelle et possède désormais trois points d’eau qui méritent le détour : le bassin central, la fontaine Médicis et la fontaine Delacroix.


Le bassin central


Ce vaste bassin octogonal, lieu de prédilection des jeunes Parisiens qui viennent y faire naviguer depuis plusieurs générations leurs voiliers ou bateaux téléguidés, remplace deux bassins circulaires de moindre envergure, destinés, à l’origine, puis lorsque le jardin fut remanié par Le Nôtre, à orner les parterres de buis taillés qui se déployaient alors devant le palais. 

Au centre, le jet d’eau surgit d’une vasque soutenue par des enfants. 

Le bassin actuel, plus ludique, a été réalisé vers le milieu du XIXe siècle, lorsque le jardin public fut remanié pour satisfaire également les désirs des plus petits, qui pouvaient, depuis 1840, s’y promener à dos de chèvres et où apparurent les premiers kiosques de friandises ainsi qu’un premier théâtre de guignol en plein air, dessiné par l’architecte Charles Garnier.

La fontaine Médicis


Marie de Médicis, qui avait souhaité une demeure dans le style Renaissance propre à sa Florence natale, confia la construction du palais à l’architecte Salomon de Brosse et chargea l’ingénieur Thomas Francini de superviser les travaux des fontaines. 

La reine fit construire un nouvel aqueduc, reprenant l’ancien tracé d’un ouvrage romain, pour acheminer depuis Rungis toute l’eau nécessaire à alimenter son palais et son jardin. 

On ne sait pas avec certitude lequel de Salomon de Brosse ou de Francini dessina les plans de la grotte, qui donnera naissance à la fontaine Médicis, telle qu’elle se présente aujourd’hui. 

Elle était alors composée de trois niches séparées par des colonnes décorées de bossages et de congélations. 

Son fronton était orné aux armes de France et des Médicis, et encadré par deux figures fluviales dues au sculpteur Pierre Biard. 

A sa base, un jet d’eau jaillissait au centre d’un petit bassin circulaire. 

Après la Révolution, l’architecte Jean-Baptiste Chalgrin la restaura, ainsi que le palais, faisant ajouter une petite Vénus dans la niche centrale. 

Puis elle fut déplacée et rapprochée du palais d’une trentaine de mètres, lors du percement de la rue de Médicis par Haussmann, en 1862. 

C’est alors que l’architecte Alphonse de Gisors fit bâtir le long bassin rectangulaire d’une cinquantaine de mètres, bordé des deux balustrades surmontées de vases en pierre, qui précède la fontaine, et commanda à Auguste Ottin de nouvelles sculptures. 

C’est à Ottin que l’on doit le groupe Polyphème surprenant Acis et Galatée, dans la niche centrale, et le faune et la chasseresse abrités dans les niches latérales. 

Au fronton, en remplacement des figures de Biard, Francisque Duret représente le Rhône et Claude Ramey la Seine

A la même époque, lors du percement de la rue de Rennes, on adossa sur sa face postérieure, la fontaine de la rue du Regard, qui se trouvait alors à l’emplacement de l’actuel carrefour Saint-Placide. A cette occasion le bas-relief représentant Léda et son cygne, sculpté en 1807 par Achille Valois, fut complété au fronton de deux naïades, exécutées par le sculpteur Klagmann. 

La fontaine Eugène-Delacroix


Situé entre le palais et l’orangerie, le monument érigé à la gloire d’Eugène Delacroix a été réalisé en 1890 par Jules Dalou, grâce à la générosité des nombreux amis et admirateurs du peintre. 

Cette fontaine dans le goût romantique, adossée aux grilles de séparation entre le jardin public et le Petit Luxembourg, est constituée d’un grand bassin rectangulaire en marbre, alimenté par six bouches d’eau délicatement ornées de feuilles de lierre. 

Au centre, gravissant les marches en une ronde ascensionnelle, trois figures allégoriques en bronze s’élèvent vers le buste du maître. 

On peut y voir le Temps soulevant la Gloire sous les applaudissements du Génie des Arts.  


Bassin Edmond-Rostand

Place Edmond-Rostand

RER B : Luxembourg



Peu après le percement du boulevard Saint-Michel, au centre du carrefour formé alors avec les rues de Médicis et Soufflot, l’architecte Gabriel Davioud aménagea un large bassin circulaire en marbre. C’est là que fut placé en 1884 le groupe en bronze exécuté par le sculpteur Gustave-Adolphe Crauk. Depuis la place qui honore désormais la mémoire de l’auteur de Cyrano de Bergerac, entre les grilles du Luxembourg et la perspective du Panthéon, on peut y contempler les figures sensuelles d’une nymphe et d’un triton tenant un grand coquillage d’où jaillit une gerbe d’eau. 


Fontaine des Quatre Parties du Monde

Jardin Marco-Polo, avenue de l’Observatoire

RER B : Port-Royal


Huit chevaux, quatre dauphins et huit tortues prennent les eaux en haut de l’avenue de l’Observatoire. 

Ils ornent la fameuse fontaine des Quatre Parties du Monde, œuvre collective exécutée en bronze d’après les plans de l’architecte Davioud, entre 1867 et 1874. 

