"Au boulot" de Gilles Perret & François Ruffin, avec Sarah Saldmann.
Qu’en dire ?
A la sortie de la projection, un mot m'est venu immédiatement à l'esprit : sympathique.
Mais à la réflexion, après m'être demandé si l'on pouvait faire de la bonne politique avec de bons sentiments, j'ai trouvé ce film très malhonnête.
D'ailleurs, le mot film en l'occurence n'est pas le bon.
Tout un plus un gentil programme de télé réalité.
Deux starlettes médiatiques, parfaitement semblables dans le fond mais que tout oppose dans la forme (il n'ont pas le même fond de commerce), se retrouvent sur un plateau.
C'est un boy scout de gauche, tendance LFI, plein d'empathie pour les sans dents et les gilets jaunes, perpétuellement à la recherche de faire sa BA.
Elle est l'illustration parfaite de la connasse de droite, tête à claque, au discours sarkosiste-le-pénien, pour laquelle l'idéal se résume à la vie de jet setteuse et aux marques de prestige.
Flairant le bon filon pour son prochain film, notre député humaniste propose à l'avocate anti feignasses et assistés perpétuels de vivre avec le smig.
Elle accepte ce qui est en fait un fake contrat : il ne s'agit pas pour elle de réduire son budget mais de se mettre dans la peau de...
Et elle joue parfaitement le jeu en partant au départ en talons aiguilles et se retrouvant à l'arrivée sur les genoux.
Non sans se remettre en question, au passage.
Tandis que lui, qui ne cesse de dire qu'il ne s'agit pas de faire du tourisme social, ne fait finalement que ça.
S'en suit alors un tour de France de la misère du petit peuple, depuis les travailleurs précaires et immigrés, aux femmes seules et aux handicapés et autres accidentés de la société libérale de consommation...
Un film-catalogue-catastrophe, où les problèmes ne sont que superficiellement abordés, sans analyse de leurs causes ni esquisses de la moindre solution politique.
Un documentaire où l'on voit très bien qui des deux protagonistes principaux instrumentalise l'autre.
D'ailleurs Sarah Saldmann est virée à la fin pour cause d’irrécupérabilité socio-politique et Ruffin offre un pastiche de la noce chez les petits bourgeois (sous forme de tapis rouge cannois et champagne) à ses « misérables ».
Pas de quoi se réjouir ni applaudir…
https://www.youtube.com/watch?v=FJkV1f79Gm4
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