« Tralala » d’Arnaud et Jean-Marie Larrieu, avec Mathieu Amalric, Josiane Balasko, Mélanie Thierry, Maïewenn, Bertrand Belin, Galatea Bellugi, Denis Lavant et Jalil Lespert.
Présenté hors compétition en sélection officielle du Festival de Cannes 2021, le dernier film des frères Larrieu est apparu sur nos écrans.
Les cinéastes nous offrent ici une comédie musicale à la manière de Jacques Demy, mais délocalisée de Nantes ou de Rochefort à Lourdes, leur ville natale.
Et, ô miracle, l'enchantement est bien au rendez-vous !
Une succession de miracles devrais-je dire, placés sous la protection d'une séduisante "Madone en bleu", incarnée par la jeune Galatea Bellugi.
D'où la justesse jusque dans ses cheveux gras et l'émouvante prestation tout en gestes et en voix de Mathieu Almaric (un mixte de Maxime Leforestier et de Georges Moustaki) dit Tralala, en SDF chantant usurpant involontairement l'identité de Pat, disparu vingt ans plus tôt, et dont la réapparition va bouleverser de fond en comble la ville et ses principaux habitants. A commencer par sa mère, son frère et ses deux anciennes maîtresses, prétextes à de superbes rôles pour Josiane Balasko, Mélanie Thierry ou Maïewenn. Sans oublier Denis Lavant dont la présence ajoute une note supplémentaire d'étrangeté féerique au film.
L'un des miracles aussi et non des moindres de la part des cinéastes est d'avoir réussi à rendre la beauté des paysages naturels et urbains d'une ville quelque peu défigurée par son esthétique kitch et son commerce sacré outrancier.
Mais le miracle principal réside surtout dans la qualité du livret, signé par Philippe Katerine, Bertrand Belin, Dominique A, Jeanne Cherhal, Etienne Daho et Sein, qui transforme Lourdes en un karaoké géant et fait se trémousser sur son siège, non sans une certaine nostalgie, le spectateur.
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