« Burning Days » de Emin Alper, avec Selahattin Paşalı, Ekin Koç et Erol Babaoğlu.
Avec son quatrième long métrage, le réalisateur turc Emin Alper, 49 ans, nous offre un captivant thriller politique, chaudement teinté d’homo érotisme, tourné dans des paysages spectaculaires, ponctués de larges trous noirs dus à de mystérieux éboulements.
Un western aux allures de film fantastique, qui débute par une sanglante chasse au sanglier et où progressivement l’homme va finir par remplacer l’animal de proie.
Tout commence avec l’arrivée d’Emre, un jeune procureur bien décidé à faire respecter la loi, dans une petite ville du fin fond de l’Anatolie, alors en pleine préparation d’élections municipales.
Entre la canicule et de sérieux problèmes de pénurie d’eau, celui-ci doit bien vite faire face à des notables locaux hostiles et bien déterminés à défendre leur pré carré.
Il découvre en effet une organisation quasi mafieuse, machiste et brutale en diable, reposant essentiellement sur le clientélisme, les magouilles en tous genres et les passe-droits.
Là, notre shérif intrépide, qui ne peut compter que sur l’aide de Murat, un jeune journaliste local, dont l’action néanmoins est entachée d’une sulfureuse réputation, va se retrouver au centre d’un piège : alcool, drogue, viol d’une jeune gitane… tout est bon pour l’empêcher de mettre au jour les malversations des élites en place !
Malgré une fin plus métaphorique que réaliste, ce film haletant, dans la lignée de « Délivrance » de John Boorman transposé au pays de « Midnight express » d’Alan Parker, retrace, à sa manière, un courageux portrait de la Turquie actuelle.
Etonnant que ce film, qui fut présenté dans la section Un certain regard au dernier Festival de Cannes, en soit revenu sans aucun prix notable !
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