« Bird » de Andrea Arnold, avec Barry Keoghan, Franz Rogowski et Nykiya Adams.
On est touché par l’authenticité qui se dégage de ce film moins politique et social que poétique et onirique sur les représentants d’un certain lumpenprolétariat actuel de la banlieue populaire de Londres.
Des personnages hauts en couleur, qui se caractérisent par leur précocité à se reproduire, tels Bug (remarquable Barry Keoghan), père à 14 ans de son fils Hunter et futur grand-père à 28 ans, et sa fille Bailey (époustouflante Nykiya Adams), qui s’avoue âgée de 12 ans et même plus vierge !
Les derniers représentants d’une société acculturée, nourris essentiellement de musique pop ou rock, de séries TV et reliés à leurs seuls smartphones, plus proches en somme de l’animalité que de l’espèce humaine.
Aucun jugement de valeur cependant à leur égard de la part de la cinéaste, mais plutôt une grande empathie.
Système D comme débrouille pour tous ces membres de familles décomposées et restructurées tant bien que mal, dans un monde de violences en tous genres, d’emplois précaires et d’assistanat, qui semble l’avenir de la condition humaine ?
Ce pourrait être terriblement triste et c’est tout au contraire euphorisant !
Rien d’affreux sales et méchants, dans cette comédie dramatique anglaise, où Bailey, tout droit échappée de la génération de « Leurs enfants après eux », peut encore s’évader ici de sa condition première grâce à sa rencontre avec l’homme-oiseau Bird (détonnant Franz Rogowski).
Mais est-il encore permis de rêver, aujourd’hui ?
Au cinéma, peut-être…
https://www.youtube.com/watch?v=9ZSR1GoOhDo
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