7e arrondissement


Fontaine des Quatre-Saisons

57-59, rue de Grenelle

Métro : Rue du Bac


Désirant ériger une fontaine digne de rivaliser avec celles de Rome dans le Faubourg-Saint-Germain, les édiles parisiens, auxquels les religieuses avaient cédé en 1735 une portion de terrain devant leur couvent des Récollettes, firent appel à Edme Bouchardon, le sculpteur du Versailles de Louis XV. Réalisée de 1739 à 1745, cette magistrale composition, qui compte pas moins de sept statues et quatre bas-reliefs, s’étend sur 29 mètres de largeur et 11, 60 mètres de hauteur, englobant dans son dessin général deux doubles portes cochères. 

Durant les travaux, Voltaire écrivit au comte de Caylus, ami intime du sculpteur et résidant privilégié de ce quartier aristocratique, déplorant : «Je ne doute pas que Monsieur Bouchardon fasse un beau morceau d’architecture. Mais ce n’est qu’une fontaine adossée à un mur dans la rue et à moitié cachée par une maison. Ce n’est pas ainsi qu’on a construit les fontaines dont Rome est embellie. […] Il faut que les fontaines soient élevées sur des places publiques et que les beaux monuments soient vus de toute part. » 

D’autres critiques regrettèrent que l’eau n’y jaillisse pas en abondance, mais soit réduite à de maigres filets déversés par quatre mascarons en bronze. 

Formant un large hémicycle, la fontaine des Quatre-Saisons, dite aussi fontaine de Grenelle, est constituée de deux grandes ailes courbes encadrant un majestueux avant-corps central. 

C’est là que trône, royale, la Ville de Paris entre la Seine et la Marne

Un groupe en marbre où la capitale est figurée sous les traits d’une fière jeune fille assise, tandis que les rivières sont personnifiées par un homme et une femme allongés à ses pieds devant des plantes et des animaux aquatiques. 

On y voit même un canard prendre son envol. 

De part et d’autre, dans des niches, en parfaite symétrie, quatre anges nus en marbre, dotés de divers attributs représentent sous forme allégorique les différentes saisons : des guirlandes de fleurs pour le Printemps, une botte de blé pour l’Eté, des grappes de raisin pour l’Automne, tandis que l’Hiver est prétexte à un savant drapé pour recouvrir le corps du jeune éphèbe illustrant cette froide saison.  

Sous chaque statue, un bas-relief développe ce même thème autour de jeux d’enfants.


Fontaine de Mars

129, rue Saint-Dominique

Métro : Ecole Militaire


C’est l’une des quinze fontaines créées à Paris par Napoléon 1er, à la suite de son décret de 1806. 

La fontaine de Mars fut élevée cette même année au voisinage de l’hôpital militaire du Gros-Caillou, détruit en 1900. 

A l’origine, elle se trouvait au centre d’une place semi-circulaire plantée de peupliers. 

La placette à arcades qui l’entoure, date de 1858. 

Elle tire son nom du Champ-de-Mars voisin et honore cet antique dieu de la guerre, sculpté avec des favoris de grognard sur le bas-relief qui orne sa face principale par Pierre-Nicolas Beauvallet, un élève de Pajou. 

A ses côtés, Hygie, la déesse de la santé lui offre un breuvage revigorant. 

Sur les faces latérales de ce monument carré en pierre, dû à l’architecte Louis-Simon Bralle, se trouvent deux belles urnes décorées de scènes bachiques. 

Huit animaux marins fantastiques complètent les décorations aux quatre angles du piédestal. 

Dans le soubassement, des mascarons de bronze déversent leur filet d’eau, qui provenait à l’époque de la pompe à feu du Gros-Caillou, dans un petit bassin semi-circulaire.


Bassins du Champ-de-Mars

Parc du Champ-de-Mars

Métro : Ecole Militaire 


Les deux bassins carrés avec jets d’eau, de part et d’autre de la statue du Maréchal Joffre, face à l’Ecole Militaire, ont été réalisés par l’architecte Creusot, en 1958. 

Ils font pendant aux deux lacs artificiels avec grottes et cascades, aménagés à l’autre extrémité du Champ-de-Mars, de chaque côté de la tour Eiffel, par Jean-Camille Formigé en 1908. 

Cet architecte du service des Promenades et Plantations de Paris transforma l’ancien terrain de manœuvre, cédé par l’Armée à la Ville, en un vaste jardin public ouvert jour et nuit. 

C’est à cette époque que fut également installé le grand bassin situé à mi-parcours du déroulé des pelouses du Champ-de-Mars, sur l’actuelle place Jacques-Rueff, au centre de l’avenue Joseph-Bouvard. 

