« Le Deuxième acte » de Quentin Dupieux, avec Léa Seydoux, Louis Garrel, Vincent Lindon, Raphaël Quenard et Manuel Guillot.
Partant du postulat de base que la fiction est plus vraie que la réalité, Quentin Dupieux met en scène un superbe quartet d’acteurs réunis autour d’une table (ils sont cinq en réalité avec le faux serveur vrai acteur).
Nous offrant ainsi un jubilatoire échange de dialogues paradoxaux où, entre vérités et mensonges, tout est inversé.
Ici, les hétérosexuels à l’écran sont homos en ville, et la moustache qu’arbore Vincent Lindon dans la réalité est fausse.
Un comique d'action et de situation poussé jusqu'à l’absurde, qui pourrait s’apparenter à du théâtre filmé, s’il n’était ponctué par de longs plans séquences extérieurs faisant la part belle au travelling, cette forme cinématographique par excellence, auquel le film rend un hommage final appuyé, et dont Jean-Luc Godard et les tenants de la Nouvelle Vague disaient que c’était avant tout une affaire de morale.
Un film tout à la fois moderne et archaïque, au service d'un art ontologique, en ce sens, comme l’écrit Eric Rohmer, qu’il : « dit autre chose que les autres arts ne disent pas. »
Un film divertissant, agaçant et dérangeant à souhait, digne d’une ouverture du 77e Festival de Cannes, sans paillettes mais non sans art…ifice !
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