Mise en page du blog




PARC DE LA VILLETTE (1990-1991)

19° arr., avenue Jean-Jaurès, avenue Corentin-Cariou, M° Porte-de-Pantin ou Porte-de-la-Villette

 

   Le nom de Ville Neuve Saint-Lazare de Paris, apparu dans une charte de la fin du XII° siècle, se transforme en 1374, dans un acte de Charles V, en Villette Saint-Ladre ou Saint- Lazare lez Paris. Jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, trois seigneuries se partagent le territoire de La Villette : le prieuré Saint-Lazare, qui en possède la part la plus importante, l’abbaye de Saint-Denis et le chapitre de Notre-Dame.

   Champs, vignes et moulins occupent le paysage mais, en 1763, La Villette accueille la grande voirie de Paris, qui sert aussi bien de décharge d’ordures que pour l’équarrissage des chevaux.

    Erigée en commune après la Révolution (1790), La Villette commence à s’industrialiser avec l’Empire. Le creusement du canal de l’Ourcq, décidé en 1802, et l’établissement du bassin de La Villette, inauguré en 1808, provoquent l’installation d’entrepôts et d’usines et l’instauration d’un très important trafic de marchandises vers le Nord et l’Est de la France, relayé par le raccord au chemin de fer de Petite Ceinture à partir de 1856.

   En 1860, La Villette est annexée à Paris et incorporée dans le 19° arrondissement mais, dès 1859, Haussmann, qui avait entrepris de réunir les différents abattoirs parisiens et les marchés à bestiaux périphériques sur un site proche de la capitale mais éloigné du centre, avait décidé d’y implanter les Abattoirs généraux.

   




   Inaugurés en 1867, les Abattoirs généraux de la Villette comprenaient les abattoirs proprement dits, situés au nord du canal de l’Ourcq, et le marché aux bestiaux, au sud, les deux parties étant reliées par un pont au-dessus du canal.

   Pendant près d’un siècle, les abattoirs et les activités portuaires du canal ont rythmé la vie du quartier de la Villette.

   Devenus vétustes, les abattoirs sont modernisés à partir de 1958 et une immense salle des ventes est élevée à grands frais, mais les progrès de l’industrie frigorifique ont rendu caduques ces installations pourtant coûteuses dont les travaux sont interrompus en 1971 et, en 1974, les abattoirs sont définitivement fermés, laissant vacant un site de 55 hectares appartenant à l’Etat entre les portes de la Villette et de Pantin.

  Il a donné naissance au plus grand parc de Paris, implanté sur 35 hectares entre la Cité des Sciences et de l’Industrie et la Cité de la Musique.

 




   A l’entrée nord du parc, la Maison de la Villette, construite en 1867 et ancien bâtiment des vétérinaires, a été réhabilitée en 1987 par Pierre du Besset, Dominique Lyon et Kazutoshi Morita et se consacre à l’histoire du site.

   La Cité des Sciences et de l’Industrie occupe la salle des ventes construite pour les abattoirs de 1959 à 1969 par Jean Semichon et qui n’a jamais été utilisée. Le bâtiment a été entièrement transformé de 1979 à 1986 par Adrien Fainsilber pour accueillir un musée consacré à la culture scientifique et industrielle, dont dépend également la Géode, œuvre du même architecte (1985). La façade sud de la Cité des Sciences se présente sous la forme de trois immenses serres qui forment la liaison avec le parc.

 





   De l’autre côté du canal de l’Ourcq, la Grande Halle est le principal vestige des installations anciennes de la Villette.

   Ce bâtiment à charpente métallique, entièrement ouvert à l’origine, a été construit en 1867 par Jules de Mérindol et Louis-Adolphe Janvier comme halle du marché aux bœufs.

   C’est aujourd’hui un espace culturel polyvalent, transformé en 1983-1985 par Philippe Robert et Bernard Reichen.

   La Grande Halle est encadrée au sud par deux petits bâtiments en pierre qui lui sont contemporains : le bâtiment Janvier, siège de l’Etablissement public du Parc et de la Grande Halle de la Villette, et l’ancienne Bourse du marché, actuel théâtre Paris-Villette.

 





   Sur le parvis sud, la fontaine aux Lions, élevée par Girard place du Château-d’Eau (place de la République), a été transférée ici à l’ouverture des abattoirs.

 




   A l’entrée sud du parc, de part et d’autre, s’élèvent les bâtiments construits par Christian de Portzamparc pour la Cité de la Musique, qui accueillent le Conservatoire de Paris à l’ouest (1990), une salle de concert et le musée de la Musique à l’est (1995).

   Au nord-est du parc en bordure du canal, la salle de concert du Zénith, par Philippe Chaix et Jean-Paul Morel, a été inaugurée en 1984.

