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On ne note aucune création de fontaines décoratives notables ces deux dernières décennies à Paris. En revanche, une vingtaine d’entre elles, parmi les plus de trois cents recensées dans mon ouvrage Paris de fontaine en fontaine (éditions Parigramme, 2010), ont mystérieusement disparu du paysage parisien durant cette période !


A l’occasion de grands travaux de rénovation, plusieurs fontaines ont été déposées et ne sont jamais réapparues.

C’est le cas notamment des onze fontaines qui ornaient l’ancien jardin des Halles (1er arr.), aménagé à l’emplacement des anciennes halles de Paris, transférées à Rungis à partir de 1969. 

Achevé en 1988 et couvrant une superficie de près de cinq hectares, ce jardin ouvert en permanence sur les rues avoisinantes, dessiné par l’architecte Louis Arretche et agrémenté de structures métalliques imaginées par le sculpteur F.-X. Lalanne, a fait l’objet d’un projet de rénovation complète. On pouvait y admirer parmi d’autres, la série de bassins et jets d’eau de la fontaine Jules Supervielle, tout au long de l’allée du même nom, qui ouvrait une large perspective aquatique sur l’église Saint-Eustache. 


Signé par Louis Arretche, cette fontaine s’achevait par un grand bassin carré en cascade place René-Cassin. 


Pour la fontaine Saint-John-Perse, qui bordait la grande allée diagonale homonyme, l’architecte avait réalisé deux suites de longs bassins étroits, plus intimistes, ponctués de vingt-et-un jets d’eau latéraux ou surgissant de vasques circulaires creusées dans la pierre sur les margelles. Ici, avec les frondaisons des arbres environnants, l’effet de fraîcheur était garanti par temps de grande chaleur. 


Mentionnons encore, de l’autre côté du Forum, place Pierre-Emmanuel, la fontaine Pierre Lescot. Composée de deux hauts cylindres en mosaïque de couleurs vives, celle-ci fut dessinée par France Mitrofanoff. 


Faut-il regretter l’inesthétique fontaine de la Cossonnerie, qui a également disparue lors des derniers travaux de réaménagement de la rue du même nom faisant face à l’entrée principale du Forum des Halles ?

Elle avait été aménagée en 1979 par l’architecte Pierre Mougin. Barrant la voie aux voitures, elle était constituée de six tiges d’acier recourbées déversant leur maigre filet d’eau dans deux rigoles bétonnées s’écoulant dans un bassin trapézoïdal placé au sol. 


Incontestablement plus regrettable est la disparition des deux fontaines monumentales Art-Déco, qui mettaient un peu de beauté dans le décor désolé de la porte de la Chapelle (18e arr.)

Elles avaient été déposées provisoirement à l’occasion des travaux d’aménagement du tramway T3.

Hélas, Le Parisien dans son édition du 26 mai 2021, nous a révélé qu’elles ont été détruites depuis bien des années ! 

Nous rappelant que : « Construits en 1935, les deux bahuts monumentaux de style Art Déco, 20 tonnes au total, trônaient de part et d’autre du carrefour jusqu’au début des années 2000. Des buffets rectangulaires de pierres blanches, ornés chacun de trois mascarons de bronze représentant des têtes de femmes et de faunes, d’où jaillissait l’eau qui venait se jeter dans un bassin. »



Cette triste disparition fait suite à celle des bassins de la place de la République, disparus à l’occasion des derniers travaux de réaménagement.

Voici ce que je disais à propos de la représentation animale dans mon ouvrage Le Bestiaire de Paris (Hervas, 1995) : « Parmi les animaux les plus représentés à Paris, Seine oblige, les dauphins partagent la première place avec les lions et les chevaux. Désignant le fils aîné du roi et devenu par la suite synonyme d'héritier ou de successeur d'un dirigeant, cet animal réputé pour sa force, sa vélocité, sa bienveillance envers les humains et son intelligence est porteur, de l’antiquité à nos jours, d’une symbolique multiple se prêtant à de nombreuses variations. Ami des dieux, dans la mythologie grecque, qui l’associe souvent aux néréides, incarnation du sauveur et de Jésus-Christ pour les Chrétiens, on en retrouve de nombreuses illustrations sur les monuments et dans les rues de la capitale. » 

Nous pouvions en contempler quatre amusants spécimens en bronze sur la place de la République. Encadrant un vase décoré de motifs floraux, ils ornaient les deux bassins de forme oblongue du square de la place de la République (11e arrondissement), créés en 1880, de part et d’autre du Monument à la Gloire de la République. Réalisés par les frères Morice et inaugurés en 1883, ces derniers monuments mirent ainsi fin aux embellissements apportés à la place de la République, aménagée par Haussmann entre 1854 et 1862. 


