Por Jacky Barozzi
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16 de enero de 2022
Les premiers jardins publics : le XIX° siècle La première moitié du XIX° siècle ne se singularise pas dans l’art des jardins. Napoléon se soucie davantage d’urbanisme ; ses architectes favoris, Charles Percier et Pierre Fontaine tracent la rue de Rivoli à partir de 1800 le long du jardin des Tuileries en empiétant sur la terrasse des Feuillants et l’avenue de l’Observatoire est percée après 1810 sur l’ancien terrain des Chartreux qui est venu agrandir après la Révolution le domaine du Luxembourg. Les quais, les ponts, les égouts, les canaux, les marchés, les abattoirs, les fontaines, les arcs de triomphe, etc. intéressent davantage l’empereur. En 1804, après l’interdiction des inhumations dans la capitale, est créé extra-muros le cimetière de l’Est ou du Père- Lachaise, qui sera suivi par ceux du Sud ou de Montparnasse et du Nord ou de Montmartre, trois nécropoles qui se retrouveront à l’intérieur des frontières de la ville après l’annexion de 1860 et formeront autant d’espaces de verdure. En 1814-1815, c’est la guerre et les alliés coalisés contre l’empereur installent leur campement sur les Champs- Élysées qu’ils dévastent tandis que de nombreux arbres sont abattus dans les bois de Vincennes et de Boulogne. La Restauration voit s’élever des quartiers neufs, au nord et au nord-ouest de Paris, quartiers Poissonnière, de l’Europe, de la Nouvelle-Athènes, François Ier, et des lotissements extra-muros à Grenelle ou aux Batignolles. Les Tuileries et les Champs-Élysées ont été rénovés et embellis et constituent des lieux de promenade très à la mode mais on ne crée pas de jardin dans les nouveaux quartiers parisiens. Ils sont d’ailleurs assez aérés, contrairement au centre de la capitale et au faubourg Saint-Antoine où le peuple s’agite et s’oppose au régime, qu’il fait chuter en 1830 ; la monarchie de Juillet subira le même sort en 1848. A partir de 1841 est élevée une nouvelle enceinte fortifiée que Thiers fait construire pour protéger la ville, car le souvenir des années noires de 1814 et 1815 reste présent dans tous les esprits. Entre le mur des Fermiers généraux – nos boulevards extérieurs – et l’enceinte de Thiers – nos boulevards des Maréchaux –, il y a de nombreux villages, qui gardent encore leur indépendance et pour la plupart d’entre eux leur caractère champêtre ; peu à peu, cependant, constructions et petites industries gagneront du terrain et après 1837, date de l’inauguration de la gare Saint-Lazare, le chemin de fer contribuera largement à cette expansion. La nouvelle enceinte n’est pas encore achevée lorsqu’en 1844, le préfet Rambuteau crée un jardin au chevet de Notre-Dame : le square de l’Archevêché, actuel square Jean-XXIII, fut le premier véritable jardin public de la capitale. Jusqu’au milieu du XIX° siècle, les rues du centre de Paris sont trop étroites pour recevoir des plantations ; des arbres d’alignement, essentiellement des ormes, agrémentent le Cours-la-Reine, les Champs-Élysées et les Boulevards et les quais de la Seine sont plantés de peupliers. Cependant Rambuteau s’efforce d’accroître la présence d’arbres sur les avenues et les places et fait planter plus du tiers des 38 000 arbres recensés en 1855. La ville conserve ses abords campagnards et les promenades des Parisiens les conduisent au bassin de la Villette ou à la barrière de la Rapée, ainsi qu’au bois de Vincennes que des servitudes militaires de plus en plus importantes amputent progressivement. Dans l’art des jardins, peu de nouveautés, sinon un attrait pour les réalisations horticoles et un goût pour les contrastes de feuillages dont on alterne les colorations.