C’est de loin, le plus spectaculaire. 

Il est formé par un grand bassin rectangulaire prolongé par deux hémicycles sur ses deux plus petits côtés. 

Là, à l’intérieur, deux amusantes têtes de monstres marins à chevelure de roseaux, en bronze, crachent leur gerbe d’eau en arc de cercle. 


Fontaine Salvador-Allende

Place Salvador-Allende

Métro : La Tour-Maubourg


Conçue en 1864-1865 pour la place de la Madeleine par l’architecte Gabriel Davioud et le sculpteur François-Théophile Murget, cette fontaine a été transférée place Salvador Allende (ex-place Santiago-du-Chili) en 1902. 

Elle est placée au centre d’un grand bassin circulaire en marbre blanc tout comme elle. 

Son piédouche est formé de quatre griffons assis supportant une vasque bordée d’une délicate dentelle taillée à même la pierre et ornée de douze petites têtes de lions d’où jaillit l’eau. 

Du centre de la vasque s’élève une colonne cylindrique évasée, décorée en son milieu de quatre têtes de femmes élégamment parées et coiffées à la manière antique.  


Bassins de la promenade de l’avenue de Breteuil

Avenue de Breteuil

Métro : Saint-François-Xavier


La partie médiane de l’avenue de Breteuil a été aménagée en promenade au tout début du siècle dernier. 

Au centre, sur la place de Breteuil, trône le Monument à Pasteur, la dernière œuvre importante réalisée par Alexandre Falguière (1831-1900). 

C’est à cet emplacement que se trouvait le puits artésien de Grenelle, creusé en 1841 par l’ingénieur Georges Mulot, qui alimenta le quartier durant une soixantaine d’années. 

Plus bas, dans l’axe de l’église Saint-Louis des Invalides, à la hauteur des numéros 7 et 29-31 de l’avenue de Breteuil, on peut découvrir deux beaux bassins de forme elliptique, datant de la création de la promenade. 

Ils s’ornent chacun d’un bouquet de plantes aquatiques, d’où s’élancent les gerbes d’eau, et dont la texture s’harmonise parfaitement avec l’imposant dôme doré de l’édifice religieux qui abrite désormais le tombeau de Napoléon 1er. 


Bassins du jardin du musée Rodin

79, rue de Varenne

Métro : Varenne


Trois bassins ornent le jardin de l’hôtel de Biron, qui servit d’atelier à Auguste Rodin (1840-1917), avant d’être transformé en un musée exclusivement réservé à ce représentant majeur de la sculpture française. 

Les deux petits bassins symétriques à l’entrée du jardin, ornés de plantes en pots et entourés de massifs floraux, annoncent le grand bassin circulaire placé au fond de la perspective ouverte depuis la façade principale de ce bel hôtel particulier du début du XVIIIe siècle. 

En son centre, on peut découvrir le groupe Ugolin et ses enfants, montrant ceux-ci mourant de faim et suppliant leur père de les dévorer, selon les célèbres vers de l’Enfer de Dante : « Le tourment, père, si tu nous manges, serait moindre pour nous ; c'est toi qui revêtis nos pauvres corps de chair, tu peux les dépouiller ». 

C’est l’une des nombreuses œuvres en bronze du sculpteur que l’on peut admirer ici, en plein air. 


Fontaine du Fellah

42, rue de Sèvres

Métro : Vaneau


Intégrée dans le mur de l’hôpital Laënnec (ex-hospice des Incurables), au proche voisinage de l’entrée de la station de métro Vaneau, la fontaine du Fellah, dite aussi fontaine des Incurables, du Porteur d’Eau ou fontaine Egyptienne, fut inspirée par la campagne d’Egypte de Bonaparte.

Elle fut réalisée en 1806-1808 par l’ingénieur Louis-Simon Bralle et le sculpteur Pierre-Nicolas Beauvallet, qui venaient de terminer la fontaine de Mars. 

La statue a été remplacée en 1844 par une copie due au sculpteur Jean-François Gechter. Beauvallet s’était lui-même inspiré d’un marbre découvert en 1788 dans la villa Adriana à Tivoli et exposée au musée du Louvre, représentant Antinoüs, le favori de l’empereur Adrien, prototype de la beauté plastique masculine de l’époque. Conçue sous la forme d’une porte de temple égyptien, avec ses piédroits inclinés, la fontaine est surmontée d’un majestueux aigle aux ailes déployées. 

La figure placée dans la niche trapézoïdale, revêtue d’un pagne et coiffé du pschent traditionnel, déverse l’eau depuis deux amphores dans un bassin semi-circulaire, d’où elle ressort à travers un mascaron en bronze à tête de lion.