Mentionnons enfin les six bassins qui ornaient les massifs floraux du Rond-Point des Champs-Elysées (8e arr.). 

Ces bassins circulaires en marbre, aménagés en 1863 par Gabriel Davioud s’étaient enrichis, en 1958, de lamelles de verre, en cristal de Baccarat, d’où jaillissait l’eau en autant de gerbes majestueuses. Ces dernières réalisations, auxquelles collaborèrent les maîtres verriers René Lalique et Max Ingrand, longtemps laissées à l’abandon, ont été remplacées au printemps 2019 par les créations des frères Ronan et Erwan Bouroullec, que les Parisiens ont comparés à des tuyaux de douche ! 



Coût de l’opération : 6, 3 millions d’€, selon Le Monde, daté du 14 mars 2019 !

Alors qu’il faudrait 5 millions d’€ pour remettre en état et en eau la fontaine de la place des Innocent…


par Jacky Barozzi 2 octobre 2024
Dans le prolongement de l’Allée Principale, en bordure de la 4e division en direction du Monument aux morts, Alfred de Musset (1810-1857). L'auteur des Caprices de Marianne et de Lorenzaccio avait demandé qu'un saule fût planté sur sa tombe, mais la terre du Père-Lachaise ne le permet pas. Son buste en marbre blanc est l'oeuvre de Jean Barre (1811-1896). Derrière sa tombe, on aperçoit celle de Charlotte Lardin de Musset, soeur du poète. La sculpture en pierre la représentant assise est de François Sicard (1862-1934).
par Jacky Barozzi 18 septembre 2024
Paris démonté Faudra t-il attendre aussi longtemps pour que les Parisiens retrouvent leurs plus beaux sites qu'il n'en faut aux Français pour connaître leur nouveau gouvernement ? Bref état des lieux d'après fête, en images.
par Jacky Barozzi 9 septembre 2024
Un rêve de Ceinture verte Il aurait fallu une forte volonté conjointe de l’Etat et de la SNCF pour que Paris puisse être doté d’une promenade verte ininterrompue de 32 kilomètres de long. Comme le fit en son temps Napoléon III en cédant en 1852 à la Ville, pour un franc symbolique, les anciens domaines royaux, alors clos de murs, des bois de Boulogne et de Vincennes, à charge pour la municipalité de les aménager en promenade publique et de les entretenir. Ou comme, plus près de nous, quand fut réalisée la Promenade plantée, rebaptisée Coulée verte René-Dumont, aménagée de 1988 à 1993 sur le tracé de l’ancienne voie de chemin de fer qui reliait la Bastille à la banlieue sud-est de Paris, entre 1859 et 1969. Permettant désormais de traverser le XIIe arrondissement de part en part, à l’abri de la circulation, et d’offrir ainsi aux Parisiens une promenade supplémentaire de près de 6 km de long. 
par Jacky Barozzi 5 septembre 2024
Propriétés interdites A qui appartiennent les célébrités après leur mort, à leurs héritiers ou à leurs admirateurs ? Les tombes étant des concessions privés, aux premiers, hélas ! C’est ainsi que dans le petit cimetière du cimetière Montparnasse, on ne peut plus admirer depuis quelques années déjà le célèbre Baiser de Constantin Brancusi . La sculpture orne depuis 1910 la tombe de Tatania Rachevskaïa (19e div.), une jeune femme qui s'était suicidée à la suite d'un chagrin d'amour. Devenue la sculpture la plus emblématique de la nécropole, et classée monument historique, elle fait actuellement l'objet d'une sombre querelle d'héritage. Etait-il nécessaire pour autant de la rendre invisible aux promeneurs ? 
par Jacky Barozzi 25 août 2024
