« Une vie rêvée » de Morgan Simon, avec Valeria Bruni Tedeschi, Félix Lefebvre et Lubna Azabal.
J’avoue que j’ai eu du mal à entrer dans ce film, ne parvenant pas à prendre au sérieux Valeria Bruni Tedeschi, enfant riche des beaux quartiers, dans l’emploi d’une mère monoparentale surendettée et au chômage, élevant dificilement seule son fils unique dans un appartement délabré situé au cinquième étage d’une HLM de banlieue, avec panne d’ascenseur récurrente et dealers installés dans le hall d’entrée et les escaliers !
Longtemps je me suis raisonné, me disant qu’avant tout elle était une comédienne et avait droit, elle aussi, à interpréter des rôles de composition.
Ne faisais-je pas du racisme à l’envers et aurais-je reproché à un acteur notoirement issu des classes défavorisées de jouer les grands bourgeois ou les aristos ?
Evidemment non.
Tandis qu’à l’occasion des fêtes de fin d’année, la pauvre cinquantenaire du film s’enfonçait irrémédiablement dans le pur cauchemar d’une vie de… merde, tournant au conflit inéluctable avec son fils, le seul être éclairant quelque peu sa triste existence, j’ai été touché par la grâce !
Jusqu’alors, c’est-à-dire au 2/3 du film, celui-ci m’était apparu caricatural, voire complaisant, et son héroïne totalement improbable.
Mais avec l’entrée en scène dans ce duo en voie d’éclatement de Lubna Azabal, au moment le plus glauque, annonciateur d’une désespérante solitude à venir pour le personnage principal, une lumière s’est soudainement allumée.
Dès lors l’histoire m’a parue vraie et le jeu de l’actrice remarquablement juste.
A quoi tient notre adhésion à un film ou notre rejet définitif ?
C’est la raison pour laquelle je ne sors jamais d’une projection avant d'être parvenu au générique de fin.
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