« Salem » de Jean-Bernard Marlin, avec Dalil Abdourahim, Oumar Moindjie et Wallen El Gharbaoui.
Après le succès de son premier long métrage, « Shéhérazade » (2018), Jean-Bernard Marlin a obtenu les moyens de réaliser un second film à la démesure de ses rêves.
Placé sous de bons auspices, « Salem » est un film d’auteur hors normes, avec des acteurs non professionnels, beau et austère comme du Robert Bresson et mystique à souhait comme du Pier-Paolo Pasolini.
Ici, les jeunes bourgeois désenchantés de l’un, notamment ceux du « Diable probablement », et les ragazzi di vita de l’autre, sont remplacés par les cailleras des cités nord de Marseille.
C’est ainsi que le film nous conte les amours de Djibril et Camilla, un Romeo comorien du quartier des Sauterelles et une Juliette gitane du quartier rival des Grillons.
Une idylle impossible, qui aboutira à une guerre des gangs et donnera néanmoins naissance à une petite fille.
Partant du réalisme le plus cru, le film s’envole très vite vers l’irrationnel et le merveilleux.
Dans une tentative de conciliation entre l’islam et le christianisme, il nous est proprement donné à voir un véritable évangile selon saint Djibril !
Ici, au point chaotique où nous en sommes, seule la petite fille de l’histoire pourra sauver le monde !
Un message multiculturel et ethnique, trop désynchronisé avec la réalité socio politique actuelle ?
Probablement incorrect et irrecevable par la critique et le public d’aujourd’hui ?
D’où l’échec commercial annoncé de ce film pourtant magistral, lumineux, interprété par des jeunes comédiens spontanés, que j’ai pu découvrir dans une salle quasiment désertique…
https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=314269.html
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