 





   Le parc de la Villette a été conçu par Bernard Tschumi qui a défini plusieurs tracés indépendants qui se superposent les uns aux autres en s’entrecroisant : les galeries, les prairies, les jardins et les Folies.

   Deux galeries abritées traversent le parc, la galerie de la Villette du nord au sud et la galerie de l’Ourcq d’est en ouest le long du canal, à la hauteur duquel elles se croisent.

   Deux allées de platanes délimitent la prairie du Triangle dans la partie sud du parc et une autre allée également plantée de platanes cerne la prairie du Cercle de part et d’autre du canal, ces deux vastes pelouses offrant des espaces de détente et de jeux.

   Un long circuit sinueux relie dix jardins thématiques dont un grand nombre associe végétation et sculpture, jeux d’eau, de sons, de reflets, certains plus ludiques – jardin des Dunes, des Voltiges, du Dragon –, d’autres créant plutôt des ambiances – jardin des Miroirs planté de pins sylvestres et d’érables ; jardin des Brouillards associant gouttelettes, jets et rideaux d’eau ; jardin des Iles planté de chênes, pins gris argentés, tulipiers de Virginie, charmes et conifères ; jardin des Equilibres aux cerfs-volants de métal parmi les arbres à perruque –, d’autres enfin plus botaniques – jardin de la Treille avec ses ceps de vigne et ses plantes grimpantes ; jardin des Bambous aux couleurs contrastées ; jardin des Frayeurs enfantines avec sa forêt d’épicéas et de bouleaux.

   Enfin les 25 Folies, cubes métalliques rouges sur une armature de béton, régulièrement réparties selon une trame orthogonale, donnent une unité à l’ensemble du site.

   Certaines accueillent des activités ou des services (café, billetterie, musique...), d’autres sont sans destination particulière mais toutes sont différentes et représentent autant de clins d’œil à ces folies XVIII° qui ponctuaient les jardins.

   Quant au mobilier du parc, modulable, il a été dessiné par Philippe Starck.

 




   Conçu pour associer nature et ville, culture et détente, le parc de la Villette accueille de nombreuses manifestations – cinéma, expositions, fêtes... – qui se déroulent en plein air, dans un espace sans clôtures ni portes, totalement ouvert la nuit comme le jour.

   Le parc de la Villette est devenu le siège de La Philharmonie de Paris, un établissement culturel principalement consacré à la musique symphonique mais ouvert aussi sur les musiques du monde.

   Le site est désormais composé de la « Philharmonie 1 », grande salle de concert de 2 400 places conçue par l’architecte Jean Nouvel et inaugurée en janvier 2015, et a intégré en son sein l’ex Cité de la Musique, rebaptisée « Philharmonie 2 ».




La grande salle de concert conçue par l’architecte Jean Nouvel et inaugurée en janvier 2015.