Les Quatre Parties du Monde, clin d’oeil à l’Observatoire voisin, sont composées de quatre personnages représentant l’Europe, l’Asie, l’Afrique et l’Amérique, œuvres de Jean-Baptiste Carpeaux (1827-1875), qui fut l’élève de Rude. 

Pour respecter la symétrie générale, le sculpteur a omis l’Océanie. 

Ces figures allégoriques supportent un globe, décoré de signes du zodiaque, sculpté par Eugène Legrain, tandis que les guirlandes qui entourent le piédestal sont de Louis Villeminot. 

Quant aux chevaux, dauphins et tortues qui décorent le bassin, ils sont dus au célèbre sculpteur animalier Emmanuel Frémiet (1824-1910), qui a lui aussi bénéficié de l’enseignement de Rude. Globe terrestre, figures allégoriques, signes astrologiques, décorations florales, représentations animales… tout est symbole dans cette fontaine dont les critiques et historiens d’art soulignent aujourd’hui la parfaite homogénéité, mais qui fut très contestée lors de son inauguration.

Le détail de la facture de cette prestigieuse réalisation, qui a coûté 200.000 francs de l’époque, nous apprend que la fonte de l’ensemble, due à Matifat, s’est élevée à 60 000 francs, que Carpeaux a reçu

25 000 francs et Frémiet, 24 000 francs.

