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3e arrondissement


Bassins des Arts-et-Métiers

Square Emile-Chautemps, boulevard de Sébastopol, rue Saint-Martin

Métro : Réaumur-Sébastopol


Le square Emile-Chautemps (ex-square des Arts-et-Métiers) a été aménagé sous le Second Empire, à la suite du percement du boulevard de Sébastopol. 

De forme rectangulaire, il s’inscrit dans le prolongement du Cnam (Conservatoire national des arts et métiers) et jouxte l’ancien théâtre de la Gaîté-Lyrique. 

Cela explique sans doute que, contrairement aux autres squares créés à la même époque, on ait privilégié ici la symétrie propre à l’esprit des jardins à la française, plus adaptée aux lieux, au style paysager anglais alors en vigueur. 

C’est l’architecte Gabriel Davioud qui conçut, en 1860, les plans des deux bassins ovales, en pierre du Jura, ornés de groupes en bronze.

On peut y admirer, à gauche, en regardant la façade du Conservatoire, l’Agriculture et l’Industrie, du sculpteur Charles-Alphonse Guméry, et à droite, au proche voisinage du théâtre, Mercure et la Musique d’Auguste-Louis Ottin. 

Entre les statues, des têtes de lions crachantes et les guirlandes en bronze, oeuvrent de Paul Liénard, rehaussent le piédouche supportant la vasque d’où s’élève la gerbe d’eau.




Fontaine du Vertbois

Rue du Vertbois, rue Saint-Martin

Métro : Réaumur-Sébastopol


C’est Louis XIV qui commanda, en 1712, à l’architecte Jean Bullet cette nouvelle fontaine, destinée à remplacer l’antique édifice, alimenté par les eaux de Belleville, qui desservait depuis des temps immémoriaux l’abbaye Saint-Martin-des-Champs. 

Elle se trouvait alors au pied d’une tour du bâtiment conventuel, et fut menacée de démolition, lors des travaux d’agrandissement du Conservatoire national des arts et métiers, sous la IIIe République. A la suite d’une pétition des « antiquaires parisiens » dont Victor Hugo avait pris la tête, la fontaine fut sauvée, ainsi que la vieille tour d’enceinte, située juste derrière elle. 

Déplacée de quelques mètres, en 1882, et entièrement restaurée, elle occupe depuis cette date l’angle des rues du Vertbois et Saint-Martin, au nord-ouest du Conservatoire. 

Encadrée de deux pilastres doriques à bossage alterné figurant des vermicules et des congélations et surmontée d’un cartouche aux armes royales, elle s’orne d’une nef en bas-relief et d’un décor de coquilles et coquillages qui rehausse la parfaite composition en symétrie de cet élégant témoignage du Grand Siècle.


Pièce d’eau du square du Temple

Rue du Temple, rue de Bretagne

Métro : Temple ou Arts-et-Métiers


Le square du Temple, qui occupe une partie de l’ancien domaine des Templiers, a été ouvert au public en 1857. 

En choisissant ce site, Napoléon III paracheva l’œuvre de son oncle, Napoléon Ier, qui avait fait raser en 1809 les derniers vestiges de l’enclos où prit fin la dynastie des Bourbons. 

C’est au Temple, en effet, que la famille royale fut enfermée le 13 août 1792. 

Louis XVI en sortit le 21 janvier 1793 pour se rendre à l’échafaud, et quelques temps après Marie-Antoinette et Madame Elisabeth, sœur du roi, furent transférées à la Conciergerie, mais, selon toutes vraisemblances, le jeune Louis XVII serait demeuré au Temple, où il serait mort en 1795. 

En 1312 déjà, Philippe le Bel avait dissous l’ordre des Templiers, envoyé au bûcher leur grand maître Jacques de Molay et Installé à leur place au Temple l’ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, qui deviendra par la suite l’ordre de Malte. 

Sur les décombres de ce lieu particulièrement tourmenté de l’histoire, le dernier empereur régnant des Bonaparte fit aménager un paisible jardin paysager anglais. 

Planté d’arbres et d’arbustes variés, celui-ci est organisé autour d’une mare aux canards se déployant au pied d’une cascade artificielle tombant de rochers provenant de la forêt de Fontainebleau. 