https://www.lelezarddeparis.fr/histoire-des-jardins-de-paris-4


par Jacky Barozzi 2 octobre 2024
Dans le prolongement de l’Allée Principale, en bordure de la 4e division en direction du Monument aux morts, Alfred de Musset (1810-1857). L'auteur des Caprices de Marianne et de Lorenzaccio avait demandé qu'un saule fût planté sur sa tombe, mais la terre du Père-Lachaise ne le permet pas. Son buste en marbre blanc est l'oeuvre de Jean Barre (1811-1896). Derrière sa tombe, on aperçoit celle de Charlotte Lardin de Musset, soeur du poète. La sculpture en pierre la représentant assise est de François Sicard (1862-1934).
par Jacky Barozzi 18 septembre 2024
Paris démonté Faudra t-il attendre aussi longtemps pour que les Parisiens retrouvent leurs plus beaux sites qu'il n'en faut aux Français pour connaître leur nouveau gouvernement ? Bref état des lieux d'après fête, en images.
par Jacky Barozzi 9 septembre 2024
Un rêve de Ceinture verte Il aurait fallu une forte volonté conjointe de l’Etat et de la SNCF pour que Paris puisse être doté d’une promenade verte ininterrompue de 32 kilomètres de long. Comme le fit en son temps Napoléon III en cédant en 1852 à la Ville, pour un franc symbolique, les anciens domaines royaux, alors clos de murs, des bois de Boulogne et de Vincennes, à charge pour la municipalité de les aménager en promenade publique et de les entretenir. Ou comme, plus près de nous, quand fut réalisée la Promenade plantée, rebaptisée Coulée verte René-Dumont, aménagée de 1988 à 1993 sur le tracé de l’ancienne voie de chemin de fer qui reliait la Bastille à la banlieue sud-est de Paris, entre 1859 et 1969. Permettant désormais de traverser le XIIe arrondissement de part en part, à l’abri de la circulation, et d’offrir ainsi aux Parisiens une promenade supplémentaire de près de 6 km de long. 
par Jacky Barozzi 5 septembre 2024
Propriétés interdites A qui appartiennent les célébrités après leur mort, à leurs héritiers ou à leurs admirateurs ? Les tombes étant des concessions privés, aux premiers, hélas ! C’est ainsi que dans le petit cimetière du cimetière Montparnasse, on ne peut plus admirer depuis quelques années déjà le célèbre Baiser de Constantin Brancusi . La sculpture orne depuis 1910 la tombe de Tatania Rachevskaïa (19e div.), une jeune femme qui s'était suicidée à la suite d'un chagrin d'amour. Devenue la sculpture la plus emblématique de la nécropole, et classée monument historique, elle fait actuellement l'objet d'une sombre querelle d'héritage. Etait-il nécessaire pour autant de la rendre invisible aux promeneurs ? 
par Jacky Barozzi 25 août 2024
Cendres et couronnes Mort le 7 août dernier à l’âge de 84 ans, Patrice Laffont, fils de l’éditeur Robert Laffont, acteur et animateur télé de « Fort Boyard » et « Des chiffres et des lettres », a été incinéré au crématorium du Père-Lachaise le vendredi 23 août 2024. Ses cendres ont ensuite été déposées dans un caveau de la 80e division, au pied de la sépulture de Félix de Beaujour, pair de France, dont l’extravagant monument funéraire de 22 mètres de hauteur -le plus haut du cimetière-, en forme de cheminée, est l’oeuvre d’un architecte nommé… Cendrier ! 
par Jacky Barozzi 23 août 2024
Depuis les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, la ligne 14 du métro relie désormais Saint-Denis Pleyel à l’Aéroport d'Orly. S’enrichissant au sud, dans le prolongement de l’ancien terminus Olympiades, d’une longueur de 14 kilomètres, en souterrain, comportant 7 nouvelles stations. Entièrement automatisé, le métro permet de desservir 10 villes réparties sur Paris, le Val-de-Marne et l’Essonne et assure une liaison directe entre l’aéroport de Paris-Orly et le centre de Paris en 25 minutes. De la gare de Saint-Denis Pleyel, au nord à l'Aéroport d'Orly, au sud, toutes les gares seront opérationnelles, à l’exception de la gare de Villejuif-Gustave Roussy, qui ouvrira ultérieurement. Parti en repérage jusqu’à Orly depuis mon domicile parisien du 12e arrondissement, ce jeudi 22 août 2024, j’ai pu admirer la splendeur, la modernité, la propreté et la vélocité de ce nouveau fleuron de la RATP, accessible avec mon pass navigo.
par Jacky Barozzi 14 août 2024
Entre Bastille et Stalingrad, la maire de Paris, Anne Hidalgo, voulait transformer la Promenade Richard-Lenoir sur le modèle des « ramblas » de Barcelone. Elle avait déjà commencé à faire scier les grilles et prévoyait de créer à terme une grande promenade plantée traversée d’une « vélorue ». Au grand dam des riverains. Le 24 juillet, le Conseil d’État a confirmé la suspension prononcée fin mai par le tribunal administratif. L’occasion d’évoquer ici l'histoire de la promenade. PROMENADE RICHARD-LENOIR 1996 11° arr., boulevard Richard-Lenoir, boulevard Jules-Ferry, M° Bastille, Bréguet-Sabin, Richard-Lenoir, Oberkampf, République C’est sous le Consulat, en 1802, que Bonaparte fixa définitivement le projet de dérivation des eaux de l’Ourcq, étudié dès la fin du XVII° siècle mais jamais abouti, destiné à améliorer la navigation mais aussi à assurer un meilleur approvisionnement de la capitale en eau potable. Le canal de l’Ourcq devait alimenter le bassin de la Villette, inauguré en 1808, d’où partiraient deux nouvelles voies navigables, le canal Saint-Denis, ouvert à la navigation en 1821 et le canal Saint-Martin, ouvert en 1826. Le canal Saint-Martin, long de 4,5 kilomètres, coulait à ciel ouvert sur tout son parcours, depuis le bassin de la Villette jusqu’à celui de l’Arsenal où la dernière des neuf écluses, destinées à rattraper une dénivellation de près de 25 mètres, le mettait en communication avec la Seine. Seule existait alors, et dès l’origine du canal, la voûte située sous la place de la Bastille. 
par Jacky Barozzi 12 août 2024
En direct de mon salon. 17,1 millions de téléspectateurs pour la cérémonie de clôture contre 23,2 millions pour la cérémonie d'ouverture .
par Jacky Barozzi 10 août 2024
Course de natation dans la Seine lors du triathlon individuel féminin, le 31 juillet 2024 (photo : Martin Bureau) 
par Jacky Barozzi 9 août 2024
Dans Paris la verte pas une auto ne roule. Boulevard Soult (12e). Sur la droite, mon immeuble.
Share by: