« Salam » de Diam's, Houda Benyamina, et Anne Cissé, avec Diam’s.
Présenté à l’occasion du dernier Festival de Cannes, et destiné au média en ligne Brut, où il sera diffusé à la rentrée, le documentaire « Salam » fait actuellement l'objet d'une distribution exeptionnelle (les 1er et 2 juillet 2022 dans un peu moins de 200 salles dans toute la France).
Me présentant un peu avant 19 h à la première projection de la journée au Majestic Bastille à Paris, force m'a été donné de constater que le film est déjà distribué à... guichets fermés : toutes les places ayant été réservées, il me sera impossible de le voir à Paris, aujourd'hui et demain !
Visiblement, le bouche à oreille a particulièrement bien fonctionné sur les réseaux sociaux.
D'après l'un des collaborateurs de la maison de production du film, présent à l'entrée du cinéma, celui-ci draine toute une nouvelle catégorie de spectateurs, plus jeunes (où se distinguent des jeunes filles voilées), ainsi que j'ai pu le constater dans la longue file d'attente, qui ne fréquentent pas habituellement les salles de cinéma.
Selon lui, « Salam » est avant tout un film de tolérance et d'amour.
Toujours selon lui, aucun risque de le percevoir comme un film de propagande en faveur du salafisme, la branche religieuse à laquelle s'est convertie Diam's, ainsi que je lui ai demandé.
Ne voilà-il pas en tous cas un évènement culturel et cultuel, à forte dimension sociale et politique, sur lequel la presse se montre paradoxalement fort discrète, qui mériterait d'attirer toute notre attention ?
A la Belle Epoque, il arrivait que les cocottes, modèles de la femme libre et émancipée d’avant le féminisme, après avoir ruiné et poussé au suicide les princes de sang ou d’industrie, finissent au… couvent, drapées dans leur vertu retrouvée !
Pareillement pour les jeunes héritiers de la bourgeoisie triomphante qui, après une période d’intense débauche, retournaient au désert, tel le révérend père de Foucault.
Je ne doute pas de la sincérité de l’histoire de la rappeuse Diam's, personnage emblématique d'une génération émancipée et rebelle, qui, malgré la gloire et le succès, se trouvait bien malheureuse et suicidaire, jusqu'à sa rencontre avec l’Islam.
Je ne doute pas non plus de l'authenticité de sa conversion dont elle nous livre, après son livre, la confession cinématographique.
Mariée depuis une dizaine d'années et mère de deux enfants, celle-ci semble depuis avoir retrouvé la paix dans l'anonymat et une vie familiale et religieuse plus orthodoxe.
En s’installant à Dubaï, en Arabie Saoudite, un pays ouvertement rétrograde, où l'homosexualité et l'adultère sont passibles de la peine de mort, le salafisme de Diam's pose cependant quelques questions !
De quoi nourrir un débat, quand j'aurai vu le film...
https://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19596793&cfilm=304046.html
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