Fontaine Boucherat

Rue Charlot, rue de Turenne

Métro : Filles du Calvaire


En 1699, Jean Beausire réalisa une fontaine monumentale destinée à marquer la perspective ouverte au point de rencontre des deux nouvelles voies tracées dans le quartier : la rue Charlot et la rue de Turenne (ex rue de Boucharat, un chancelier de Louis XIV dont la fontaine a repris le nom).

Ses deux faces latérales, symétriques, sont percées chacune d’une porte et d’une fenêtre. 

Sa façade principale, en pan coupé à l’angle des rues, présente deux larges piédroits appareillés en ligne de refend. 

Au centre, la haute niche plate couronnée d’un arc en plein cintre est coiffée d’une tête de faune marin, sculpté en ronde bosse dans la pierre. Ses cheveux et la longue barbe évoquent la fluidité des algues. 

Sous le fronton triangulaire, orné d’un écusson et de cornes d’abondance couvertes de coquillages, l’inscription latine gravée dans le cartouche affirme : « De même que l’heureuse paix conclue par Louis XIV [la paix de Ryswyck de 1697] apportera l’abondance aux Parisiens, cette fontaine leur offrira son eau » Un vœu pieux, compte tenu du faible débit offert par le mascaron à tête de lion, au bas de l’édifice ! 


Fontaines des Haudriettes

Rue des Haudriettes, rue des Archives

Métro : Rambuteau 


Située à l’angle des rues des Haudriettes et du Chaume (l’actuelle rue des Archives), cette imposante fontaine fut réalisée vers 1770 par l’architecte Moreau-Desproux, petit-fils par alliance de Jean Beausire, qui avait acquis la charge de maître des Bâtiments de la Ville en 1763. 

Elle fut construite en remplacement d’une ancienne fontaine, dite fontaine Neuve, qui datait de 1638. Le bas-relief représentant une naïade allongée est dû au sculpteur Pierre Mignot. 

Le bâtiment de forme trapézoïdal, dans le goût à l’antique de l’époque, est constitué de deux faux pilastres, disposés en pans coupés, supportant un dôme peu élevé, arrondi sur les côtés et percé d’une fenêtre horizontale. 

L’avant-corps en façade est coiffé d’un fronton triangulaire que soutiennent deux consoles ornées de guirlandes sculptées dans la pierre. 

L’élégante nymphe du bas-relief, au-dessus du minuscule mascaron à tête de lion d’où s’échappe un maigre filet d’eau, ne parvient toutefois pas à adoucir l’aspect particulièrement monumental de cette fontaine.


Buffet d’eau du jardin de l’hôtel Salé

101, rue des Coutures-Saint-Gervais

Métro : Saint-Sébastien-Froissart


Le jardin à la française de l’hôtel Salé, aujourd’hui musée Picasso, a été ouvert au public en 1985. L’hôtel, dont on peut admirer l’élégante façade depuis le long buffet d’eau illuminé la nuit, côté jardin, fut élevé de 1656 à 1659 par l’architecte Jean Boullier de Bourges pour Pierre Aubert de Fontenay, fermier des gabelles, d’où le nom de Salé donné à sa demeure. 

C’est l’architecte Roland Simounet qui a effectué la rénovation de l’hôtel au moment de l’installation du musée. Ainsi que l’aménagement du jardin et de son bassin, à l’endroit même où eut lieu la première représentation d’une pièce de Molière.


Fontaine de Joyeuse

41, rue de Turenne

Métro : Chemin Vert


L’ancienne fontaine Saint-Louis, qui datait de la seconde moitié du XVIIe siècle, fut reconstruite en 1847.

Elle a été renommée fontaine de Joyeuse, car elle est située à l’endroit où s’élevait jadis l’hôtel de Joyeuse, au 41, rue de Turenne (ex-rue Saint-Louis). 

Ce petit monument, dont la réalisation a été confiée au sculpteur Isidore Boitel, présente deux pilastres ioniques cannelés soutenant un entablement plat décoré aux armes de la ville. 

Sous l’arcade en plein cintre, au fond de la niche, on peut contempler un bassin semi-circulaire surmonté d’un piédouche en marbre blanc et d’une vasque en forme de coquillage supportant une sculpture en zinc. 

Celle-ci symbolise, sous les traits d’un enfant versant l’eau d’une cruche, l’Ourcq, qui alimente les principales fontaines de Paris depuis l’époque de Napoléon Ier. 

Au dessus de la statue, des cigognes et des plantes aquatiques ornent la voûte, tandis que sur le piédouche des hippocampes stylisés et des roseaux complètent le décor.   

