« Rashômon » de Akira Kurosawa, adapté de deux nouvelles de Ryūnosuke Akutagawa, avec Toshirô Mifune, Masayuki Mori (I) et Machiko Kyô (1950).
Dans la série, c’est l’été allons voir les classiques, l’occasion m’a été donnée d’aller revoir, longtemps après, le chef-d’oeuvre du maître du cinéma japonais d’après la Seconde Guerre mondiale
Une superbe version rénovée, en noir et blanc et dans toutes les nuances du gris argenté, où l’on entend parmi les extraits de la bande-son une adaptation japonisée du Boléro de Maurice Ravel.
A une époque historique indéterminée (le Japon était alors sous le contrôle de l’armée américaine et son cinéma étroitement surveillé), un modeste bûcheron et un moine, qui ont trouvé refuge à l’entrée d’un temple en ruine, balayé par un violent orage, se lamentent sur l’effroyable drame auquel ils ont été mêlés.
Un paysan, venu les rejoindre à l'abri, est prié par le bûcheron d’entendre leur histoire et de leur dire ce qu’il faut en penser.
Tajomaru, un bandit de grand chemin, de notoire réputation, a assassiné dans la forêt un samouraï du nom de Tashehiro, après l’avoir ligoté et violé, sous ses yeux, sa femme Masago.
Tandis que Tajomaru a été capturé, jugé et condamné à mort, Kurosawa en profite pour nous conter quatre versions contradictoires, telles qu’elles furent rapportées au cours du procès, par les protagonistes qui ont participé ou assisté à ce drame sanglant.
Qu’en penser, qui croire ?
Sinon, comme se lamente le pauvre moine bouddhiste, que c’est proprement à désespérer de la nature humaine !
Face à cette magistrale et sombre mise en scène du cinéaste japonais, portée par le jeu d’acteurs visiblement formés dans la plus pure tradition du théâtre japonais, on ne peut s’empêcher de penser aux récents bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki.
Où l’on avait atteint, en effet, aux limites de l’impensable !
D’aucuns disent que Rashômon est le premier film de l’histoire du cinéma où l’on eut recours au flashback.
Il me semble pourtant avoir vu ce procédé narratif utilisé dans des films d’Avant-Guerre ?
Quoiqu’il en soit, pas de doute néanmoins, le film est bien un chef-d’oeuvre, à voir et à revoir…
https://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19597682&cfilm=773.html
La victime et l'assassin.
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