« Viens je t’emmène » d’ Alain Guiraudie, avec Jean-Charles Clichet, Noémie Lvovsky, Iliès Kadri et Miveck Packa.
Coqueluche de la critique cinématographique mais moins du public, Alain Guiraudie me semble être un cinéaste surestimé, comme le fut avant lui Paul Vecchiali.
Il ne faudrait pas nous faire prendre les longues phases d’ennuis de ce représentant exemplaire d’un certain cinéma d’auteur, ne manquant pas par ailleurs d’un style propre, reconnaissable entre tous, comme autant de marques de son génie !
Cinéaste de la ruralité et de la marginalité, le réalisateur de L'Inconnu du lac innove pourtant ici en nous proposant un film essentiellement urbain et d’une tonalité entièrement renouvelée, passant ainsi de la comédie dramatique habituelle, plus intellectuelle, à celle ressortissant au théâtre de boulevard, moins noble : une révolution culturelle où la trilogie de la femme, le mari et l’amant est totalement revisitée !
Sur fond d'une problématique lourde de prostitution, de femme battue, de racisme, d’attentats islamistes, de trafic de stupéfiants, de sexualité indifférenciée… rien de moins !, les protagonistes du film s’en donnent à coeur joie.
Alors que Clermont-Ferrand est secouée en effet par une vague terroriste sans précédents, Médéric, un grand mou au coeur tendre, tombe fou amoureux d’Isadora, nom de guerre d’une pute cinquantenaire de formes bien rebondies, qui grâce à lui grimpe au plafond, au grand déplaisir de son mac de mari. Tandis que Selim, un jeune maghrébin, s’insinue dans l’immeuble et l’appartement de Médéric, en espérant pouvoir pénétrer jusque dans son lit, au grand dam, pour le coup, de tout le voisinage. Et que Charlène, une jeune black, en pince elle-même pour Selim…
Des jeux de l’amour et du hasard débridés, comme on peut en juger, à la sauce de la diversité politique et culturelle on ne peut plus actuelle.
On rit un peu, comme avec les comédies anarchisantes de feu Jean-Pierre Mocky, les comédiens sont tous épatants, notamment Jean-Charles Clichet et Noémie Lvovsky, mais au bout d’un moment ça tourne à vide et l’on se dit que le systématisme dans le politiquement incorrect est également une forme de conformisme et devient vite vain et… ennuyeux !
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