Texte et photos : © Jacques Barozzi

par Jacky Barozzi 31 mars 2025
L'homme de bronze Dans notre salle de bain, un jeune homme au sortir de la douche. Statue en bronze, signée Christian Della Giustina.
par Jacky Barozzi 13 mars 2025
Square Jean-XXIII, ex square de l'Archevêché, premier jardin public de Paris. Une si longue absence ! Quand retrouvera t-on le square Jean-XXIII, fermé au public depuis l’incendie de Notre-Dame de Paris les 15 et 16 avril 2019, il va y avoir six ans ?  SQUARE JEAN-XXIII (1844) 4° arr., quai de l’Archevêché, rue du Cloître-Notre-Dame, M° Cité C’est sous Louis XIII, en 1622, que l’évêché de Paris fut érigé en archevêché et sous Louis XIV, en 1697, que l’archevêque Louis-Antoine de Noailles, futur cardinal, transforma l’ancienne demeure épiscopale en un superbe palais, siège de l’archevêché. Il se dressait au chevet de Notre-Dame et tout l’espace alentour, entre la cathédrale et la Seine, était occupé par un lacis de ruelles et un entrelacs de maisons et de chapelles. Saccagé lors des émeutes de 1831, le palais de l’Archevêché fut bientôt démoli et c’est sur ce terrain laissé vague que le préfet de la Seine Rambuteau décida d’ouvrir un jardin public en 1844. Il créait ainsi le premier square public de quartier, type qu’Haussmann allait développer sous le Second Empire. Dans ce simple carré entouré de grilles, Rambuteau fit installer des bancs, ce qui était alors extrêmement rare tant on craignait de nuire à la location des chaises ! En 1845 fut inaugurée au centre du square la Fontaine de la Vierge , une œuvre néogothique de l’architecte Vigoureux sculptée par Louis Merlieux.
par Jacky Barozzi 26 février 2025
Diomède, Arès (de dos) et Hermès. La pyramide des hommes nus Pour les sculptures les plus anciennes, depuis l’antiquité jusqu’au 18e siècle, il est impératif de se rendre au Musée du Louvre. Là, le visiteur peut y admirer une multitude de nus masculins des dieux et des personnages mythologiques des civilisations antiques de l’ensemble du bassin méditerranéen. Pour respecter la chronologie, il convient de commencer par le Département des Antiquités grecques, étrusques et romaines, de se rendre ensuite dans la cour Marly et d’achever le parcours en faisant un détour par la salle des Caryatides. Petite sélection des principales merveilles qui vous y attendent…
par Jacky Barozzi 19 février 2025
Anacreon de Jean-Baptiste Claude Eugène Guillaume (1822 - 1905), marbre réalisé en 1849-1851. Au musée de l’homme nu Installé dans l'ancienne gare d'Orsay, le musée éponyme a été inauguré en 1986. Dit aussi musée du XIXe siècle, ses collections de peinture, sculpture, arts décoratifs, art graphique, photographie, architecture… en font l’un des plus grands musées d'Europe pour cette période. Outre la richesse des tableaux impressionnistes qui y sont exposés, on y trouve aussi quelques unes des plus belles sculptures de la seconde moitié du XIXe et du début du XXe siècle, époque flamboyante de la sculpture parisienne. Aux oeuvres de Rodin ou Bourdelle, déjà évoquées précédemment, mentionnons la puissance et la grâce des principaux nus masculins conservés à Orsay.
par Jacky Barozzi 17 février 2025
Le Génie de la Liberté , bronze de 1885, musée du Louvre. Splendeur et humilité de l’homme nu 4e, 11e et 12e arrondissements Place de la Bastille  Le Génie de la Liberté , dit aussi Le Génie de la Bastille , statue en bronze doré réalisée par Auguste Dumont (1801-1884). Elle surmonte depuis 1836 la colonne de Juillet. D'une hauteur de 4 mètres, elle figure la liberté sous des traits masculins et représente un génie ailé qui brandit, dans la main droite un flambeau et la gauche les chaînes brisées du despotisme, tout en s'élançant dans les airs depuis son pied gauche.
par Jacky Barozzi 16 février 2025
