(Toiles de Gérard Garouste.)
« Les Intranquilles » de Joachim Lafosse, avec Leïla Bekhti, Damien Bonnard et Gabriel Merz Chammah.
Présenté en compétition au dernier Festival de Cannes où il n’a obtenu aucune distinction, le film du cinéaste belge Joachim Lafosse, sur l'histoire d'un peintre bipolaire, m'a personnellement interpellé et touché.
Inspiré de son expérience de fils d’un père photographe maniaco dépressif et du livre autobiographique du peintre Gérard Garouste, « L’Intranquille, autoportrait d’un fils, d’un peintre, d’un fou », le réalisateur a juste rajouté un « s » à intranquille, signifiant ainsi que ce sentiment d'instabilité permanente ne touche pas seulement celui qui en est la victime mais s'étend à tous son entourage.
Fils moi-même d'une mère que l'on disait pudiquement « nerveuse » - on ne parlait pas alors encore de bipolarité -, je n'ai pas manqué de me projeter dans le personnage d'Amine, l'enfant du couple du film, là où le cinéaste pour sa part s'est incarné.
Ici, dans un souci de troublante authenticité, Damien Bonnard, qui fut élève des Beaux-Arts, s'appelle également Damien et a en partie réalisé les oeuvres du peintre Piet Raemdonck qu'on le voit peindre à l'écran. Et sa femme, restauratrice d'art, joué par Leïla Bekhti, se prénomme également Leïla.
Comment ne pas être bouleversé par le séisme qui menace constamment, sous les yeux effrayés de leur fils, la stabilité de ce couple aimant et vivant dans une belle maison du sud de la France ?
Dans ce paradis pavé de bonnes intentions, la grande justesse d'interprétation des acteurs est telle que même les spectateurs finissent par être saisis d'intranquilité.
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