« Lumière l'aventure continue » de Thierry Frémaux.
Il y a 130 ans, les frères Lumière mettaient un point final à l’invention collective du cinéma.
Nous offrant, de plus, en guise de mode d’emploi un merveilleux catalogue des possibilités offertes par cette invention consistant, après celle de la photographie, à rendre mobiles les images.
C’est une lumineuse initiative que d’avoir restauré plus de 120 de leurs films, pour la plupart inédits, et de les avoir monté bout à bout pour nous les donner à voir aujourd’hui sous forme d’un puzzle reconstitué.
Où l’on peut voir que, au commencement, le cinéma, triomphe de la société industrielle, de la modernité, du progrès et de la mondialisation, avait déjà tout inventé : les plans séquences, les travellings panoramiques, le documentaire naturaliste ou ethnologique, le film de fiction dramatique, réaliste, fantaisiste ou comique…
C’est une bonne idée aussi que d’avoir choisi divers morceaux de Gabriel Fauré, un compositeur contemporain, pour accompagner ces « images en mouvement » tournées entre 1895 et 1905 par les deux frères et leur équipe d’opérateurs.
Quoique celles-ci se seraient tout aussi bien accommodées d’être musicalement soulignées - le cinéma étant par essence un art collectif-, par la musique d’autres compositeurs de l’époque.
Mais si l’on se souvient qu’à l’origine le cinéma était muet (silent movies, disent nos amis américains) c’est peut-être une moins bonne idée que d’avoir couronné le tout du commentaire quelque peu intrusif, bien que le plus souvent instructif, de Thierry Frémaux.
Celui-ci ne donne t-il pas à ce film, qui aurait pu être éminemment poétique et féérique, un côté bavard, didactique, versant parfois dans un excès de lyrisme, là où des informations factuelles, sous forme de légendes, auraient suffit à nous permettre de déployer en toute liberté notre imagination ?
https://www.youtube.com/watch?v=YMGimCrOtFs
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