Bassin du square Roger-Stéphane

7, rue Récamier

Métro : Sèvres-Babylone


Cette voie en impasse fut ouverte en 1907, à la suite de la démolition du couvent de l’Abbaye-aux-Bois, où vécut jusqu’à sa mort Juliette Récamier (1777-1849). 

Elle s’y était retirée à l’âge de 40 ans et y anima un salon littéraire célèbre dont Chateaubriand fut incontestablement le plus beau fleuron. 

Le square au bout de la rue, a été aménagé en 1973 par le paysagiste Jean-Jacques Fernier. 

Longtemps dénommé Récamier, il a été récemment rebaptisé Roger-Stéphane, en mémoire de cet homme de lettres contemporain, qui résidait dans l’arrondissement et s’illustra à la Libération en prenant possession de l’Hôtel de Ville. 

Dans ce charmant petit jardin, quasi secret et isolé du bruit de la ville, trois bassins juxtaposés, de diverses formes et aux murs en pierre de schiste recouverts de lierre et de fougères, composent un pittoresque tableau d’eau cascadante et murmurante, particulièrement rafraîchissant par temps de canicule !   

Texte et photos : © Jacques Barozzi

par Jacky Barozzi 31 mars 2025
L'homme de bronze Dans notre salle de bain, un jeune homme au sortir de la douche. Statue en bronze, signée Christian Della Giustina.
par Jacky Barozzi 13 mars 2025
Square Jean-XXIII, ex square de l'Archevêché, premier jardin public de Paris. Une si longue absence ! Quand retrouvera t-on le square Jean-XXIII, fermé au public depuis l’incendie de Notre-Dame de Paris les 15 et 16 avril 2019, il va y avoir six ans ?  SQUARE JEAN-XXIII (1844) 4° arr., quai de l’Archevêché, rue du Cloître-Notre-Dame, M° Cité C’est sous Louis XIII, en 1622, que l’évêché de Paris fut érigé en archevêché et sous Louis XIV, en 1697, que l’archevêque Louis-Antoine de Noailles, futur cardinal, transforma l’ancienne demeure épiscopale en un superbe palais, siège de l’archevêché. Il se dressait au chevet de Notre-Dame et tout l’espace alentour, entre la cathédrale et la Seine, était occupé par un lacis de ruelles et un entrelacs de maisons et de chapelles. Saccagé lors des émeutes de 1831, le palais de l’Archevêché fut bientôt démoli et c’est sur ce terrain laissé vague que le préfet de la Seine Rambuteau décida d’ouvrir un jardin public en 1844. Il créait ainsi le premier square public de quartier, type qu’Haussmann allait développer sous le Second Empire. Dans ce simple carré entouré de grilles, Rambuteau fit installer des bancs, ce qui était alors extrêmement rare tant on craignait de nuire à la location des chaises ! En 1845 fut inaugurée au centre du square la Fontaine de la Vierge , une œuvre néogothique de l’architecte Vigoureux sculptée par Louis Merlieux.
par Jacky Barozzi 26 février 2025
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Anacreon de Jean-Baptiste Claude Eugène Guillaume (1822 - 1905), marbre réalisé en 1849-1851. Au musée de l’homme nu Installé dans l'ancienne gare d'Orsay, le musée éponyme a été inauguré en 1986. Dit aussi musée du XIXe siècle, ses collections de peinture, sculpture, arts décoratifs, art graphique, photographie, architecture… en font l’un des plus grands musées d'Europe pour cette période. Outre la richesse des tableaux impressionnistes qui y sont exposés, on y trouve aussi quelques unes des plus belles sculptures de la seconde moitié du XIXe et du début du XXe siècle, époque flamboyante de la sculpture parisienne. Aux oeuvres de Rodin ou Bourdelle, déjà évoquées précédemment, mentionnons la puissance et la grâce des principaux nus masculins conservés à Orsay.
par Jacky Barozzi 17 février 2025
Le Génie de la Liberté , bronze de 1885, musée du Louvre. Splendeur et humilité de l’homme nu 4e, 11e et 12e arrondissements Place de la Bastille  Le Génie de la Liberté , dit aussi Le Génie de la Bastille , statue en bronze doré réalisée par Auguste Dumont (1801-1884). Elle surmonte depuis 1836 la colonne de Juillet. D'une hauteur de 4 mètres, elle figure la liberté sous des traits masculins et représente un génie ailé qui brandit, dans la main droite un flambeau et la gauche les chaînes brisées du despotisme, tout en s'élançant dans les airs depuis son pied gauche.
par Jacky Barozzi 16 février 2025