Cendres et couronnes Mort le 7 août dernier à l’âge de 84 ans, Patrice Laffont, fils de l’éditeur Robert Laffont, acteur et animateur télé de « Fort Boyard » et « Des chiffres et des lettres », a été incinéré au crématorium du Père-Lachaise le vendredi 23 août 2024. Ses cendres ont ensuite été déposées dans un caveau de la 80e division, au pied de la sépulture de Félix de Beaujour, pair de France, dont l’extravagant monument funéraire de 22 mètres de hauteur -le plus haut du cimetière-, en forme de cheminée, est l’oeuvre d’un architecte nommé… Cendrier ! 
par Jacky Barozzi 23 août 2024
Depuis les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, la ligne 14 du métro relie désormais Saint-Denis Pleyel à l’Aéroport d'Orly. S’enrichissant au sud, dans le prolongement de l’ancien terminus Olympiades, d’une longueur de 14 kilomètres, en souterrain, comportant 7 nouvelles stations. Entièrement automatisé, le métro permet de desservir 10 villes réparties sur Paris, le Val-de-Marne et l’Essonne et assure une liaison directe entre l’aéroport de Paris-Orly et le centre de Paris en 25 minutes. De la gare de Saint-Denis Pleyel, au nord à l'Aéroport d'Orly, au sud, toutes les gares seront opérationnelles, à l’exception de la gare de Villejuif-Gustave Roussy, qui ouvrira ultérieurement. Parti en repérage jusqu’à Orly depuis mon domicile parisien du 12e arrondissement, ce jeudi 22 août 2024, j’ai pu admirer la splendeur, la modernité, la propreté et la vélocité de ce nouveau fleuron de la RATP, accessible avec mon pass navigo.
par Jacky Barozzi 14 août 2024
Entre Bastille et Stalingrad, la maire de Paris, Anne Hidalgo, voulait transformer la Promenade Richard-Lenoir sur le modèle des « ramblas » de Barcelone. Elle avait déjà commencé à faire scier les grilles et prévoyait de créer à terme une grande promenade plantée traversée d’une « vélorue ». Au grand dam des riverains. Le 24 juillet, le Conseil d’État a confirmé la suspension prononcée fin mai par le tribunal administratif. L’occasion d’évoquer ici l'histoire de la promenade. PROMENADE RICHARD-LENOIR 1996 11° arr., boulevard Richard-Lenoir, boulevard Jules-Ferry, M° Bastille, Bréguet-Sabin, Richard-Lenoir, Oberkampf, République C’est sous le Consulat, en 1802, que Bonaparte fixa définitivement le projet de dérivation des eaux de l’Ourcq, étudié dès la fin du XVII° siècle mais jamais abouti, destiné à améliorer la navigation mais aussi à assurer un meilleur approvisionnement de la capitale en eau potable. Le canal de l’Ourcq devait alimenter le bassin de la Villette, inauguré en 1808, d’où partiraient deux nouvelles voies navigables, le canal Saint-Denis, ouvert à la navigation en 1821 et le canal Saint-Martin, ouvert en 1826. Le canal Saint-Martin, long de 4,5 kilomètres, coulait à ciel ouvert sur tout son parcours, depuis le bassin de la Villette jusqu’à celui de l’Arsenal où la dernière des neuf écluses, destinées à rattraper une dénivellation de près de 25 mètres, le mettait en communication avec la Seine. Seule existait alors, et dès l’origine du canal, la voûte située sous la place de la Bastille. 
par Jacky Barozzi 12 août 2024
En direct de mon salon. 17,1 millions de téléspectateurs pour la cérémonie de clôture contre 23,2 millions pour la cérémonie d'ouverture .
par Jacky Barozzi 10 août 2024
Course de natation dans la Seine lors du triathlon individuel féminin, le 31 juillet 2024 (photo : Martin Bureau) 
par Jacky Barozzi 9 août 2024
Dans Paris la verte pas une auto ne roule. Boulevard Soult (12e). Sur la droite, mon immeuble.
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