Les habits neufs des musées de Paris


Entre rénovation et création, dix musées parisiens viennent d’ouvrir récemment leurs portes au public. L’occasion de (re)découvrir, dans les conditions optimales, de superbes trésors : depuis les anciens vestiges gallo-romains jusqu’aux dernières productions de l’art contemporain !





1er arrondissement


Bourse de Commerce — Pinault Collection

2 rue de Viarmes

Tél : 01 55 04 60 60

Métro : Les Halles ou Louvre-Rivoli

info.boursedecommerce@pinaultcollection.com


   Un nouveau musée entièrement dévolu à l’art contemporain s’est installé dans le bâtiment historique de la Bourse de Commerce.

   Un monument prestigieux au coeur des Halles, où cohabitent des vestiges architecturaux remontant à près de cinq siècles. A commencer par la Colonne astrologique, adossée à la Bourse de Commerce. Elle avait été construite vers 1575 par l’architecte Jean Bullant dans la cour de l’hôtel de Soissons, élevé pour Catherine de Médicis en 1572 et démoli en 1748. Tandis que le bâtiment de la Bourse de Commerce, lui, a été édifié en 1885 par l’architecte Henri Blondel sur l’emplacement de la halle au blé de 1767, dont on a conservé l’impressionnant plan circulaire et la spectaculaire coupole de métal et de verre, qui avait été aménagée en 1812. 

   Après plus de trois ans de travaux, menés sous la houlette de l’architecte japonais Tadao Ando, ce nouveau lieu de la capitale, entièrement rénové, a ouvert ses portes au public en mai 2022. Il est essentiellement destiné à présenter la collection d’œuvres contemporaines que l’industriel François Pinault a rassemblé depuis les années 1960 jusqu’à nos jours. Un ensemble exceptionnel de plus de 10 000 œuvres de près de 350 artistes, constitué de peintures, de sculptures, de vidéos, de photographies, d’œuvres sonores, d’installations et de performances. Pour ce faire, la collection dispose ici de pas moins de dix salles d’exposition dont La Rotonde, le principal espace central, sous la lumière zénithale de la coupole. C’est ainsi que l’on a pu admirer l’exposition « Une seconde d’éternité », réunissant des œuvres grand format d’une vingtaine d’artistes contemporains, dont l’installation de Philippe Parreno, et l’exposition Anri Sala, qui a investi une partie des lieux en octobre 2022.

   Un promenoir circulaire coiffant le cylindre, flottant entre la paroi de béton et la façade dessinée par Henri Blondel, invite à admirer la gigantesque toile marouflée du XIXe siècle qui ornemente la coupole. 

Au sous-sol, un auditorium accueillant conférences, rencontres, projections et concerts complète le dispositif muséal, tandis qu’au 3e étage, le restaurant-café La Halle aux grains, de Michel et Sébastien Bras, permet de se restaurer tout en jouissant d’une vue superbe sur le quartier des Halles et son jardin.

   Mentionnons encore, dans le salon Médicis, au rez-de-chaussée, la librairie Les Éditions – Bookshop, où le visiteur à le choix entre une sélection de 250 ouvrages en lien direct avec l’histoire des lieux et les artistes qui y sont exposés ainsi que des objets souvenirs, de la papeterie ou des cartes postales.

   Rappelons enfin que la Bourse de Commerce est accessibles aux handicapés et que des visites guidées, en individuel ou en groupe, y sont régulièrement organisées.





2e arrondissement 


Musée de la BnF 

5, rue Vivienne

Tél. : 01 53 79 49 49

Métro : Bourse, Palais-Royal ou Pyramides

https://www.bnf.fr/fr/le-musee-de-la-bnf


   Se substituant à l’ancien Cabinet des Médailles et Antiques, le nouveau musée de la BnF ouvert au public en septembre 2022, embrasse désormais toute l’étendue des fonds de la Bibliothèque, de l’Antiquité à nos jours, et dévoile près de 900 œuvres exceptionnelles. 

