« Green Border » de Agnieszka Holland, avec Jalal Altawil, Maja Ostaszewska et Behi Djanati Ataï.
Prix spécial du jury au dernier festival de Venise, le film de la réalisatrice polonaise est aussi dérangeant que « La Zone d'intérêt » de Jonathan Glazer.
D’autant plus dérangeant que ce qui nous est donné à voir, ici, ne date pas d’hier mais d’aujourd’hui.
Née en 1948 et se revendiquant d’un cinéma politique, Agnieszka Holland y aborde de front l’épineuse question de l’accueil inhospitalier réservé aux migrants dans une Europe qui à une fâcheuse tendance à se barricader pudiquement derrière ses frontières.
Sous forme de fiction documentaire, son film s’attache principalement aux pas, à l’automne 2021, d’une famille de réfugiés syriens fuyant son pays en guerre pour rejoindre la Suède, via la Biélorussie et la Pologne.
Celle-ci se retrouvera, ainsi que leurs pauvres compagnons d’infortune, ballottée de part et d’autre de la frontière et abandonnée en pleine forêt par les militaires du président Biélorusse, Alexandre Loukachenko, et ceux du gouvernement d'extrême droite Polonais.
Sous l’oeil impuissant de l'Union européenne...
La cinéaste a construit son film à partir de trois points de vue : celui des migrants eux-mêmes, celui d'un garde-frontière obéissant aux ordres mais non sans états d’âme et celui d'activistes de bonne volonté.
Un film brutal, sans concession et en noir et blanc, ainsi qu’il sied à toute tragédie.
Une oeuvre courageuse et exemplaire, que j’ai vu, hélas, dans une salle clairsemée !
https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=312029.html
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