Hydrorrhage du sculpteur Jean-Robert Ipoustéguy. Un nu classé X 5e arrondissement Jardin Tino-Rossi, quai Saint-Bernard Aménagé en jardin entre 1975 et 1980, le quai Saint-Bernard est constitué d'une suite de promenades, entre les ponts d’Austerlitz et de Sully. C’est là qu’a été installé le musée de Sculptures en plein air de la Ville de Paris, consacré essentiellement aux œuvres de la seconde moitié du XXe siècle. Au centre, un rond-point constitué d’une succession de bassins semi-circulaires, abrite une bien singulière fontaine. Baptisée Hydrorrhage , celle-ci a été réalisée en 1975-1977 par l’architecte Daniel Badani et le sculpteur Jean-Robert Ipoustéguy. Derrière une imposante armure en forme de bouclier, on découvre un homme nu, harnaché d’un attirail relevant proprement de l’iconographie sado-masochiste, et suçotant une sorte de gland tout en se livrant à la masturbation ! Cette audacieuse œuvre, contemporaine de l’époque de la libération sexuelle, semble avoir dépassée les souhaits de son commanditaire. La municipalité a en effet récemment entouré d’un grillage et d’une haie d’arbustes l’ensemble des bassins, empêchant le visiteur de se rapprocher de cette fontaine, autrefois de plain-pied, et en a pudiquement détourné la gerbe principale, qui jaillissait du sexe du personnage et retombait dans le premier bassin depuis le gros tuyau recourbé au centre du bouclier, pour le remplacer dans un premier temps par les deux inoffensifs jets d’eau du bassin, situés de part et d’autre du groupe en bronze. Désormais, la fontaine est à sec et les bassins ont été transformés en pots de fleurs ! 
par Jacky Barozzi 14 février 2025
Le Triomphe de la République (détail), par Jules Dalou, 1899. Les nus triomphaux de Dalou Engagé dans les combats de la Commune, le sculpteur Parisien, Aimé Jules Dalou (1838-1902), ami d’Auguste Rodin, très en vogue dans le dernier quart du 19e siècle, nous a légué une multitude d’oeuvres monumentales ornant les façades, places, jardins, rues ou cimetières de la capitale. Des figures républicaines de style réaliste ou évoquant des scènes mythologiques, empreintes d’une sensualité affirmée, en marbre et en bronze.
par Jacky Barozzi 10 février 2025
Le dernier Calvaire de Paris (18e arr.) Christ et Atalantes Une multitude de Christ de douleur et d'Atlantes en sueur ornent les rues, les églises, les façades ou les cimetières de la capitale, parmi lesquels nous retiendrons ceux-ci. 18e arrondissement Quartier : La Chapelle La Croix de l'Évangile Cette croix de chemin ou calvaire, est la dernière visible à Paris. Elle est située à la jonction de deux chemins devenus, l'un la rue de l'Évangile, l'autre la rue d'Aubervilliers. Son histoire remonte au XVIe siècle, en 1540, à l’époque où une grande plaine s’étendait entre les villages de Saint-Denis, La Chapelle et La Villette, qui étaient alors à l’extérieur des remparts de la ville de Paris. C’était à l’époque, un lieu de vénération important. Chaque année, une grande procession effectuait un trajet triangulaire entre Saint-Denis, la croix de l’Évangile et La Villette. De la totalité des croix parisiennes détruites à la Révolution, seule celle de l’Évangile fut reconstruite en 1860 à son emplacement originel, au bout de la rue de l'Évangile, où les gazomètres de l’époque ont laissé la place à la zone d'activités Cap 18, qui est aujourd'hui la dernière zone Industrielle située dans Paris intra-muros.
par Jacky Barozzi 3 février 2025
Le Génie du sommeil éternel d'Horace Daillion au rond-point central du cimetière du Montparnasse (14e arr.). Éros necropolotain De nombreuses figures d’hommes nus, plein de vie ou de douleur, hantent les cimetières parisiens. Là, Éros n'est-il pas au plus près de Thanatos ?
par Jacky Barozzi 1 février 2025
Les Naufragés par Antoine Etex, 1859. Dangereuses chutes de reins au parc Montsouris 14e arrondissement Parc Montsouris  Conformément à la volonté de Napoléon III, la décision d’aménager cette grande promenade de 16 hectares sur le site de Montsouris fut prise en 1865. Les travaux commencèrent en 1867 sous la direction de l’ingénieur Jean-Charles Adolphe Alphand mais la guerre de 1870 les interrompit et le parc ne fut vraiment achevé qu’en 1878. De singulières sculptures d'hommes nus érotisent cette superbe promenade au sud de Paris.