   Des pièces rares y sont exposées comme le Grand Camée de France, le trône de Dagobert, des manuscrits enluminés tels que le Sacramentaire de Drogon, des œuvres représentatives de moments fondateurs comme les Pensées de Pascal ou Les Misérables de Victor Hugo, Le Deuxième sexe de Simone de Beauvoir, mais également des estampes de Rembrandt à Picasso, des dessins de Sonia Delaunay, des photographies de Nadar à Capa et des costumes d’Opéra. 

   Le musée de la BnF occupe les plus beaux espaces du site Richelieu, qui a été entièrement réaménagé par les architectes Bruno Gaudin et Virginie Brégal. Le nouveau jardin paysager, à l'entrée de la rue Vivienne, a été conçu par les paysagistes Gilles Clément, Antoine Quenardel et Mirabelle Croizier.

   Le parcours, à la fois chronologique, de l’Antiquité à nos jours, et thématique, se déploie sur 

1 200 m², répartis au 1er étage et accessible par ascenseur. Là, pas moins de 10 espaces attendent le visiteur : la salle des Colonnes – salle Fondation Leon Levy, le Cabinet précieux – salle Sisley-d’Ornano, la salle de Luynes, la salle Barthélemy, le salon Louis XV, la galerie de verre, la Rotonde, la galerie Mazarin, le hall Roux-Spitz et la chambre de Mazarin.

   La salle Ovale, emblématique de la BnF – Richelieu, inaugurée en décembre 1936, a retrouvé tout son éclat et est ouverte gratuitement à tous les publics de tous âges, qui y disposent de plus de 20 000 volumes présentés en libre consultation.

   Le nouvel espace d’expositions temporaires, aménagé dans la galerie Mansart – galerie Pigott, à déjà programmé : « Molière, le jeu du vrai et du faux » (27 septembre 2022 au 15 janvier 2023) et « Degas en noir et blanc » (mai à septembre 2023).

   Un café-salon de thé et une librairie agrémentent les lieux au rez-de-chaussée, et les outils numériques les plus performants - bornes interactives, tables tactiles et web-application - accompagnent le visiteur dans ses déambulations à travers ce musée aux multiples trésors.








3e arrondissement 


Musée Carnavalet

16, rue des Francs-Bourgeois 

Tél. : 01 44 59 58 58

Métro : Saint-Paul

http://www.carnavalet.paris.fr


   Pour tout connaître de Paris et de ses habitants, depuis les origines de la capitale jusqu’à nos jours, une seule adresse : le musée Carnavalet. 

   Fermé en octobre 2016, pour rénovation complète, sous la houlette de François Chatillon, architecte en chef des monuments historiques, il a rouvert en mai 2021. 

   3 800 œuvres sont désormais présentées sur 3 800 m2. Les collections permanentes, qui s'arrêtaient autrefois aux années 1910, sont prolongées jusqu'à l'époque contemporaine.

   Installé dans deux superbes hôtels particuliers du Marais, reliés par une galerie au premier étage, le musée est constitué de l’hôtel de Carnavalet - bâti en 1548 et remanié au XVIIe siècle par François Mansart et qui fut habité plus de trente ans par la marquise de Sévigné - et de l’hôtel Le Peletier de Saint-Fargeau, bâti en 1688 par Pierre Bullet. Le musée ouvre au public une centaine de salles ainsi que ses élégants jardins. 

   N’y sont présentées qu’une partie de ses collections riches de plusieurs centaines de milliers de pièces : 2000 sculptures, 2600 peintures, 300 000 estampes, 150 000 photographies et 800 pièces de mobilier.

   Dans l'orangerie de l'hôtel Le Peletier de Saint-Fargeau, parmi de nombreux vestiges de l'époque gallo-romaine, le visiteur pourra admirer les pirogues en bois de la tribu gauloise des Parisii, mises au jour lors de l’aménagement du parc de Bercy à la fin du siècle dernier. À l’intérieur du musée, dans les décors reconstitués du XVIIe au XXe siècle, le visiteur peut flâner à travers le Paris de l’époque de Louis XV, de Louis XVI, de la Révolution, du Consulat et de l'Empire, mais aussi parcourir le Paris du Second Empire ou de la Belle Époque. Il a aussi l’occasion de d’approcher l’intimité de personnalités Parisiennes grâce, entre autres, au secrétaire en laque de Chine de la marquise de Sévigné - sur lequel elle écrivit ses célèbres lettres - ou encore aux émouvantes chambres de Marcel Proust, d’Anna de Noailles ou de Paul Léautaud. 

