Il y a quelque temps à peine, pour conjurer la canicule, j’allais au cinéma afin de me mettre au frais.
En cet automne prématuré j’y vais, entre deux ondées, pour me mettre au sec.
C’est ainsi que, outre les films de cette rentrée cinématographique précédemment chroniqués, j’ai pu voir :
« Tout le monde aime Jeanne » de Céline Devaux, avec Blanche Gardin, Laurent Lafitte, Maxence Tual, Nuno Lopes et Marthe Keller.
Une comédie douce amère écrite réalisée et dessinée par Céline Devaux, dans laquelle son ’héroïne, Jeanne, qui se croit mal aimée alors qu’il n’en est rien, traîne son spleen dépressif à travers les rues de Lisbonne, où elle doit vider l’appartement de sa défunte mère afin de le vendre.
Dialoguant avec sa mauvaise conscience, qui apparait à l’écran sous forme d’un personnage d’animation, celle-ci, incarnée par Blanche Gardin, finit par être agaçante à force de vouloir être drôle à tout prix.
Ses bobos pour bobo-écolo et autres mal à l’âme d’enfant gâtée individualiste, constamment distanciée envers tous sentiments affectifs, partagée néanmoins entre un Laurent Lafitte clownesque à souhait et le beau Nuno Lopes dans le rôle du Portugais de service, sur fond d’un Lisbonne qui a vendu son âme au tourisme et à Airbnb, et avec de surcroit une Marthe Keller en apparition fantomatique et mutique, m’ont plus attristé qu’amusé.
https://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19597653&cfilm=290442.html
« Flee », film d’animation de Jonas Poher Rasmussen.
Inspiré de l’histoire vraie d'Amin, 36 ans, un jeune réfugié afghan homosexuel, le film d’animation du cinéaste danois Jonas Poher Rasmussen est d’une tout autre dimension dramatique.
Ici, le héros, allongé les yeux clos sur un tapis oriental, se remémore les souvenirs heureux de sa prime enfance à Kaboul dans les années 1980, auxquels ont mis brutalement fin la prise du pouvoir par les talibans.
Nous contant par la suite, après la disparition mystérieuse de son père, les années de clandestinité en Russie de sa famille et la difficulté pour chacun des membres de celle-ci à prendre la route de l’exil.
Amin, lui, parviendra à émigrer à 16 ans au Danemark, où il fera de brillantes études universitaires et rencontrera son compagnon.
Un long parcours, semé d’embuches et de sentiments et souvenirs refoulés, que le jeune homme confie enfin, vingt ans après, à la caméra.
Un beau dessin au service d’une narration solide, qu’à cause de sa forme justement j’ai eu beaucoup de mal à prendre au sérieux : comme si le dessin animé n’était réservé pour moi qu’aux enfants et non aux adultes !
https://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19597338&cfilm=283761.html
« Rodeo » de Lola Quivoron, avec Julie Ledru, Yanis Lafki et Antonia Buresi.
Le premier long métrage de fiction de Lola Quivoron nous entraine dans l’univers impitoyable des rodéos urbains.
Son héroïne, Julia, une caillera de banlieue en rupture de liens avec sa famille ne s’éclate qu’à moto.
N’hésitant pas à en voler pour satisfaire sa vrombissante passion.
Elle parviendra à s’imposer dans une bande clandestine de motards adeptes du cross-bitume, exclusivement constitués de jeunes mâles, où les femmes sont généralement admises qu'en tant que passagères, uniquement.
Si l’aspect documentaire du film est particulièrement réussi et impressionnant, la fiction plaquée par dessus, entre histoires d’amour et de morts violentes, est moins satisfaisante : artificiel et parfois confus.
Une cinéaste à suivre...
https://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19597582&cfilm=298736.html
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