« The Fabelmans » de Steven Spielberg, avec Gabriel LaBelle, Michelle Williams, Paul Dano, Seth Rogen et Chloe East.
Ai-je le droit de dire que « The Fabelmans » m’a ennuyé ?
Face à l’éloge unanime de la presse et du public -les spectateurs dans la salle où je l’ai vu on applaudi à la fin de la projection-, j’en suis un peu gêné.
C’est un peu comme pour « Le Petit prince » de Saint-Exupéry, que je n’ai jamais réussi à lire jusqu’au bout, tant le roman m’a toujours paru infantile et mièvre.
Certes, le dernier opus de Spielberg est techniquement impeccable et sa narration bien menée, mais le film m’a semblé aussi rébarbatif qu’une longue séance de diapos de vacances, qu’à l’issue d’un diner mon hôte m’aurait imposé.
C’est l’histoire du petit Sam Fabelman, qui ne voulait pas aller voir « Sous le plus grand chapiteau du monde » où ses parents voulait l’entraîner.
A force de persuasion, ceux-ci le convaincront d’assister pour la première fois à une séance de cinéma.
Dès les premières images, l’enfant sera tout à la fois fasciné et effrayé, et ce film sera à l’origine de sa vocation future de cinéaste.
Fils d’un ingénieur et d’une concertiste, qui interrompit sa carrière pour élever ses enfants (trois autres filles agrandiront le cercle familial), nous suivons leurs pérégrinations à travers divers états d’Amérique, au gré des mutations-promotions du père, jusqu’à leur installation définitive en Californie du nord.
Une famille juive, unie et aimante, où le meilleur ami du père se révèlera être l’amant de la mère et la cause de la séparation du couple.
Très tôt, le petit Sam, version édulcorée de Steven Spielberg himself, comprit que la meilleure façon d’échapper à sa peur était de la mettre en scène (cela donnera, entre autres, « Les dents de la mer » ou « E.T. ») et prit conscience du pouvoir du cinéma.
Un pouvoir qui dépasse et échappe largement à son réalisateur.
Enfin, à vingt ans, Sam quittera l’université pour devenir assistant d’assistant réalisateur à Hollywood, où, à l’occasion d’une brève rencontre avec John Ford, celui-ci lui donnera un unique conseil : « Si tu filmes l’horizon en haut, c’est intéressant, si tu filmes l’horizon en bas, c’est aussi intéressant, mais si tu filmes l’horizon au centre, c’est chiant ! »
Que n’eût-il suivi son conseil, pour ce film auto fictif infantile, empreint d’une vision du monde trop bisounours à mon goût !
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