   Parmi les multiples objets de la vie quotidienne des Parisiens, mentionnons tout spécialement la remarquable collection d’enseignes du XVIe au XXe siècle qui nous permettent d’évoquer l’atmosphère des rues de la capitale d’autrefois.

   A l’issue du parcours, une librairie, spécialisée dans les ouvrages d’histoire et les guides de la capitale ainsi que des reproductions de documents et objets exposés dans le musée, est à la disposition du visiteur. Tandis que le restaurant éphémère Fabula, avec un nouveau chef aux fourneaux chaque année, propose une carte particulièrement soignée dans le cadre idyllique des jardins du musée. 










Fondation Henri Cartier-Bresson

79, rue des Archives

Tél. 01 40 61 50 50 

Métro:Temple 

www.henricartierbresson.org


   Créée selon la volonté d’Henri Cartier-Bresson (1908-2004), la fondation avait ouvert ses portes en mai 2003, dans un atelier d’artiste de Montparnasse, avant de déménager en 2018 dans le Marais. 

   Elle est installée désormais dans un ancien garage Renault aménagé par le cabinet d’architecture Novo. 

   Le nouvel espace bénéficie ici de deux salles d’exposition : Le Cube et le Tube, ainsi que d’une librairie, de salles de conférences et d’une bibliothèque.

   Au fonds de ce photographe majeur du XXe siècle, s’ajoute celui de son épouse, Martine Franck (1938- 2012). Un ensemble d’archives constitué de 50 000 tirages originaux, 200 000 négatifs, 1 500 ouvrages, 4 500 lettres et manuscrits et plus de 6 000 articles de presses et documents.

   En plus de son double patrimoine photographique exceptionnel, la Fondation expose régulièrement les œuvres d’autres photographes, tels John Coplans (2021-2022), Martin Parr et Jan Groover (2022-2023). 

   Elle organise également des rencontres et des conférences sur la photographie et dispose d’un espace librairie où l’on peut acquérir les principaux ouvrages et catalogues des maîtres des lieux et des artistes qui y ont été invités.

   Mentionnons, enfin, le prix Henri Cartier-Bresson, créé avec le soutien de la Fondation d’entreprise Hermès. D’un montant de 35 000 euros, il est attribué tous les deux ans. Il permet à un photographe « ayant déjà accompli un travail significatif dans une sensibilité proche du documentaire » de réaliser un projet qu’il ne pourrait mener à bien sans cette aide.

 






5e arrondissement 


Musée de Cluny

6, place Paul-Painlevé 

Tél. 01 53 73 78 00 

Métro : Cluny-La-Sorbonne ou Saint-Michel

http://www.musee-moyenage.fr


   Ici, un splendide voyage dans le temps nous permet de passer des vestiges des thermes gallo-romains (fin du Ier - début du IIe siècle), au style gothique flamboyant de l’hôtel de Cluny.

   L’hôtel des abbés de Cluny (construit à partir de 1485 par Jacques d’Amboise pour accueillir à Paris les représentants de son ordre monastique, établi en Bourgogne) est aujourd’hui le plus ancien hôtel particulier construit à Paris entre cour et jardin.

   Dessiné en U, il est composé d’un corps de logis principal prolongé par deux petites ailes en équerre délimitant une cour intérieure trapézoïdale.

   À la Révolution, l’hôtel fut vendu comme bien national puis appartint à divers propriétaires dont, en 1833, Alexandre du Sommerard, conseiller-maître à la Cour des comptes et amateur passionné du Moyen Âge, qui y créa son musée d’antiquités nationales.

