« Corsage » de Marie Kreutzer, avec Vicky Krieps, Florian Teichtmeister et Katharina Lorenz.
A la rose et ronde Sissi, tout en sucrerie et guimauve de ton pastel pour boîte de chocolats, définitivement incarnée dans notre subconscient par Romy Schneider, la réalisatrice et scénariste autrichienne Marie Kreutzer oppose une Sissi anorexique et suicidaire, filmée dans toutes les nuances de gris.
Pourquoi pas ?
Ici, la jeune et impulsive impératrice Élisabeth des débuts du règne s’est métamorphosée, à l’orée de la quarantaine, en une impératriste, au teint brouillé et à l’humeur chagrine.
Ce n’est pas faute pourtant à sa légendaire taille de guêpe, maintenue toujours aussi fine à force de jeûnes rigoureux, d’exercice sportifs et des lanières impitoyables de son corset, ni de sa splendide crinière de rousse, toujours plus longue, savamment coiffée et torsadée.
Non, la cause est au temps qui s’enfuit à grand coup d’ailes et à sa lassitude dans l’exercice de ses impériales fonctions de représentation.
Ses deux enfants ont grandi, son impérial époux, François-Joseph Ier, délaisse de plus en plus souvent sa couche au profit de celles de jeunes maîtresses, et se montre toujours plus exigeant vis à vis de son rôle à ses côtés.
Un second rôle protocolaire, auquel Vicky Krieps redonne avec éclat sa place principale à l’écran.
Là n’est pas le problème.
Mais quoiqu’il en soit, fumant cigarette sur cigarette, s’envoyant parfois en l’air avec son royal cousin, Louis II de Bavière, et s’enlisant inexorablement dans la dépression, la Première dame d’Autriche s’ennuie ferme.
Et conséquemment, nous aussi...
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