Deux films cette semaine sur les écrans nous ramènent aux années 1980. En douceur à Paris et en violence à Varsovie.



« Les Passagers de la nuit » de Mikhaël Hers, avec Charlotte Gainsbourg, Emmanuelle Béart, Quito Rayon Richter, Noée Abita et Megan Northam. 


 Après le très contemporain « Amanda », situé dans l’est parisien et abordant frontalement le thème des attentats islamistes, Mikhaël Hers a éprouvé le besoin de revenir en arrière et de passer à l’ouest.

 Enfant de la génération Mitterrand, il nous offre ici un film en deux temps : 1981 et 1988, soit le début et la fin de la première mandature du président socialiste, tourné essentiellement du côté du Front de Seine et de la Maison de la Radio.

 Temps béni de sa jeunesse, qu’il filme, comme à son habitude, tout en douceur, sans excès néanmoins de nostalgie.

 Mikhaël Hers a, en effet, une manière bien à lui, de filmer Paris, de jour comme de nuit, en plans intérieurs ou extérieurs.

 Des paysages et des décors d’un Paris sublimé, ouaté par la magie du cinéma, que l’on traverse généralement à vélo, comme Vincent Lacoste dans « Amanda », ou a mobylette pour Quito Rayon Richter dans « Les Passagers de la nuit », et servant d’écrins idéaux pour ses personnages, qui se caractérisent tous par leur gentillesse.

 C’est le cas d’Elisabeth, abandonnée par son mari pour une femme plus jeune qu’elle, à la suite de son cancer du sein, et incarnée avec tact et justesse par Charlotte Gainsbourg. 

 Celle-ci doit reprendre le travail afin de pouvoir élever ses deux enfants adolescents, Matthias et Judith. 

 Elle trouve un emploi dans une émission de radio de nuit, en devenant l’assistante du personnage joué par Emmanuelle Béart, sur le modèle de Macha Béranger.

 Là, elle fait la connaissance de Talulah (remarquable Noée Abita), jeune fille sans toit ni loi et droguée, mais aussi douce que Sandrine Bonnaire était revêche dans le même genre, et qu’elle recueille chez elle.

 Son emploi de nuit ne suffisant pas et son mari ne lui versant aucune pension alimentaire, Elisabeth, qui n’a jamais de mots de reproche contre son ex, devra prendre un second emploi, de bibliothécaire, le jour…

 C’est une sympathique chronique, limite bisounours, d’une famille recomposée, sur fond de musique française des eighties, tel le fameux « Si tu n’existais pas » de Joe Dassin, que nous donne à voir et entendre en toute sérénité notre cinéaste hexagonal.

https://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19596242&cfilm=284676.html







« Varsovie 83, une affaire d'État » de Jan P. Matuszynski, avec Tomasz Zietek, Sandra Korzeniak, Jacek Braciak.


 Beaucoup plus virulent et violent est le film du cinéaste polonais.

 Celui-ci s’inspire de faits réels et se situe à Varsovie durant l’été 1983.

 Jan P. Matuszynski nous conte l’histoire d’une militante proche de Solidarność, la poétesse Barbara Sadowska, dont le fils a été battu à mort par la milice policière polonaise, inféodée à Moscou et au service du régime totalitaire du Général Jaruzelski. 

 Avec toute l’efficacité des grands films politiques de ces années-là, tels « L’Aveu » de Costa-Gavras (1970) ou ceux du cinéaste polonais Andrej Wajda (« L’Homme de marbre » ou « L’Homme de fer »), Jan P. Matuszynski nous narre dans le détail les méthodes utilisées par le pouvoir en place (police, magistrats) pour disculper les véritables coupables, toujours impunis à ce jour. 

 Mensonges et manipulation des témoins, chantages, pressions…

 Autant de moyens pour occulter la vérité et museler les consciences.