   L’État racheta en 1843 l’hôtel et la collection, et nomma son fils, Edmond du Sommerard, premier directeur du musée des Thermes et de l’hôtel de Cluny.

   Par la suite, le musée accrut ses collections de meubles et objets d’art de l’Antiquité, du Moyen Âge et de la Renaissance, et réorganisa sa muséographie, en 1977, avec le musée national de la Renaissance d’Écouen. 

   En 1992, l’hôtel de Cluny devint officiellement le musée national du Moyen Âge.

   En 2015 a débuté un vaste chantier de travaux de modernisation et de mise en accessibilité du musée, qui a rouvert ses portes en juillet 2022. 

   Désormais, les visiteurs sont accueillis dans un tout nouveau bâtiment, conçu par l’architecte Bernard Desmoulin, premier pas pour découvrir les collections dans un cadre entièrement renouvelé et un parcours de visite réorganisé selon un ordre chronologique et thématique.

   Outre le frigidarium (monumentale salle de bains froids et unique vestige des thermes antiques du musée de Cluny), on peut y admirer : le Pilier des Nautes (datant du 1er siècle) ; une partie du suaire de Charlemagne (IXe siècle) ; la Rose d’or du pape Jean XXII, réalisée en 1330 ; la célèbre série de La Dame à la licorne (fin XVe-début XVIe siècle) ; des vitraux et statues d’apôtres de la Sainte-Chapelle ; les vitraux et les têtes de statues-colonnes de la basilique de Saint-Denis ; la statue d’Adam et des têtes de la galerie des rois de la cathédrale Notre-Dame de Paris ; des peintures françaises, anglaises, allemandes, espagnoles et flamandes du XIVe au XVIe siècle, ainsi que des armes, des armures et de nombreux objets de la vie quotidienne : meubles, pots, peignes en ivoire, sceaux, serrures, jouets...

   Des expositions temporaires sont régulièrement proposées aux visiteurs, telles que Regards sur la vie quotidienne au Moyen Âge (2020) ou Toulouse 1300-1400. L'éclat d'un gothique méridional (2022-2023).








7e arrondissement 


Musée des Égouts de Paris

Pont de l’Alma, place de la Résistance, face au 93 quai d’Orsay

Tél. : 01 53 68 27 81

RER C : Pont de l’Alma et métro : Alma-Marceau

http://www.egouts.tenebres.eu/visite.php


   Ce musée à ciel couvert permet aux visiteurs de découvrir une infime partie du vaste réseau des égouts parisiens dont l’origine remonte aux aménagements réalisés sous le Second Empire par l’ingénieur Eugène Belgrand. Un progrès notable, lorsque l’on se souvient qu’au Moyen Âge et bien au-delà, les égouts sont longtemps restés à ciel ouvert !

   C’est toute l’histoire des eaux usées de la cité qui est contée en ce refuge privilégié des rats parisiens, depuis les premiers réseaux réalisés par les Romains sous les Thermes de Cluny jusqu’aux stations dépurations actuelles en île de France, sans oublier le pénible travail au quotidien des 300 égoutiers municipaux.

   La visite guidée, conduite par l’un d’entre eux, se fait désormais à pieds et dure environ une heure. 

   Après fermeture en 2018, pour cause de travaux de rénovation, le Musée des Égouts de Paris a rouvert ses portes en 2021, avec une nouvelle exposition permanente, de nouveaux parcours et activités. 

   Désormais, l’entrée du Musée des Égouts est située dans un bâtiment flambant neuf, aux lignes épurées, où se trouvent l’accueil et la billetterie.

   Là, le public est ouvertement invité à descendre sous terre, pour une visite hors du commun.






Maison Gainsbourg

5 et 14, rue de Verneuil

Tél. : 01 23 45 67 89

Métro : Saint-Germain-des-Prés

www.maisongainsbourg.fr



   Transformé en musée, l’ancien domicile où Serge Gainsbourg vécut de 1969 jusqu’à sa mort, en 1991, a pu enfin ouvrir ses portes au public en septembre 2023 ! 

