« Monsieur Aznavour » de Mehdi Idir et Grand Corps Malade, avec Tahar Rahim, Bastien Bouillon, Camille Moutawakil et Marie-Julie Baup.
J’aime le cinéma, la chanson française et les biopics.
J’avais donc au moins trois bonnes raisons d’aller voir celui-ci, consacré à Charles Aznavour, fils de réfugiés arméniens, au physique peu avantageux et à la voix singulière, qui à force de travail et d’obstination est devenu, entre Charles Trenet et Johnny Hallyday, un fleuron indépassable de la chanson française et un modèle d’intégration réussie.
Malgré l’ambition du film, couvrant pratiquement toute l’existence du compositeur-interprète (et accessoirement acteur), depuis sa petite enfance jusqu’à sa mort à l’âge de 94 ans en 2018, en passant par ses débuts en duo avec Pierre Roche, le pari des réalisateurs est tenu.
Nous assistons à un super balayage, au gré de ses plus belles chansons, de ses amours et ses emmerdes.
Mais quel roman que sa vie !
Cela valait bien un film.
On peut saluer l’étonnante performance de Tahar Rahim, qui non seulement incarne le chanteur de façon convaincante mais interprète aussi lui-même la plupart de ses refrains.
Et l’émouvante prestation de Marie-Julie Baup, dans le rôle de l’inénarrable et gouailleuse Edith Piaf, grande soeur protectrice et tyrannique du petit Charles.
Peu importe qu’Aznavour ait été un homme plus ou moins sympathique, seul compte son incomparable talent.
Intuitif, observateur hypersensible, fidèle à ses origines et à sa famille, il excellait à raconter des histoires en quelques mots, transcendant toutes formes de racisme.
Un artiste universel, généreux et populaire au bon sens du terme.
Personnellement, je n’ai pas été déçu du voyage et l’émotion a bien été au rendez-vous.
https://www.youtube.com/watch?v=evoYNCdZGOQ
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