 Un véritable thriller, dur, glacial, sans temps mort, qu’après l’effondrement du mur de Berlin et l’écroulement de l’ex URSS, on aurait pu penser appartenir à un temps révolu, mais qui à l’occasion des récents évènements ukrainiens retrouve, hélas, toute son actualité !

https://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19596183&cfilm=284678.html



Deux jeunes gens arrêtés dans la rue : l'un sera battu à mort et tout sera fait pour empêcher l'autre de témoigner...




par Jacky Barozzi 31 mars 2025
L'homme de bronze Dans notre salle de bain, un jeune homme au sortir de la douche. Statue en bronze, signée Christian Della Giustina.
par Jacky Barozzi 13 mars 2025
Square Jean-XXIII, ex square de l'Archevêché, premier jardin public de Paris. Une si longue absence ! Quand retrouvera t-on le square Jean-XXIII, fermé au public depuis l’incendie de Notre-Dame de Paris les 15 et 16 avril 2019, il va y avoir six ans ?  SQUARE JEAN-XXIII (1844) 4° arr., quai de l’Archevêché, rue du Cloître-Notre-Dame, M° Cité C’est sous Louis XIII, en 1622, que l’évêché de Paris fut érigé en archevêché et sous Louis XIV, en 1697, que l’archevêque Louis-Antoine de Noailles, futur cardinal, transforma l’ancienne demeure épiscopale en un superbe palais, siège de l’archevêché. Il se dressait au chevet de Notre-Dame et tout l’espace alentour, entre la cathédrale et la Seine, était occupé par un lacis de ruelles et un entrelacs de maisons et de chapelles. Saccagé lors des émeutes de 1831, le palais de l’Archevêché fut bientôt démoli et c’est sur ce terrain laissé vague que le préfet de la Seine Rambuteau décida d’ouvrir un jardin public en 1844. Il créait ainsi le premier square public de quartier, type qu’Haussmann allait développer sous le Second Empire. Dans ce simple carré entouré de grilles, Rambuteau fit installer des bancs, ce qui était alors extrêmement rare tant on craignait de nuire à la location des chaises ! En 1845 fut inaugurée au centre du square la Fontaine de la Vierge , une œuvre néogothique de l’architecte Vigoureux sculptée par Louis Merlieux.
par Jacky Barozzi 26 février 2025
Diomède, Arès (de dos) et Hermès. La pyramide des hommes nus Pour les sculptures les plus anciennes, depuis l’antiquité jusqu’au 18e siècle, il est impératif de se rendre au Musée du Louvre. Là, le visiteur peut y admirer une multitude de nus masculins des dieux et des personnages mythologiques des civilisations antiques de l’ensemble du bassin méditerranéen. Pour respecter la chronologie, il convient de commencer par le Département des Antiquités grecques, étrusques et romaines, de se rendre ensuite dans la cour Marly et d’achever le parcours en faisant un détour par la salle des Caryatides. Petite sélection des principales merveilles qui vous y attendent…
par Jacky Barozzi 19 février 2025
Anacreon de Jean-Baptiste Claude Eugène Guillaume (1822 - 1905), marbre réalisé en 1849-1851. Au musée de l’homme nu Installé dans l'ancienne gare d'Orsay, le musée éponyme a été inauguré en 1986. Dit aussi musée du XIXe siècle, ses collections de peinture, sculpture, arts décoratifs, art graphique, photographie, architecture… en font l’un des plus grands musées d'Europe pour cette période. Outre la richesse des tableaux impressionnistes qui y sont exposés, on y trouve aussi quelques unes des plus belles sculptures de la seconde moitié du XIXe et du début du XXe siècle, époque flamboyante de la sculpture parisienne. Aux oeuvres de Rodin ou Bourdelle, déjà évoquées précédemment, mentionnons la puissance et la grâce des principaux nus masculins conservés à Orsay.
par Jacky Barozzi 17 février 2025
Le Génie de la Liberté , bronze de 1885, musée du Louvre. Splendeur et humilité de l’homme nu 4e, 11e et 12e arrondissements Place de la Bastille  Le Génie de la Liberté , dit aussi Le Génie de la Bastille , statue en bronze doré réalisée par Auguste Dumont (1801-1884). Elle surmonte depuis 1836 la colonne de Juillet. D'une hauteur de 4 mètres, elle figure la liberté sous des traits masculins et représente un génie ailé qui brandit, dans la main droite un flambeau et la gauche les chaînes brisées du despotisme, tout en s'élançant dans les airs depuis son pied gauche.
par Jacky Barozzi 16 février 2025
