« La Fracture » de Catherine Corsini, avec Valeria Bruni Tedeschi, Marina Foïs, Pio Marmai et Aïssatou Diallo Sagna.
Un jour que Catherine Corsini, qui n'a jamais caché son goût pour les dames, s'était retrouvée au service des urgences (s'était-elle méchamment fracturée le bras, comme Valéria Bruni Tedeschi, qui l'incarne non sans une certaine autodérision ?), elle eut un flash.
Le voilà le sujet de mon prochain film, s'était-elle dit !
Actrice passive et observatrice privilégiée de ce lieu sans pareil, destiné à accueillir toutes les misères du monde, mais n'ayant pas l'âme d'un Ken Loach, elle décida, malgré la dimension sociale et politique inhérente au sujet, d'en faire une comédie, selon la règle des trois unités, chère au théâtre classique français :
Unité de lieu, le service des urgences d'un hôpital parisien ;
Unité de temps, la soirée et la nuit d'un samedi de grande manifestation des Gilets jaunes ;
Unité d'action de personnages fortement typés : un couple de lesbiennes mûrissantes en pleine crise de nerfs et au bord de la rupture, un jeune routier benêt venu manifesté à Paris où il s'est fait cribler comme un lapin par les forces de l'ordre et une infirmière black au grand coeur submergée par les multiples tâches auxquelles elle doit faire face au point d'envisager de rendre son tablier (et encore, la pauvre, elle ne savait pas qu'avec le covid, le pire était encore à venir !).
C'est dans ce huis-clos que la réalisatrice à installé sa caméra. Une caméra nerveuse, placée à l'épaule, suivant au plus près les agitations en tous sens d'hommes et de femmes lancés dans la tourmente d'un monde plein de cris et de douleurs.
Résultat des courses : on ne s'ennuie pas un seul instant et on rit, malgré la gravité des propos échangés et le sérieux des problèmes soulevés.
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