   Il a fallu une bonne trentaine d’années à sa fille Charlotte Gainsbourg, l’héritière des lieux, pour mener à bien ce projet.

   L’étroitesse du site et la valeur des objets qui y ont été conservés en l’état ont nécessité de lourds et complexes travaux de rénovation et de mise en conformité. 

   Les visites s’y effectuent désormais par petits groupes, sous la houlette d’un guide-conférencier, après réservation des billets sur Internet. 

   Le légendaire intérieur de l’artiste au 5 bis rue de Verneuil, s’est agrandi en face, au numéro 14, d’un musée, d’une librairie-boutique et du Gainsbarre : café en journée et piano-bar de nuit. 

   Ensemble ils constituent la Maison Gainsbourg, première institution culturelle dédiée à la transmission de l’œuvre et de l’histoire du célèbre chanteur et compositeur français.







8e arrondissement


Hôtel de la Marine

2, place de la Concorde

Métro : Concorde 

Tél. 01 87 05 30 30

https://www.hotel-de-la-marine.paris


   Aménagée entre 1757 et 1772, la place de la Concorde (à l’origine place Louis-XV), la plus vaste de la capitale, fut sensiblement transformée sous le règne de Louis-Philippe et du préfet Rambuteau, qui présidèrent à ses derniers embellissements. 

   C’est à l’architecte Ange-Jacques Gabriel, Premier architecte du Roi, que l’on doit les deux palais créés au XVIIIe siècle et abritant aujourd’hui l’hôtel de Crillon et l’hôtel de la Marine, au nord de la place. 

   Monument emblématique, l’hôtel de la Marine accueillit jusqu’en 1798 le Garde-Meuble de la Couronne avant de devenir, pendant plus de deux-cents ans, le siège du ministère de la Marine.

   Après plusieurs années de travaux, le bâtiment entièrement restauré par le Centre des monuments nationaux a ouvert ses portes au public en juin 2021.

   Les visiteurs peuvent désormais y admirer les appartements des anciens intendants du Garde-Meuble, luxueusement remeublés, les fastueux salons d’apparat ministériels et la splendide loggia, offrant une vue incomparable sur la place et bien au-delà de la Seine !

   Dans la cour d'honneur, le restaurant Mimosa, sous la houlette du chef Jean-François Piège, et le Café Lapérouse (côté Concorde) proposent de ravir les papilles des plus gourmands.

   Une librairie-boutique, bien achalandée en beaux livres et en objets cadeaux de bon goût, attend les visiteurs au rez-de-chaussée.

   Les visites guidées organisées régulièrement pour les groupes ou le casque connecté remis à chaque visiteur à son arrivée permettent au public d’apprécier, en toute connaissance de cause, les divers strates historiques de ce royal bâtiment, tandis que de précieuses expositions y sont programmées, telle Gulbenkian par lui-même : dans l’intimité d’un collectionneur, de juin à octobre 2022.








12e arrondissement


Musée de l’histoire de l’immigration

Palais de la Porte Dorée

293, Avenue Daumesnil 

Tél. : 01 53 59 58 60

Métro : Porte-Dorée

http://www.palais-portedoree.fr


   Après une fermeture et des travaux d’une durée de trois ans et d’un montant de 2,5 millions d’euros, le Musée de l’histoire de l’immigration, entièrement repensé, a rouvert ses portes au public en juin 2023.

   Le Palais de la Porte Dorée avait été construit dans le style Art Déco à l'occasion de l'exposition coloniale internationale de 1931, par l’architecte Albert Laprade. 

   Avec sa façade ornée d'un monumental bas-relief dû au sculpteur Alfred Janniot, il servait alors de pavillon d’accueil. 

   Par la suite, il a abrité le musée des Colonies, rebaptisé en 1935 musée de la France d'outre-mer, avant de devenir en 1960 le musée des Arts africains et océaniens (Maao), et enfin en 1990 le musée national des Arts d'Afrique et d'Océanie. 

