« A Real Pain » de Jesse Eisenberg, avec Jesse Eisenberg, Kieran Culkin et Will Sharpe.
Difficile de ne pas comparer ce film, aux moyens et au propos avoués nettement plus modestes au flamboyant « The Brutalist », sorti précédemment et avec grand tapage sur nos écrans !
Et pourtant, à quelques différence près, n’est-ce pas un peu la même histoire : comment être Juif aux USA après la Shoah ?
L’un s’attarde principalement sur la génération 1, celle d’un architecte rescapé des camps de la mort, l’autre saute allègrement jusqu’à la génération 3, celle de deux cousins germains, David et Benji, décidant de se rendre en Pologne afin d’honorer la mémoire de leur grand-mère bien-aimée qui vient de mourir, elle-même survivante de l'Holocauste.
Un aller simple pour l’un, un aller-retour sur les lieux du crime et de la mémoire pour l’autre.
Ceci étant posé, avouons tout de suite que le petit film new yorkais m’a plus touché que le grand film hollywoodien.
Notons au passage que tout les deux sont nominés aux Oscars.
Adoptant le ton de la comédie « A Real Pain » écrit, réalisé et interprété dans le rôle de David par Jesse Eisenberg, et remarquablement secondé par Kieran Culkin dans celui de Benji, m’est apparu nettement plus convaincant et authentique.
Imaginez deux jeunes Woody Allen pour le prix d’un, dédoublés ici mais pareillement névrotiques dont le premier, David, a réussi à stabiliser plus ou moins son hyper sensibilité, avec un métier, une femme et un enfant, tandis que le second, Benji, célibataire, vivant encore chez sa mère est toujours dépassé par son émotivité intrinsèque, qu’il calme à coup de gros « bédos ».
Un humour juif qui n’exclut pas les questions existentielles et qui, tout en dénonçant un certain tourisme concentrationnaire, conduit le spectateur dans l'ancien camp de Majdanek, situé à seulement cinq minutes du centre-ville de Lublin, où fut internée la grand-mère du film.
Percutante, cette vraie peine !
https://www.youtube.com/watch?v=b2et8Vpu7Ls
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