Texte et photos : © Jacques Barozzi

par Jacky Barozzi 31 mars 2025
L'homme de bronze Dans notre salle de bain, un jeune homme au sortir de la douche. Statue en bronze, signée Christian Della Giustina.
par Jacky Barozzi 13 mars 2025
Square Jean-XXIII, ex square de l'Archevêché, premier jardin public de Paris. Une si longue absence ! Quand retrouvera t-on le square Jean-XXIII, fermé au public depuis l’incendie de Notre-Dame de Paris les 15 et 16 avril 2019, il va y avoir six ans ?  SQUARE JEAN-XXIII (1844) 4° arr., quai de l’Archevêché, rue du Cloître-Notre-Dame, M° Cité C’est sous Louis XIII, en 1622, que l’évêché de Paris fut érigé en archevêché et sous Louis XIV, en 1697, que l’archevêque Louis-Antoine de Noailles, futur cardinal, transforma l’ancienne demeure épiscopale en un superbe palais, siège de l’archevêché. Il se dressait au chevet de Notre-Dame et tout l’espace alentour, entre la cathédrale et la Seine, était occupé par un lacis de ruelles et un entrelacs de maisons et de chapelles. Saccagé lors des émeutes de 1831, le palais de l’Archevêché fut bientôt démoli et c’est sur ce terrain laissé vague que le préfet de la Seine Rambuteau décida d’ouvrir un jardin public en 1844. Il créait ainsi le premier square public de quartier, type qu’Haussmann allait développer sous le Second Empire. Dans ce simple carré entouré de grilles, Rambuteau fit installer des bancs, ce qui était alors extrêmement rare tant on craignait de nuire à la location des chaises ! En 1845 fut inaugurée au centre du square la Fontaine de la Vierge , une œuvre néogothique de l’architecte Vigoureux sculptée par Louis Merlieux.
par Jacky Barozzi 26 février 2025
Diomède, Arès (de dos) et Hermès. La pyramide des hommes nus Pour les sculptures les plus anciennes, depuis l’antiquité jusqu’au 18e siècle, il est impératif de se rendre au Musée du Louvre. Là, le visiteur peut y admirer une multitude de nus masculins des dieux et des personnages mythologiques des civilisations antiques de l’ensemble du bassin méditerranéen. Pour respecter la chronologie, il convient de commencer par le Département des Antiquités grecques, étrusques et romaines, de se rendre ensuite dans la cour Marly et d’achever le parcours en faisant un détour par la salle des Caryatides. Petite sélection des principales merveilles qui vous y attendent…
par Jacky Barozzi 19 février 2025
Anacreon de Jean-Baptiste Claude Eugène Guillaume (1822 - 1905), marbre réalisé en 1849-1851. Au musée de l’homme nu Installé dans l'ancienne gare d'Orsay, le musée éponyme a été inauguré en 1986. Dit aussi musée du XIXe siècle, ses collections de peinture, sculpture, arts décoratifs, art graphique, photographie, architecture… en font l’un des plus grands musées d'Europe pour cette période. Outre la richesse des tableaux impressionnistes qui y sont exposés, on y trouve aussi quelques unes des plus belles sculptures de la seconde moitié du XIXe et du début du XXe siècle, époque flamboyante de la sculpture parisienne. Aux oeuvres de Rodin ou Bourdelle, déjà évoquées précédemment, mentionnons la puissance et la grâce des principaux nus masculins conservés à Orsay.
par Jacky Barozzi 17 février 2025
Le Génie de la Liberté , bronze de 1885, musée du Louvre. Splendeur et humilité de l’homme nu 4e, 11e et 12e arrondissements Place de la Bastille  Le Génie de la Liberté , dit aussi Le Génie de la Bastille , statue en bronze doré réalisée par Auguste Dumont (1801-1884). Elle surmonte depuis 1836 la colonne de Juillet. D'une hauteur de 4 mètres, elle figure la liberté sous des traits masculins et représente un génie ailé qui brandit, dans la main droite un flambeau et la gauche les chaînes brisées du despotisme, tout en s'élançant dans les airs depuis son pied gauche.
par Jacky Barozzi 16 février 2025
Hydrorrhage du sculpteur Jean-Robert Ipoustéguy. Un nu classé X 5e arrondissement Jardin Tino-Rossi, quai Saint-Bernard Aménagé en jardin entre 1975 et 1980, le quai Saint-Bernard est constitué d'une suite de promenades, entre les ponts d’Austerlitz et de Sully. C’est là qu’a été installé le musée de Sculptures en plein air de la Ville de Paris, consacré essentiellement aux œuvres de la seconde moitié du XXe siècle. Au centre, un rond-point constitué d’une succession de bassins semi-circulaires, abrite une bien singulière fontaine. Baptisée Hydrorrhage , celle-ci a été réalisée en 1975-1977 par l’architecte Daniel Badani et le sculpteur Jean-Robert Ipoustéguy. Derrière une imposante armure en forme de bouclier, on découvre un homme nu, harnaché d’un attirail relevant proprement de l’iconographie sado-masochiste, et suçotant une sorte de gland tout en se livrant à la masturbation ! Cette audacieuse œuvre, contemporaine de l’époque de la libération sexuelle, semble avoir dépassée les souhaits de son commanditaire. La municipalité a en effet récemment entouré d’un grillage et d’une haie d’arbustes l’ensemble des bassins, empêchant le visiteur de se rapprocher de cette fontaine, autrefois de plain-pied, et en a pudiquement détourné la gerbe principale, qui jaillissait du sexe du personnage et retombait dans le premier bassin depuis le gros tuyau recourbé au centre du bouclier, pour le remplacer dans un premier temps par les deux inoffensifs jets d’eau du bassin, situés de part et d’autre du groupe en bronze. Désormais, la fontaine est à sec et les bassins ont été transformés en pots de fleurs ! 
par Jacky Barozzi 14 février 2025
Le Triomphe de la République (détail), par Jules Dalou, 1899. Les nus triomphaux de Dalou Engagé dans les combats de la Commune, le sculpteur Parisien, Aimé Jules Dalou (1838-1902), ami d’Auguste Rodin, très en vogue dans le dernier quart du 19e siècle, nous a légué une multitude d’oeuvres monumentales ornant les façades, places, jardins, rues ou cimetières de la capitale. Des figures républicaines de style réaliste ou évoquant des scènes mythologiques, empreintes d’une sensualité affirmée, en marbre et en bronze.
par Jacky Barozzi 10 février 2025
Le dernier Calvaire de Paris (18e arr.) Christ et Atalantes Une multitude de Christ de douleur et d'Atlantes en sueur ornent les rues, les églises, les façades ou les cimetières de la capitale, parmi lesquels nous retiendrons ceux-ci. 18e arrondissement Quartier : La Chapelle La Croix de l'Évangile Cette croix de chemin ou calvaire, est la dernière visible à Paris. Elle est située à la jonction de deux chemins devenus, l'un la rue de l'Évangile, l'autre la rue d'Aubervilliers. Son histoire remonte au XVIe siècle, en 1540, à l’époque où une grande plaine s’étendait entre les villages de Saint-Denis, La Chapelle et La Villette, qui étaient alors à l’extérieur des remparts de la ville de Paris. C’était à l’époque, un lieu de vénération important. Chaque année, une grande procession effectuait un trajet triangulaire entre Saint-Denis, la croix de l’Évangile et La Villette. De la totalité des croix parisiennes détruites à la Révolution, seule celle de l’Évangile fut reconstruite en 1860 à son emplacement originel, au bout de la rue de l'Évangile, où les gazomètres de l’époque ont laissé la place à la zone d'activités Cap 18, qui est aujourd'hui la dernière zone Industrielle située dans Paris intra-muros.
par Jacky Barozzi 3 février 2025
Le Génie du sommeil éternel d'Horace Daillion au rond-point central du cimetière du Montparnasse (14e arr.). Éros necropolotain De nombreuses figures d’hommes nus, plein de vie ou de douleur, hantent les cimetières parisiens. Là, Éros n'est-il pas au plus près de Thanatos ?
par Jacky Barozzi 1 février 2025
Les Naufragés par Antoine Etex, 1859. Dangereuses chutes de reins au parc Montsouris 14e arrondissement Parc Montsouris  Conformément à la volonté de Napoléon III, la décision d’aménager cette grande promenade de 16 hectares sur le site de Montsouris fut prise en 1865. Les travaux commencèrent en 1867 sous la direction de l’ingénieur Jean-Charles Adolphe Alphand mais la guerre de 1870 les interrompit et le parc ne fut vraiment achevé qu’en 1878. De singulières sculptures d'hommes nus érotisent cette superbe promenade au sud de Paris.
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