   Après que ce dernier a fermé ses portes, en janvier 2003, et que ses collections ont rejoint celles du musée du quai Branly, ses 16 000 m² de surface intérieure furent entièrement réaménagés par l’architecte Patrick Bouchain pour céder la place, en octobre 2007, à l’actuel musée. 

   La visite se fait à présent de façon chronologique, en suivant l’histoire des migrations depuis 1685 jusqu’à nos jours.

   Son espace d’exposition s’est agrandi (1 800 mètres carrés contre 1 100 auparavant), gagné sur des anciens bureaux, et la présentation se veut désormais plus historique et moins sociologique qu’auparavant.

   En complément, le musée propose régulièrement une programmation riche et variée d’expositions temporaires, de conférences, d’ateliers, de concerts, de projection de films ou de spectacles théâtraux. 

   Des visites guidées du palais, du musée et de l'aquarium tropical, datant de la création des lieux, sont également proposées aux visiteurs de tous âges, qui disposent également ici d’une vaste boutique-librairie.








16e arrondissement 


Palais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris

10, avenue Pierre-1er-de-Serbie

Tél. : 01 56 52 86 00

RER C : Pont de l'Alma ou métro : Iéna, Alma-Marceau ou Boissière

http://palaisgalliera.paris.fr


   Légué avec son jardin à la Ville de Paris, l’élégant palais Galliera, de style italianisant a été construit en 1878-1888 par l’architecte Paul-René-Léon Ginain pour abriter les collections d’art de la duchesse de Galliera.

   En 1977, le musée de la Mode de la Ville de Paris s’installe dans les murs du palais, héritant au passage des collections de costumes et d’accessoires conservées jusqu’alors au musée Carnavalet. Estimées aujourd’hui à près de 200 000 pièces, les collections du musée témoignent des canons de l’habillement en France depuis le 18e siècle à nos jours. Les 7 000 pièces de haute couture parisienne portent les griffes d’une trentaine de couturiers et stylistes de renommée internationale : Dior, Balenciaga, Chanel, Grès, Carven, Fath, Balmain, Yves Saint Laurent, Courrèges, Paco Rabanne, Pierre Cardin, Christian Lacroix, John Galliano, Jean-Paul Gaultier...

   Compte tenu de la grande fragilité de ses objets, le musée vit exclusivement au rythme de ses expositions temporaires et ne propose pas de présentation permanente de ses collections.

   Dernièrement, l’on a pu admirer à Galliera : Les robes trésors de la Comtesse Greffulhe (2015-2016), Gabrielle Chanel. Manifeste de mode (2020-2021) ou Frida Kahlo, au-delà des apparences (2022-2023). 

   Pour chacune de ses expositions temporaires, le musée propose des activités culturelles, pédagogiques et ludiques aux adultes, aux scolaires, et aux personnes handicapées.

   Le musée Galliera édite ses propres catalogues d’exposition. Il est aussi doté d’un centre de documentation riche de 15 000 ouvrages, ouvert uniquement aux professionnels et aux chercheurs, et sur rendez-vous.

   D’importants travaux d'extension, réalisés de 2018 à 2020, lui ont permis de doubler sa surface d'exposition et ont abouti à la création, au rez-de-chausée, d'une librairie-boutique et d'un restaurant terrasse saisonnier, Les Petites Mains, animé par le duo de chefs Justine Piluso et Jeffrey Cagnes.


Jacques Barozzi

Auteur de « Les musées de Paris » (éd. L’Indispensable, 2023).


