« Je suis toujours là » de Walter Salles, avec Fernanda Torres, Fernanda Montenegro et Selton Mello.
Les années 1970, qui nous furent si légères et libertaires ne l'ont pas été pour tout le monde.
Les Tchécoslovaques du fameux printemps de Prague ou les Chiliens qui eurent à subir la prise du pouvoir par le général Pinochet s’en souviennent encore.
Et nous à leur suite.
Le principal mérite du film du cinéaste brésilien Walter Salles est de nous remémorer ce qu’il advint dans son pays, alors en pleine dictature militaire.
Un épisode crucial de l’histoire du Brésil que l’on connait moins.
Plus qu’un biopic proprement dit sur le cas de l’ex-député et ingénieur Ruben Paiva, son film s’attache aux conséquences qu’eurent sur sa famille, durant près d’un demi siècle, son arrestation à son domicile par des hommes en civil affidés au régime militaire.
Ce jour d’été 1971, ce père d’une famille bourgeoise et libérale, aux idées progressistes et aux moeurs cosmopolites, vivant avec sa femme Eunice et leurs cinq enfants (quatre filles et un garçon) dans une villa confortable en bordure de plage à Rio disparut définitivement à leurs yeux, sans aucunes explications de la part des autorités.
C’est ainsi que le film politique et historique de Walter Salles, limpidement conté et filmé, devient essentiellement le portrait d’Eunice (impressionnante Fernanda Torres, Golden Globe de la meilleure actrice) et de son combat pour préserver sa famille et faire émerger la vérité sur la disparition arbitraire de son mari.
Un film évènement, primé à Venise pour son scénario, vu par plus de trois millions de spectateurs au Brésil et qui jouit d’un large accueil à l’international.
https://www.youtube.com/watch?v=_NzqP0jmk3o
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