Hydrorrhage du sculpteur Jean-Robert Ipoustéguy. Un nu classé X 5e arrondissement Jardin Tino-Rossi, quai Saint-Bernard Aménagé en jardin entre 1975 et 1980, le quai Saint-Bernard est constitué d'une suite de promenades, entre les ponts d’Austerlitz et de Sully. C’est là qu’a été installé le musée de Sculptures en plein air de la Ville de Paris, consacré essentiellement aux œuvres de la seconde moitié du XXe siècle. Au centre, un rond-point constitué d’une succession de bassins semi-circulaires, abrite une bien singulière fontaine. Baptisée Hydrorrhage , celle-ci a été réalisée en 1975-1977 par l’architecte Daniel Badani et le sculpteur Jean-Robert Ipoustéguy. Derrière une imposante armure en forme de bouclier, on découvre un homme nu, harnaché d’un attirail relevant proprement de l’iconographie sado-masochiste, et suçotant une sorte de gland tout en se livrant à la masturbation ! Cette audacieuse œuvre, contemporaine de l’époque de la libération sexuelle, semble avoir dépassée les souhaits de son commanditaire. La municipalité a en effet récemment entouré d’un grillage et d’une haie d’arbustes l’ensemble des bassins, empêchant le visiteur de se rapprocher de cette fontaine, autrefois de plain-pied, et en a pudiquement détourné la gerbe principale, qui jaillissait du sexe du personnage et retombait dans le premier bassin depuis le gros tuyau recourbé au centre du bouclier, pour le remplacer dans un premier temps par les deux inoffensifs jets d’eau du bassin, situés de part et d’autre du groupe en bronze. Désormais, la fontaine est à sec et les bassins ont été transformés en pots de fleurs ! 
par Jacky Barozzi 14 février 2025
Le Triomphe de la République (détail), par Jules Dalou, 1899. Les nus triomphaux de Dalou Engagé dans les combats de la Commune, le sculpteur Parisien, Aimé Jules Dalou (1838-1902), ami d’Auguste Rodin, très en vogue dans le dernier quart du 19e siècle, nous a légué une multitude d’oeuvres monumentales ornant les façades, places, jardins, rues ou cimetières de la capitale. Des figures républicaines de style réaliste ou évoquant des scènes mythologiques, empreintes d’une sensualité affirmée, en marbre et en bronze.
par Jacky Barozzi 10 février 2025
Le dernier Calvaire de Paris (18e arr.) Christ et Atalantes Une multitude de Christ de douleur et d'Atlantes en sueur ornent les rues, les églises, les façades ou les cimetières de la capitale, parmi lesquels nous retiendrons ceux-ci. 18e arrondissement Quartier : La Chapelle La Croix de l'Évangile Cette croix de chemin ou calvaire, est la dernière visible à Paris. Elle est située à la jonction de deux chemins devenus, l'un la rue de l'Évangile, l'autre la rue d'Aubervilliers. Son histoire remonte au XVIe siècle, en 1540, à l’époque où une grande plaine s’étendait entre les villages de Saint-Denis, La Chapelle et La Villette, qui étaient alors à l’extérieur des remparts de la ville de Paris. C’était à l’époque, un lieu de vénération important. Chaque année, une grande procession effectuait un trajet triangulaire entre Saint-Denis, la croix de l’Évangile et La Villette. De la totalité des croix parisiennes détruites à la Révolution, seule celle de l’Évangile fut reconstruite en 1860 à son emplacement originel, au bout de la rue de l'Évangile, où les gazomètres de l’époque ont laissé la place à la zone d'activités Cap 18, qui est aujourd'hui la dernière zone Industrielle située dans Paris intra-muros.
par Jacky Barozzi 3 février 2025
Le Génie du sommeil éternel d'Horace Daillion au rond-point central du cimetière du Montparnasse (14e arr.). Éros necropolotain De nombreuses figures d’hommes nus, plein de vie ou de douleur, hantent les cimetières parisiens. Là, Éros n'est-il pas au plus près de Thanatos ?
par Jacky Barozzi 1 février 2025
Les Naufragés par Antoine Etex, 1859. Dangereuses chutes de reins au parc Montsouris 14e arrondissement Parc Montsouris  Conformément à la volonté de Napoléon III, la décision d’aménager cette grande promenade de 16 hectares sur le site de Montsouris fut prise en 1865. Les travaux commencèrent en 1867 sous la direction de l’ingénieur Jean-Charles Adolphe Alphand mais la guerre de 1870 les interrompit et le parc ne fut vraiment achevé qu’en 1878. De singulières sculptures d'hommes nus érotisent cette superbe promenade au sud de Paris.