par Jacky Barozzi 31 mars 2025
L'homme de bronze Dans notre salle de bain, un jeune homme au sortir de la douche. Statue en bronze, signée Christian Della Giustina.
par Jacky Barozzi 13 mars 2025
Square Jean-XXIII, ex square de l'Archevêché, premier jardin public de Paris. Une si longue absence ! Quand retrouvera t-on le square Jean-XXIII, fermé au public depuis l’incendie de Notre-Dame de Paris les 15 et 16 avril 2019, il va y avoir six ans ?  SQUARE JEAN-XXIII (1844) 4° arr., quai de l’Archevêché, rue du Cloître-Notre-Dame, M° Cité C’est sous Louis XIII, en 1622, que l’évêché de Paris fut érigé en archevêché et sous Louis XIV, en 1697, que l’archevêque Louis-Antoine de Noailles, futur cardinal, transforma l’ancienne demeure épiscopale en un superbe palais, siège de l’archevêché. Il se dressait au chevet de Notre-Dame et tout l’espace alentour, entre la cathédrale et la Seine, était occupé par un lacis de ruelles et un entrelacs de maisons et de chapelles. Saccagé lors des émeutes de 1831, le palais de l’Archevêché fut bientôt démoli et c’est sur ce terrain laissé vague que le préfet de la Seine Rambuteau décida d’ouvrir un jardin public en 1844. Il créait ainsi le premier square public de quartier, type qu’Haussmann allait développer sous le Second Empire. Dans ce simple carré entouré de grilles, Rambuteau fit installer des bancs, ce qui était alors extrêmement rare tant on craignait de nuire à la location des chaises ! En 1845 fut inaugurée au centre du square la Fontaine de la Vierge , une œuvre néogothique de l’architecte Vigoureux sculptée par Louis Merlieux.
par Jacky Barozzi 26 février 2025
Diomède, Arès (de dos) et Hermès. La pyramide des hommes nus Pour les sculptures les plus anciennes, depuis l’antiquité jusqu’au 18e siècle, il est impératif de se rendre au Musée du Louvre. Là, le visiteur peut y admirer une multitude de nus masculins des dieux et des personnages mythologiques des civilisations antiques de l’ensemble du bassin méditerranéen. Pour respecter la chronologie, il convient de commencer par le Département des Antiquités grecques, étrusques et romaines, de se rendre ensuite dans la cour Marly et d’achever le parcours en faisant un détour par la salle des Caryatides. Petite sélection des principales merveilles qui vous y attendent…
par Jacky Barozzi 19 février 2025
Anacreon de Jean-Baptiste Claude Eugène Guillaume (1822 - 1905), marbre réalisé en 1849-1851. Au musée de l’homme nu Installé dans l'ancienne gare d'Orsay, le musée éponyme a été inauguré en 1986. Dit aussi musée du XIXe siècle, ses collections de peinture, sculpture, arts décoratifs, art graphique, photographie, architecture… en font l’un des plus grands musées d'Europe pour cette période. Outre la richesse des tableaux impressionnistes qui y sont exposés, on y trouve aussi quelques unes des plus belles sculptures de la seconde moitié du XIXe et du début du XXe siècle, époque flamboyante de la sculpture parisienne. Aux oeuvres de Rodin ou Bourdelle, déjà évoquées précédemment, mentionnons la puissance et la grâce des principaux nus masculins conservés à Orsay.
par Jacky Barozzi 17 février 2025
Le Génie de la Liberté , bronze de 1885, musée du Louvre. Splendeur et humilité de l’homme nu 4e, 11e et 12e arrondissements Place de la Bastille  Le Génie de la Liberté , dit aussi Le Génie de la Bastille , statue en bronze doré réalisée par Auguste Dumont (1801-1884). Elle surmonte depuis 1836 la colonne de Juillet. D'une hauteur de 4 mètres, elle figure la liberté sous des traits masculins et représente un génie ailé qui brandit, dans la main droite un flambeau et la gauche les chaînes brisées du despotisme, tout en s'élançant dans les airs depuis son pied gauche.
par Jacky Barozzi 16 février 2025