Hydrorrhage du sculpteur Jean-Robert Ipoustéguy. Un nu classé X 5e arrondissement Jardin Tino-Rossi, quai Saint-Bernard Aménagé en jardin entre 1975 et 1980, le quai Saint-Bernard est constitué d'une suite de promenades, entre les ponts d’Austerlitz et de Sully. C’est là qu’a été installé le musée de Sculptures en plein air de la Ville de Paris, consacré essentiellement aux œuvres de la seconde moitié du XXe siècle. Au centre, un rond-point constitué d’une succession de bassins semi-circulaires, abrite une bien singulière fontaine. Baptisée Hydrorrhage , celle-ci a été réalisée en 1975-1977 par l’architecte Daniel Badani et le sculpteur Jean-Robert Ipoustéguy. Derrière une imposante armure en forme de bouclier, on découvre un homme nu, harnaché d’un attirail relevant proprement de l’iconographie sado-masochiste, et suçotant une sorte de gland tout en se livrant à la masturbation ! Cette audacieuse œuvre, contemporaine de l’époque de la libération sexuelle, semble avoir dépassée les souhaits de son commanditaire. La municipalité a en effet récemment entouré d’un grillage et d’une haie d’arbustes l’ensemble des bassins, empêchant le visiteur de se rapprocher de cette fontaine, autrefois de plain-pied, et en a pudiquement détourné la gerbe principale, qui jaillissait du sexe du personnage et retombait dans le premier bassin depuis le gros tuyau recourbé au centre du bouclier, pour le remplacer dans un premier temps par les deux inoffensifs jets d’eau du bassin, situés de part et d’autre du groupe en bronze. Désormais, la fontaine est à sec et les bassins ont été transformés en pots de fleurs ! 
par Jacky Barozzi 14 février 2025
Le Triomphe de la République (détail), par Jules Dalou, 1899. Les nus triomphaux de Dalou Engagé dans les combats de la Commune, le sculpteur Parisien, Aimé Jules Dalou (1838-1902), ami d’Auguste Rodin, très en vogue dans le dernier quart du 19e siècle, nous a légué une multitude d’oeuvres monumentales ornant les façades, places, jardins, rues ou cimetières de la capitale. Des figures républicaines de style réaliste ou évoquant des scènes mythologiques, empreintes d’une sensualité affirmée, en marbre et en bronze.
par Jacky Barozzi 10 février 2025
Le dernier Calvaire de Paris (18e arr.) Christ et Atalantes Une multitude de Christ de douleur et d'Atlantes en sueur ornent les rues, les églises, les façades ou les cimetières de la capitale, parmi lesquels nous retiendrons ceux-ci. 18e arrondissement Quartier : La Chapelle La Croix de l'Évangile Cette croix de chemin ou calvaire, est la dernière visible à Paris. Elle est située à la jonction de deux chemins devenus, l'un la rue de l'Évangile, l'autre la rue d'Aubervilliers. Son histoire remonte au XVIe siècle, en 1540, à l’époque où une grande plaine s’étendait entre les villages de Saint-Denis, La Chapelle et La Villette, qui étaient alors à l’extérieur des remparts de la ville de Paris. C’était à l’époque, un lieu de vénération important. Chaque année, une grande procession effectuait un trajet triangulaire entre Saint-Denis, la croix de l’Évangile et La Villette. De la totalité des croix parisiennes détruites à la Révolution, seule celle de l’Évangile fut reconstruite en 1860 à son emplacement originel, au bout de la rue de l'Évangile, où les gazomètres de l’époque ont laissé la place à la zone d'activités Cap 18, qui est aujourd'hui la dernière zone Industrielle située dans Paris intra-muros.
par Jacky Barozzi 3 février 2025
Le Génie du sommeil éternel d'Horace Daillion au rond-point central du cimetière du Montparnasse (14e arr.). Éros necropolotain De nombreuses figures d’hommes nus, plein de vie ou de douleur, hantent les cimetières parisiens. Là, Éros n'est-il pas au plus près de Thanatos ?
par Jacky Barozzi 1 février 2025
Les Naufragés par Antoine Etex, 1859. Dangereuses chutes de reins au parc Montsouris 14e arrondissement Parc Montsouris  Conformément à la volonté de Napoléon III, la décision d’aménager cette grande promenade de 16 hectares sur le site de Montsouris fut prise en 1865. Les travaux commencèrent en 1867 sous la direction de l’ingénieur Jean-Charles Adolphe Alphand mais la guerre de 1870 les interrompit et le parc ne fut vraiment achevé qu’en 1878. De singulières sculptures d'hommes nus érotisent cette superbe promenade au sud de Paris.
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