Hydrorrhage du sculpteur Jean-Robert Ipoustéguy. Un nu classé X 5e arrondissement Jardin Tino-Rossi, quai Saint-Bernard Aménagé en jardin entre 1975 et 1980, le quai Saint-Bernard est constitué d'une suite de promenades, entre les ponts d’Austerlitz et de Sully. C’est là qu’a été installé le musée de Sculptures en plein air de la Ville de Paris, consacré essentiellement aux œuvres de la seconde moitié du XXe siècle. Au centre, un rond-point constitué d’une succession de bassins semi-circulaires, abrite une bien singulière fontaine. Baptisée Hydrorrhage , celle-ci a été réalisée en 1975-1977 par l’architecte Daniel Badani et le sculpteur Jean-Robert Ipoustéguy. Derrière une imposante armure en forme de bouclier, on découvre un homme nu, harnaché d’un attirail relevant proprement de l’iconographie sado-masochiste, et suçotant une sorte de gland tout en se livrant à la masturbation ! Cette audacieuse œuvre, contemporaine de l’époque de la libération sexuelle, semble avoir dépassée les souhaits de son commanditaire. La municipalité a en effet récemment entouré d’un grillage et d’une haie d’arbustes l’ensemble des bassins, empêchant le visiteur de se rapprocher de cette fontaine, autrefois de plain-pied, et en a pudiquement détourné la gerbe principale, qui jaillissait du sexe du personnage et retombait dans le premier bassin depuis le gros tuyau recourbé au centre du bouclier, pour le remplacer dans un premier temps par les deux inoffensifs jets d’eau du bassin, situés de part et d’autre du groupe en bronze. Désormais, la fontaine est à sec et les bassins ont été transformés en pots de fleurs ! 
par Jacky Barozzi 14 février 2025
Le Triomphe de la République (détail), par Jules Dalou, 1899. Les nus triomphaux de Dalou Engagé dans les combats de la Commune, le sculpteur Parisien, Aimé Jules Dalou (1838-1902), ami d’Auguste Rodin, très en vogue dans le dernier quart du 19e siècle, nous a légué une multitude d’oeuvres monumentales ornant les façades, places, jardins, rues ou cimetières de la capitale. Des figures républicaines de style réaliste ou évoquant des scènes mythologiques, empreintes d’une sensualité affirmée, en marbre et en bronze.
par Jacky Barozzi 10 février 2025
Le dernier Calvaire de Paris (18e arr.) Christ et Atalantes Une multitude de Christ de douleur et d'Atlantes en sueur ornent les rues, les églises, les façades ou les cimetières de la capitale, parmi lesquels nous retiendrons ceux-ci. 18e arrondissement Quartier : La Chapelle La Croix de l'Évangile Cette croix de chemin ou calvaire, est la dernière visible à Paris. Elle est située à la jonction de deux chemins devenus, l'un la rue de l'Évangile, l'autre la rue d'Aubervilliers. Son histoire remonte au XVIe siècle, en 1540, à l’époque où une grande plaine s’étendait entre les villages de Saint-Denis, La Chapelle et La Villette, qui étaient alors à l’extérieur des remparts de la ville de Paris. C’était à l’époque, un lieu de vénération important. Chaque année, une grande procession effectuait un trajet triangulaire entre Saint-Denis, la croix de l’Évangile et La Villette. De la totalité des croix parisiennes détruites à la Révolution, seule celle de l’Évangile fut reconstruite en 1860 à son emplacement originel, au bout de la rue de l'Évangile, où les gazomètres de l’époque ont laissé la place à la zone d'activités Cap 18, qui est aujourd'hui la dernière zone Industrielle située dans Paris intra-muros.
par Jacky Barozzi 3 février 2025
Le Génie du sommeil éternel d'Horace Daillion au rond-point central du cimetière du Montparnasse (14e arr.). Éros necropolotain De nombreuses figures d’hommes nus, plein de vie ou de douleur, hantent les cimetières parisiens. Là, Éros n'est-il pas au plus près de Thanatos ?
par Jacky Barozzi 1 février 2025
Les Naufragés par Antoine Etex, 1859. Dangereuses chutes de reins au parc Montsouris 14e arrondissement Parc Montsouris  Conformément à la volonté de Napoléon III, la décision d’aménager cette grande promenade de 16 hectares sur le site de Montsouris fut prise en 1865. Les travaux commencèrent en 1867 sous la direction de l’ingénieur Jean-Charles Adolphe Alphand mais la guerre de 1870 les interrompit et le parc ne fut vraiment achevé qu’en 1878. De singulières sculptures d'hommes nus érotisent cette superbe promenade au sud de Paris.